Le Conseil constitutionnel a tranché : la loi interprétative controversée, introduite en catimini par le gouvernement, a été jugée inconstitutionnelle. Une décision saluée par Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR et ancien député, qui avait, dès le départ, dénoncé une manœuvre politique maquillée en clarification juridique.
Dans une déclaration incisive, Thierno Bocoum se félicite du rejet d’un texte qu’il qualifie de « déguisement grossier d’amnistie ciblée ». Pour lui, le pouvoir a une nouvelle fois fait preuve d’un talent certain pour la mise en scène, mais a échoué à convaincre sur le fond. « Fort en propagande, faible en élaboration », résume-t-il.
Le Conseil constitutionnel, en invalidant l’alinéa 2 de l’article premier de la loi n°08/2025, a reconnu que cette disposition violait la Constitution sénégalaise. Une victoire pour tous ceux qui, comme Bocoum, considéraient ce texte comme une entreprise politique visant à accorder l’impunité pour des actes considérés comme des crimes imprescriptibles au regard du droit international.
Selon le leader de AGIR, la loi interprétative, loin de clarifier quoi que ce soit, constituait une tentative flagrante « d’effacer l’irréparable » et de tourner le dos aux engagements internationaux du Sénégal. Il dénonce une stratégie politique portée par le Premier ministre et cautionnée par le Président de la République, qui a tenté de faire passer ce texte sous forme de proposition de loi, en contournant les canaux classiques.
Mais la manœuvre a échoué. Pour Bocoum, la démocratie vient de marquer un point décisif.
Il appelle désormais l’Assemblée nationale à se saisir pleinement de ce moment pour rompre avec la logique d’assujettissement et réaffirmer son indépendance. Il invite les députés à adopter sans tarder la proposition d’abrogation introduite par leur collègue Thierno Alassane Sall.
« L’heure est venue de choisir entre la complicité silencieuse et la cohérence républicaine », avertit-il.
Et de conclure avec fermeté : « L’État de droit ne s’accommode pas de l’oubli organisé. Que la justice suive son cours. Et que le Parlement retrouve sa voix. »
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