Après avoir fait grand bruit, la mesure de suspension des constructions sur plusieurs parties du pays dont la Corniche de Dakar, est en train d’être rapportée en douceur. Certains responsables de chantiers confient avoir obtenu l’autorisation de reprendre leurs chantiers. Loin des bruits et de la fureur. Pour dire que les enjeux sont très importants pour tous.

L’architecte-ingénieur Pierre Goudiaby Atépa avait, le premier, donné l’information le 29 avril 2024, avant même l’annonce officielle. Les pouvoirs publics avaient décidé, à la fin du mois d’avril, de l’arrêt de tous les travaux de construction sur le littoral sénégalais.

En dehors de la Corniche de Dakar, lieu emblématique, il y avait aussi des zones aussi importantes situées dans plusieurs lieux de Dakar, mais aussi à l’intérieur du pays, dans des sites aussi sensibles que Bambilor, le Lac Rose ou la Pointe Sarène, en dehors des périmètres de la Dgpu ou de la Sapco.

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Si beaucoup de personnes, particulièrement à Dakar, se sont hautement félicitées de cette mesure, un nombre tout aussi important n’a pas manqué de s’en désoler.

L’une d’elles étant l’avocat Me Doudou Ndoye, ancien Garde des sceaux, qui a dénié au président de la République l’autorité de prendre de lui-même une telle mesure de suspension, surtout qu’il s’agit, pour la plupart des terrains concernés, de baux emphytéotiques en bonne et du due forme, ou de titres fonciers.

Toutes ces lamentations semblaient noyées par les fortes voix de ceux qui encourageaient le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko à ne pas céder et à maintenir la suspension de ces constructions, «sur ces zones non aedificandi» !

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Pourtant, il semble que, sans le crier sur les toits, les plus hautes autorités ont entendu les doléances de ceux qui se disent lésés par ces mesures. Ainsi, Le Quotidien a appris que le chef de l’Etat a reçu la semaine dernière, une délégation composée de «cimentiers» et d’entrepreneurs en bâtiment, qui sont allés plaider pour la reprise des chantiers.

Les membres de la délégation, qui ont été reçus par la suite par le Premier ministre Sonko, ont fait valoir qu’en dehors du préjudice subi par ceux qui ont emprunté des millions pour faire leurs constructions, il y avait aussi une autre bombe qui se préparait au Port autonome de Dakar, avec des cargaisons de fer à béton commandées, ou de carreaux et autres céramiques, et qui ne pouvaient plus être dédouanées, et qui risquaient bientôt d’encombrer le Pad.

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Plus grave encore, la mise en chômage technique de nombreux ouvriers et journaliers qui vivent des travaux effectués au jour le jour sur différents chantiers. Il s’agit de maçons, apprentis, ferrailleurs, carreleurs ou plombiers, qui, pour la plupart, sont payés à la tâche, et donc, dépendent de leur travail au jour le jour.

L’un de ces entrepreneurs, qui a accepté de parler au journal Le Quotidien, a confié que pour ses deux chantiers sur la Corniche, il utilisait environ 500 journaliers.

Et selon ses estimations, si l’on voulait faire une estimation sur le nombre de chantiers suspendus, on pourrait affirmer que ce sont environ 150 mille personnes dont les familles seraient ainsi plongées dans la précarité du fait de cette mesure.

Raison suffisante pour les autorités de l’Etat ?

En tout cas, notre entrepreneur se réjouissait hier de ce que les responsables de l’Etat l’ont appelé pour lui dire qu’il pouvait reprendre ses chantiers après-demain jeudi. La même bonne nouvelle aurait été également communiquée à d’autres acteurs, même s’ils n’ont pas voulu parler à visage découvert.

lequotidien

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