NJ Ayuk, Président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie, affirme que lorsqu’il s’agit de rivaliser pour devenir l’un des nouveaux fournisseurs de gaz naturel de l’Union européenne, le Sénégal et la Mauritanie ont plusieurs avantages. Ces deux pays, dit-il, ont, d’une part, la géographie de leur côté. Leur situation géographique devrait rendre la livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) aux terminaux de regazéification des villes portuaires européennes plus facile et plus efficace que pour d’autres nations africaines plus éloignées comme le Mozambique qui devrait commencer à produire du GNL plus tard cette année.
La Mauritanie et le Sénégal ont, d’autre part, la demande de leur côté, car l’Union européenne est désireuse de constituer une liste plus diversifiée de fournisseurs multiples, chacun étant capable de remplacer une partie de la grande quantité de GNL que la Russie livre seule. Le Sénégal et la Mauritanie sont prêts à commencer leur production, alors que le souvenir de l’anxiété des Européens concernant l’approvisionnement en carburant est encore très frais, et ils seront donc en bonne position pour établir une relation commerciale solide. Cela crée un avantage évident pour le Sénégal et la Mauritanie, car une forte demande fait généralement monter les prix.
Ensuite, selon toujours le président de la Chambre africaine de l’énergie, ils ont le temps de leur côté. Les autorités de l’UE souhaitent que les importations de gaz russe de l’UU diminuent de deux tiers avant la fin de l’année, et le Sénégal et la Mauritanie devraient mettre en service leur premier projet gazier axé sur l’exportation, Greater Tortue/Ahmeyim (GTA), au troisième trimestre de 2023.
Mais cette combinaison d’avantages ne sera pas permanente. Certes, la géographie ne changera pas. Nous pouvons supposer que la distance entre Dakar et l’Europe restera la même au cours de notre vie. Mais la demande de gaz et le calendrier des nouveaux projets sur site vierge changeront. L’UE ne mènera pas toujours une recherche aussi critique de nouveaux fournisseurs de gaz qu’elle le fait actuellement et les producteurs de gaz africains ne lanceront pas toujours de nouveaux gisements à des moments aussi propices.
Par conséquent, le Sénégal et la Mauritanie doivent avoir une vision d’ensemble. « Comme nous l’indiquions dans notre rapport à paraître prochainement, intitulé «Petroleum Laws – Benchmarking Report for Senegal and Mauritania», ces pays devraient se poser des questions, non seulement sur la manière d’utiliser leurs ressources pour répondre aux besoins du moment, mais aussi sur la manière d’optimiser leurs ressources et de maximiser les retours sur le long terme »; note le président NJ Ayuk.
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