Marquante pour les faits politiques saillants qui y ont eu lieu, notamment l’emprisonnement d’Ousmane Sonko, l’année 2023 n’en demeure pas moins tendue sur le plan social et économique. Le contexte géopolitique né de la guerre en Ukraine depuis bientôt deux ans n’aidant pas, les ménages ont continué de souffrir de l’inflation et d’une conjoncture économique encore difficile.
L’inflation déplorée sur les prix des denrées de première nécessité notée en 2022 ne s’est pas dissipée avec l’arrivée de la nouvelle année. De ce point de vue, l’année 2023 n’a été qu’une continuité de la cherté des produits de consommation, et parfois de façon plus aigue. En effet, la hausse du prix de l’oignon dont le sac se vendait à 20.000 francs CFA contre 11.500 voire 12.000 FCFA avant la Tabaski a particulièrement exacerbé les ménages.
A cela, il faut ajouter la hausse exagérée du prix de l’électricité qui a suscité un tollé et celle concernant le loyer.
Pour répondre à cette situation de hausse quasi généralisée, l’Etat a décidé d’établir une nouvelle tariciation du Woyofal, objet de beaucoup de récriminations. Pour ce qui est du loyer qu’une loi de 2013 peine à réguler, il a été procédé à la mise en place de la Commission nationale de régulation du loyer des locaux à usage d’habitation (Conarel) en mars 2023.
Conseil économique social et environnemental, et la problématique de l’émigration clandestine
Plus de deux ans après avoir rejoint Macky Sall, en novembre 2020, Idrissa Seck quitte la tête du Conseil économique social et environnemental en cohérence avec sa position politique.
Alors même que son bienfaiteur ne s’est pas prononcé sur son éventuelle troisième candidature, l’ex maire de Thiès démissionne de la présidence du Cese pour continuer de nourrir ses ambitions présidentielles. Après son départ le 22 avril, il est remplacé par le directeur de cabinet du président de la République Abdoulaye Daouda Diallo deux jours plus tard.
Cette valse à la tête de l’institution n’impacte pas réellement sur le vécu des Sénégalais qui la considèrent d’ailleurs comme une chambre de recasement de clientèle politique.
Au contraire, l’année 2023 aura été l’une des plus difficiles sur le plan social. La conjoncture a poussé des milliers de jeunes à engager l’aventure de l’émigration clandestine en passant par la mer ou en empruntant le sentier périlleux du Nicargaua. A Fass Boye, Ouakam, Bargny, Saint-Louis, etc., le drame de l’émigration n’a épargné personne.
Une tournée économique aux relents de campagne électorale
Après avoir procédé à un remaniement ministériel le 11 octobre 2023, le président Sall a demandé à son premier ministre de tenir des conseils de ministres décentralisés. En bon chef de guerre, et pour préparer le terrain à son candidat pour le scrutin de février prochain, Macky Sall a lui-même initié des tournées économiques dans certaines régions du pays, notamment de l’est.
Cependant, rien de nouveau n’en a émané, des promesses de milliards en investissements ont été répétées comme à l’entame de son magistère.
Cette tournée économique, la der des ders du Chef de l’Etat, a été décriée par les acteurs politiques qui y voient une certaine campagne avant l’heure. Pour eux, Macky Sall voulait surtout vendre son candidat, un produit peu connu et peu apprécié du grand public.
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