D’après l’Organisation mondiale de la santé animale, 60 % des maladies infectieuses humaines sont zoonotiques, faisant craindre une nouvelle pandémie.
Variole du singe, Sras, Mers, Ebola, grippe aviaire, zika, VIH et sans doute Covid-19…
Les zoonoses, maladies transmises à l’homme par des animaux, se sont multipliées ces dernières années, laissant craindre de nouvelles pandémies. Au Sénégal, six zoonoses sont prioritaires parmi les 21 identifiées.
Il s’agit de la rage, de la grippe aviaire zoonotique, de la tuberculose bovine, de l’Anthrax ou charbon, de la fièvre de la vallée du Rift et des maladies à virus Ebola/Marburg.
- 27 869 chiens errants abattus
Mais ce sont les cas de rage qui inquiètent les acteurs de la lutte. Environ 60 000 décès/an (1 personne toutes les 9 minutes). Au Sénégal, la rage est une maladie à déclaration obligatoire et sous surveillance.
A la journée mondiale de la rage, le Sénégal a vacciné 11 534 chiens domestiques et 27 869 chiens errants ont été éliminés.
Au titre de la surveillance passive de la rage animale, selon les statistiques du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas), 9 régions sur 14 ont rapporté́ des foyers de rage dont 60 foyers pour 69 malades et 42 morts contre 43 en 2019.
3 1 foyers de rage ont été recensés à Saint-Louis dont 27 foyers de rage canine, 2 foyers de rage asine, 1 foyer équin et un foyer caprin, 10 foyers à Kaffrine dont 7 foyers de rage canine, 2 foyers de rage équine et un foyer de rage asine, 7 foyers canins à Kédougou, 5 Foyers ; 3 canins, 1 équin et 1 asin à Kaolack.
- Les régions les plus touchées la rage
Entre 2013 et 2023, on a enregistré 24 décès de rage chez les humains. Dans le cadre de la surveillance de la rage, au cours des 10 dernières années, les régions les plus touchées sont Saint-Louis, Fatick, Kaolack, Thiès, Kaffrine et Dakar.
- La rage est mortelle dans 100 % des cas
Les chiens domestiques sont responsables de la transmission du virus de la rage aux humains dans près de 99 % des cas.
Pourtant, la rage touche aussi bien les animaux domestiques que sauvages.
Elle se propage aux humains et aux animaux par la salive, généralement en cas de morsures, d’égratignures ou de contact direct avec les muqueuses (par exemple, les yeux, la bouche ou les plaies ouvertes).
La rage est une maladie due à un virus qui touche le système nerveux central des animaux et de l’homme.
Une fois que les symptômes cliniques apparaissent, la rage est mortelle dans pratiquement 100 % des cas. Les chiens domestiques sont responsables de la transmission du virus de la rage aux humains dans près de 99 % des cas.
- 59 000 décès dus à la rage
Les enfants âgés de 5 à 14 ans sont des victimes fréquentes. La rage est responsable d’environ 59 000 décès annuels dans le monde, principalement en Asie et en Afrique, le plus souvent suite à une morsure par un chien enragé.
Ces décès s’expliquent par l’absence de mise en œuvre des mesures de contrôle de la maladie chez le chien dans ces pays et par les grandes difficultés d’accès à la prophylaxie post-exposition pour les populations les plus vulnérables.
Chaque année, plus de 29 millions de personnes sont vaccinées après avoir été mordues. On estime qu’on évite ainsi des centaines de milliers de décès par an imputables à la rage.
À l’échelle mondiale, le poids économique de la rage d’origine canine est estimé à 8,6 milliards de dollars US par an.
Selon le vétérinaire Dr Jerôme Sambou, haut conseil de sécurité sanitaire one heal primature les propriétaires de chiens ont un devoir envers leurs animaux, c’est de les vacciner pour une protection de la famille.
« La rage est une maladie évitable si les chiens sont vaccinés.
Mais au cas où ils ne le sont pas, en cas de morsure de chien, il faut laver la plaie à l’eau et au savon ordinaire pendant 15mn, puis acheminer la personne à l’établissement de santé le plus proche pour une prise en charge de la maladie », a-t-il fait comprendre.
Et d’ajouter : « la rage est une maladie mortelle ».
- Zoonose : les chiffres effarants en région africaine
Selon une analyse de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le nombre des épidémies zoonotiques a augmenté de 63% dans la région au cours de la décennie 2012-2022 par rapport à 2001-2011.
Entre 2001 et 2022, 1.843 événements de santé publique avérés ont été enregistrés dans la Région africaine de l’OMS.
Si ces chiffres ont augmenté au cours des deux dernières décennies, l’Oms soutient qu’un pic particulier a été enregistré en 2019 et en 2020, lorsque les agents pathogènes zoonotiques ont représenté environ 50% des événements de santé publique.
La maladie à virus Ebola et d’autres fièvres hémorragiques virales constituent près de 70% de ces épidémies, notamment la dengue, le charbon, la peste, la variole du singe, et une série d’autres maladies constituant les 30% restants.
- Lutte contre la zoonose : la contribution du Service national d’hygiène