L’opposition parlementaire, composée du groupe Takku Wallu et de députés non-inscrits se radicalise. En conférence de presse hier, mercredi 9 avril, les parlementaires ont annoncé leur décision de boycotter la séance de questions d’actualité au Gouvernement initialement prévue ce jeudi 10 avril avant d’être reportée au 14 avril prochain en raison du rappel à Dieu du khalife général des Layens, Serigne Mouhamadou Makhtar Thiaw Laye.
Face aux journalistes, Thierno Alassane Sall a justifié cette décision par la violation des droits des députés et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
En effet, selon le député non-inscrit, la récente adoption de la loi interprétative portant sur la loi d’amnistie, votée le 2 avril dernier est un abus de pouvoir.
« L’opposition a donc décidé de boycotter les travaux initialement prévus demain (ce jeudi, Ndlr). Par respect pour nos électeurs et l’opinion nationale, nous tenons cette séance d’information afin que nul n’en ignore le sens et le bien-fondé », a-t-il martelé avant de poursuivre.
« Que se passe-t-il à l’Assemblée nationale pour que nous en arrivions là ?
Deux raisons, aussi graves l’une que l’autre, motivent ce boycott. La première réside dans les violations répétées et délibérées du règlement intérieur par la majorité, sous l’impulsion du président de l’institution, qui agit comme s’il était le président du groupe parlementaire Pastef ».
Par ailleurs, le député Abdou Mbow (APR), a dénoncé le report de la plénière. Selon lui, cette décision constitue une violation du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Il a tenu à rappeler que seule la Conférence des présidents est habilitée à statuer sur l’ordre des travaux parlementaires. Or, précise-t-il, c’est cette instance qui avait exigé l’inscription des questions nationales à l’ordre du jour.
Ce qui lui pousse à parler de dérive institutionnelle.
«L’Assemblée nationale est devenue une simple agence de communication du gouvernement, voire du seul Premier ministre Ousmane Sonko», soutient-t-il.
sudquotidien