Quelles sont les causes ?
La grippe est une maladie infectieuse causée par un virus influenza, virus à ARN enveloppé de la famille des Orthomyxoviridae, qui touche essentiellement les voies respiratoires supérieures (nez, gorge, bronches), plus rarement les poumons. Il existe 3 types de virus influenza infectant l’homme : A, B et C
- Les virus de type A infectent l’être humain et de nombreuses espèces animales. Les espèces aviaires (oiseaux aquatiques sauvages, volailles) constituent le réservoir, ainsi que différentes espèces de mammifères (le porc, par ex.). Les virus de type A sont classés en sous-types notés HxNy, sur la base de leurs protéines de surface, l’hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N).
- Les virus de type B infectent quasi-exclusivement l’être humain. On distingue deux lignages de virus de type B, B-Yamagata et B-Victoria.
- Les virus de type C provoquent une maladie généralement bénigne.
Les virus de types A et B sont responsables des épidémies saisonnières.
Les virus de type A ont un potentiel pandémique (épidémie d’envergure mondiale) : comme la pandémie de grippe A (H1N1) de 2009-2010, responsable de 280 000 morts, qui fut la seconde pandémie historique causée par le sous-type H1N1, la première étant la grippe de 1918 (lire plus bas).
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes apparaissent entre 1 et 4 jours après la contamination. L’infection dure généralement une semaine et se caractérise par l’apparition brutale d’une fièvre, de douleurs musculaires et articulaires, de maux de tête, d’une sensation de profond malaise, de signes respiratoires (toux sèche, gorge irritée, rhinite).
La plupart des sujets atteints guérissent en une semaine avec un traitement symptomatique (antipyrétique, hydratation, antitussif et repos).
Certaines personnes fragiles sont à risque de développer une grippe grave pouvant nécessiter une hospitalisation en réanimation, le recours à une assistance ventilatoire, voire même le décès : personnes âgées de plus de 65 ans, femmes enceintes, obèses morbides (indice de masse corporelle ou IMC>40 kg/m2), diabétiques, immunodéprimées, personnes atteintes de pathologies chroniques (maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires), nourrissons.
Attention : il ne faut pas confondre grippe et syndrome grippal
- La grippe est l’infection due à un virus influenza dont les symptômes sont les mêmes que ceux du syndrome grippal.
- Un syndrome grippal est un ensemble de symptômes (fièvre, signes respiratoires, courbatures, céphalées …) dû à un virus respiratoire qui peut être également différent de la grippe : virus respiratoire syncytial (VRS), rhinovirus, virus parainfluenza, adenovirus.
- Lors d’un syndrome grippal, si nécessaire, le médecin pourra réaliser un prélèvement respiratoire qui sera analysé au laboratoire, pour savoir s’il s’agit bien de la grippe.
Comment se transmet l’infection ?
Les virus grippaux se transmettent facilement par les aérosols, au moyen de microgouttelettes et de particules excrétées par un patient infecté lorsqu’il tousse, éternue ou parle. Ils peuvent aussi être transmis par l’intermédiaire des mains, lorsqu’une personne touche une surface contaminée et porte sa main à proximité du nez. D’où l’importance des mesures barrière lors des épidémies (lire plus bas).
Les virus grippaux pénètrent dans l’organisme par voie respiratoire, au niveau du rhino-pharynx.
Ils se multiplient dans l’épithélium respiratoire, où de nouvelles particules virales sont produites. La multiplication virale est localisée. La réplication virale provoque une nécrose de l’épithélium respiratoire cilié qui s’accompagne d’hypersécrétion de mucus bronchique.
Les températures froides favorisent la survie des virus grippaux ce qui explique, en partie, pourquoi les épidémies surviennent en hiver dans les climats tempérés.
Comment diagnostiquer l’infection ?
Des tests biologiques d’analyse d’échantillon de substance nasale sont effectués.
Découvrez notre article « Comment diagnostiquer la grippe ? »
Quels sont les traitements ?
Le traitement de la grippe est symptomatique, avec application de mesures d’hygiène pour limiter la transmission et peut également faire appel à un traitement antiviral spécifique.
Les antiviraux disponibles en France sont des inhibiteurs de la neuraminidase*grippale comme l’oseltamivir (Tamiflu®), actif sur les virus de types A et B. Il est disponible sous forme orale. Il réduit la durée de la maladie et la sévérité des symptômes s’il est pris précocement c’est-à-dire dans les 48 heures suivant le début des symptômes. Il permet également de réduire le risque de complications et la mortalité.
Un autre inhibiteur de la neuraminidase, le zanamivir (Relenza®) peut-être prescrit à l’hôpital en cas de résistance à l’oseltamivir, sous forme intraveineuse.
Il existe également les adamantanes qui sont des inhibiteurs d’une protéine mais les virus ont été signalés souvent comme résistants à ce médicament.
Ces antiviraux sont prescrits à titre curatif et l’oseltamivir peut également être donné en prévention dans certaines situations, épidémie en EHPAD par exemple.
*Neuraminidase : glycoprotéine de surface du virus qui possède une activité enzymatique qui permet la libération des particules virales nouvellement formées et leur diffusion au sein du mucus
Comment prévenir la maladie ?
-
En cas d’épidémie déclarée, des mesures de protection individuelle s’imposent pour éviter d’être infecté, ou quand on est malade d’infecter soi-même les personnes de son entourage proche : port du masque, utilisation de mouchoirs jetables, tousser et éternuer dans son coude, se laver régulièrement les mains, aérer son logement régulièrement. Si vous êtes malades évitez le contact avec des personnes fragiles.
-
Les modifications génétiques constantes des virus grippaux imposent d’ajuster chaque année la composition du vaccin pour y introduire les souches les plus récentes en circulation. Si l’efficacité du vaccin dépend avant tout de l’âge et de l’état immunitaire du sujet vacciné, le degré de similitude entre les souches vaccinales et les virus en circulation entre également en ligne de compte.
En dehors des mesures d’hygiène la vaccination annuelle contre la grippe reste le moyen le plus efficace de se protéger. Il permet de réduire les formes graves de grippe. Elle est fortement recommandée pour les personnes les plus fragiles (lire ci-dessus), mais également pour le personnel soignant, pour les personnes résidant en établissement de soins de suite et pour toutes personnes en contact direct avec des personnes fragiles. La protection conférée par le vaccin est de 6 à 9 mois.
Combien de personnes touchées ?
La « grippe espagnole », la pandémie la plus sévère, a fait 20 à 50 millions de morts dans le monde entre 1918 et 1919. D’autres pandémies ont suivi en 1957, en 1968… ou plus récemment en 2009.
Les épidémies de grippe évoluent selon une saisonnalité, elles surviennent dans les régions tempérées entre novembre et avril dans l’hémisphère nord, entre avril et octobre dans l’hémisphère sud. On ne peut pas non plus prédire l’intensité ou la sévérité d’une épidémie. En France, la grippe saisonnière touche 2 à 6 millions de personnes et est responsable d’environ 10 000 décès chaque année.
Les pandémies sont rares, mais le XXe siècle en a connu trois :
- la pandémie de 1918 dite « grippe espagnole », la plus sévère, due au sous-type H1N1, a touché le monde entier et a été responsable de 20 à 50 millions de morts entre 1918 et 1919 ;
- la « grippe asiatique » en 1957, due au sous-type H2N2 ;
- et la « grippe de Hong Kong » en 1968 due au sous-type H3N2.
En 2009, date de la dernière pandémie grippale, le virus responsable était un nouveau variant de sous-type H1N1, résultant d’échanges génétiques appelés réassortiments entre un virus humain, un virus aviaire et deux virus porcins.
pasteur