Le secteur financier sénégalais reste résilient et la place de Dakar demeure attractive. C’est la conviction du ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba. Il a fait ce constat hier, lors de l’examen des deux projets de loi portant sur la réglementation des secteurs bancaire et de la microfinance. «Le constat que je voudrais partager, c’est la résilience du système.

C’est très important de le rappeler, dans un contexte marqué par une multiplicité de chocs, le secteur financier sénégalais reste résilient et la place de Dakar demeure attractive.» Même si tout n’est pas rose, il révèle que ces deux projets de loi vont essayer d’apporter des innovations, des ruptures.

«Si nous sommes là, à effectivement présenter deux projets de loi, c’est parce que tout n’est pas rose.

Et les deux projets de loi essayent d’apporter des innovations, des ruptures», fait-t-il savoir, avant de rappeler qu’à la suite de l’adoption par le Conseil des ministres de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) en 2007 de la loi portant réglementation bancaire dans les Etats membres de l’Umoa, le Sénégal a internalisé le dispositif à travers la loi n°2008-26 du 28 juillet portant réglementation bancaire.

Or, précise-t-il, «depuis cette date, la Bceao a conduit plusieurs réformes structurantes, à fort impact sur le cadre réglementaire et opérationnel régissant l’activité bancaire de l’Umoa». Devant les parlementaires, il a fait noter que de nombreuses mutations sont intervenues dans l’environnement bancaire régional avec l’apparition de nouveaux acteurs comme les entreprises de technologie financière communément appelées «Fintech», ainsi que de nouvelles opérations comme celles relatives à la monnaie électronique.

Et à l’écouter, ce projet de loi, sur la réglementation bancaire, a pour objet «d’internaliser la loi uniforme portant réglementation bancaire dans les Etats membres de l’Umoa».

Saluant ce projet de loi, les députés ont estimé que celui-ci vise à renforcer, de manière significative, la stabilité, la résilience et la compétitivité du système financier. Maintenant, en dépit des progrès significatifs notés ces dernières années, ils ont estimé que le «taux de bancarisation au Sénégal reste encore très faible, par rapport à certains pays d’Afrique de l’Est et du Maghreb».

Dans ce sillage, ils ont décrié le taux d’intérêt élevé appliqué aux enseignants dans le cadre des opérations de crédits.

Face à cette situation, le député Guy Marius Sagna, qui a déploré la faible part du secteur bancaire dans le financement de l’économie sénégalaise, a interpellé le ministre Cheikh Diba, exigeant des explications et des solutions pour ces fonctionnaires laissés dans l’impasse.

Considérant que le paysage bancaire du pays est dominé par la présence des banques étrangères, particulièrement maghrébines, la députée, Thérèse Diouf, quant à elle, a insisté sur la nécessité de procéder à la création d’une grande banque nationale en procédant à la fusion des entités existantes.

Répondant aux interpellations des députés, Cheikh Diba a précisé que le secteur bancaire sénégalais est bien capitalisé.

«Entre août 2023 et août 2024, le système bancaire de la sous-région, du Sénégal en particulier, a connu un renforcement de fonds propres de 207 milliards», a précisé le ministre des Finances.

Renforcer la résilience
Lors de cette séance plénière, les députés ont adopté, à l’unanimité, les deux projets de loi portant sur réglementation des secteurs bancaire et de la microfinance. Et cette nouvelle disposition sur la réglementation de la microfinance vise à rééquilibrer la relation entre les institutions de la microfinance (Imf) et leurs clients.

Ce qui a, selon le ministre Cheikh Diba, «permis au secteur de la microfinance d’enregistrer, au Sénégal, des évolutions significatives au cours des dernières années, en termes de mobilisation de ressources et d’octroi de financements».

Réagissant à l’absence de son collègue en charge de la Microfinance et de l’économie sociale et solidaire, Cheikh Diba a souligné que cette nouvelle loi apporte aussi des innovations portant, notamment, sur le renforcement de la gouvernance des institutions de microfinance (Imf), la clarification des rôles et responsabilités des autorités de supervision, l’application du principe de proportionnalité, la rationalisation des formes juridiques, la protection des coopérateurs, entre autres.

Toutefois, les députés ont estimé que le secteur de la microfinance est confronté à un sérieux problème de gouvernance si bien que les résultats escomptés sont loin d’être atteints.

Et pour y remédier, ils ont, entre autres, demandé à ce que les institutions de microfinance se conforment à certaines conditions définies d’un commun accord avec la Banque centrale.

Considérant aussi que les taux pratiqués au sein des institutions de microfinance sont trop élevés et ne sont pas, par ricochet, de nature à favoriser le remboursement des prêts, ils ont plaidé en faveur de leur révision à la baisse, aux fins de permettre notamment aux Petites et moyennes entreprises (Pme) de bénéficier convenablement de crédits.

Alors, pour baisser les coûts de crédits, le ministre du Budget a précisé que des travaux sont en cours pour permettre aux institutions de microfinance d’accéder aux guichets de financement de la Banque centrale afin d’avoir plus de marge de manœuvre.

Concernant le financement de l’Observatoire de la qualité des services financiers, Cheikh Diba a indiqué qu’il s’agit «de 3 contributions, à savoir celle de l’Etat qui s’élève, pour 2025, à 830 millions de francs Cfa, celle des compagnies d’assurances pour un montant de 75 millions de francs Cfa et celle des banques de 50 millions de francs Cfa».

lequotidien

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