La révision des listes électorales pour l’année 2025 est ouverte depuis ce 1er février et se poursuivra jusqu’au 31 juillet de cette année. Cette révision dite ordinaire est prévue par la loi électorale en son article L37.
Cette révision est aussi consacrée par la Constitution en son article que. «Tous les citoyens sénégalais des deux sexes, qui ont 18 ans accomplis jouissant de leurs droits civiques et politiques sont électeurs dans des conditions déterminées par la loi. »
La révision des listes est permanente.
Elle se fait chaque année. Elle peut être exceptionnelle ou ordinaire, comme c’est le cas pour cette révision.
Le Sénégal est passé à 18 millions d’habitants en 2024, alors que seuls 7 371 891 millions de Sénégalais figurent sur les listes électorales
Le directeur général des élections qui a fait face à la presse, ce vendredi, a exhorté les citoyens qui ne se sont pas encore inscrits à s’atteler à la tâche. Pour cause, le dernier recensement de l’Agence nationale des statistiques et de la démographie (Ansd) révèle que la population du Sénégal est passée à 18 millions d’habitants en 2024.
Alors que seuls 7 371 891 millions de Sénégalais figurent sur les listes électorales.
« Ce qui veut dire que des millions de citoyens sénégalais ne sont pas sur les listes », souligne Biram Sène. Le Dge précise d’ailleurs que la Direction de l’automatisation des fichiers (Daf) a confirmé que 3 millions de Sénégalais détenteurs de la carte nationale d’identité biométrique Cedeao ne disposent pas de données électorales.
En d’autres termes, 3 millions de Sénégalais n’ont jamais voté.
« L’enjeu est crucial : garantir une participation électorale inclusive et représentative lors des prochaines échéances démocratiques ».
Près de 568 commissions sont implantées dans les communes et ce nombre de commissions peut augmenter jusqu’à 600
Selon le directeur général des élections (Dge), cette révision est initiée par l’administration électorale à savoir la Direction générale des élections et exécutée par des commissions administratives qui sont instituées par les autorités administratives (préfets et sous-préfets).
Elle est appuyée par l’administration territoriale et la Direction de l’automatisation des fichiers (Daf) et aussi de la Commission électorale nationale autonome (Cena) qui supervise et contrôle toutes les opérations du processus électoral.
A cet effet, chaque commune dispose d’au moins une commission.
Actuellement, près de 568 commissions sont implantées dans les communes et ce nombre de commissions peut augmenter jusqu’à 600, si l’on en croit Biram Sène. La commission est composée d’un président et d’un suppléant, le maire de la commune ou son représentant, ainsi que les représentants de partis politiques.
« Chaque commission administrative officie sous la supervision et le contrôle de la Cena », précise le directeur des élections.
Qui ajoute que ces commissions vont enrôler les citoyens du 1er février au 10 juillet 2025. Les vingt (20) jours qui restent, soit du 11 au 31 juillet, seront réservés au contentieux.
En cas de rejet d’une demande, les citoyens peuvent introduire un recours auprès du tribunal d’instance, qui statue sous dix jours
Pour ce qui est des opérations qui vont être menées par les différentes commissions, Biram Sène renseigne que la première consistera à enregistrer les demandes d’inscription des nouveaux électeurs, « notamment les électeurs qui auront 18 ans révolu avant la clôture de la révision ».
L’autre opération concerne les demandes de modification d’adresse électorale ou de circonscription.
Dans ce cas, il est demandé à la personne de fournir un acte qui prouve son appartenance à la nouvelle circonscription. Quant aux paramilitaires et militaires, ils bénéficient d’un statut particulier. En cas de demande changement de statut, ils doivent aussi fournir un document qui l’atteste.
La dernière opération concerne la radiation qui un procédé par lequel un électeur régulièrement inscrit est enlevé du fichier électoral.
Cette opération vise les personnes décédées et dans ce cas, il faudra présenter un acte d’état civil prouvant la disparition. Le Dge a aussi évoqué la situation des personnes frappées d’incapacité juridique (en conflit avec la loi ou ayant fait l’objet de condamnation définitive dans les conditions définies par la loi) ou celles souhaitant volontairement se retirer des listes électorales.
« Pour toutes ces opérations, il faut obligatoirement présenter la carte biométrique Cedeao. Pas d’extrait de naissance, ni de photocopie de la pièce d’identité. Il faut fournir l’original ».
3 millions de Sénégalais détenteurs de la carte nationale d’identité biométrique Cedeao n’ont jamais voté, selon la Daf
En cas de rejet d’une demande, les citoyens concernés peuvent introduire un recours auprès du président du tribunal d’instance, qui statue sous dix jours. Le contestataire peut également saisir la Cour Suprême en cas de non satisfaction de la première décision du tribunal.
Dans le cadre d’une radiation d’office, une notification est servie à la personne concernée.
Et à compter de la notification de la mesure de radiation, la personne dispose d’un délai de 5 jours pour saisir le président du tribunal.
Le dernier contentieux est celui ayant trait à la publication des listes.
Toute personne ayant constaté que son nom ne figure pas sur les listes ou qu’il y a une erreur d’orthographe sur ses identifiants peut également saisir les mêmes juridictions.
Actusen