La 9e édition du camp du Chœur africain des jeunes, qui a débuté hier et se poursuit jusqu’au 28 juillet sous l’égide de la Confédération africaine de musique chorale (Camc), a une volonté de pacifier le continent par le chant.

Le Sénégal est à l’honneur. Il va accueillir la 9e édition du camp du Chœur africain des jeunes du 22 au 28 juillet sous l’égide de la Confédération africaine de musique chorale (Camc). Pour cette première au pays de la Teranga, plusieurs raisons ont motivé le choix du Sénégal.

«La première raison est que le Sénégal a été choisi pour son prestige culturel et pour son implication au niveau chant choral africain.

La deuxième raison est que cette année, on aura le chef du Chœur africain des jeunes qui sera de nationalité sénégalaise», indique Lucien Mendy, président du comité d’organisation du 9e camp du Chœur africain des jeunes.

L’objectif de cette rencontre est de créer une unité à travers les chants, d’aider à pacifier les sociétés africaines.

«Nous militons pour que le chant choral, dans son expression africaine, en termes de chant collectif, puisse participer à la pacification de nos espaces dans nos quartiers, dans nos nations», ajoute le Secrétaire général de la Confédération africaine de musique chorale.

Selon le chef du Chœur panafricain de Dakar Afrikiyou, l’ambition de ce projet c’est de réunir l’Afrique à travers sa jeunesse par le biais de la culture.

«Pour nous, tout commence par la culture et tout finit par la culture. Etant acteurs du chant choral, nous voudrions, par le prétexte de ces rencontres, permettre aux jeunes de mieux se connaitre, de connaitre leur origine, leur histoire, afin de pouvoir se mouvoir dans ce monde qui est devenu très complexe avec la globalisation. On parle d’Intelligence artificielle, on se pose même des questions sur le devenir de l’humain», a-t-il dit.

Ainsi, pendant une semaine, ces jeunes dont la mission est d’être des d’ambassadeurs de la culture non seulement de leurs pays respectifs, mais aussi africaine, vont participer à des ateliers de répertoires au cours desquels chaque pays va amener au moins un chant de son terroir qu’il va partager avec les représentants des autres pays. «Nous avons une approche musicologique. Nous n’apportons pas directement les pièces, mais nous essayons de trouver le sens et les circonstances dans lesquelles ce chant doit être exécuté. Chez les Africains, souvent la voix est accompagnée par le corps.

C’est tout le corps qui chante. Donc c’est une expression typiquement africaine.

Dans le répertoire sénégalais que nous avons proposé, nous avons des chants assez diversifiés. Des chants de la Casamance, des chants de l’espace sérère, des chants de l’espace pulaar et des chants de l’Est, c’est-à-dire de l’espace wolof.

Des chants traditionnels que nous recueillons et que nous retranscrivons.

La grande difficulté que nous rencontrons aujourd’hui, c’est cette partie immatérielle qui n’est pas assez sauvegardée», explique Lucien Mendy. Selon lui, leur combat est de sauvegarder ce patrimoine immatériel, «parce que nous avons une civilisation orientée plus vers l’oralité».

L’essentiel est de retrouver des richesses que regorge l’Afrique à travers les chants en vue de les transmettre aux générations futures, si l’on sait que l’école n’enseigne pas certaines choses.

«Les participants pourront, chaque soir, veiller pour prendre un trait de leur culture qu’ils vont expliquer aux autres afin de se rapprocher davantage et trouver le moyen de se faire une idée de nos différences et de nos richesses», a-t-il souligné.

«Et le groupe devient plus important même que la personne.

C’est un processus pour lequel nous Africains, la connectivité prime toujours. Nous chantons avec plusieurs voix, mais chacun se sent utile. Personne ne se sent inférieur à l’autre. Chacun est important, indispensable, mais au service du groupe. Ce sens du service, du don de soi est comme un viatique que nous partageons tous les jours. C’est un entraînement qui permet à l’individu d’avoir mieux confiance en lui, ensuite de porter un regard différent sur l’autre qui est différent de lui.»

En outre, c’est un Sénégalais qui est le chef du Chœur africain des jeunes.

«Le chef Jean-Benoît Bakhoum a été coopté à partir d’une prestation qu’il avait faite lors d’un festival qui s’est déroulé l’année dernière, organisé par la Confédération africaine de musique qui s’appelait Africa On date. Fort des prestations qu’il a faites, le comité artistique a tout de suite pensé que c’était une bonne chose qu’on puisse trouver un chef sénégalais au Sénégal», a informé M. Mendy.

lequotidien

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