Issu d’une famille de griots du village de Sinthiou Mogo, dans la commune de Nabadji Civol, Samba Seck concilie harmonieusement les métiers d’enseignant et de musicien depuis près de trente ans, malgré l’énorme volume de travail que requièrent ces deux activités.

L’aventure musicale de Seck débute dans les années 90. C’est pendant cette période qu’il s’initie à la chanson et à la guitare pour ajouter une corde à son arc en devenant musicien.

Directeur d’école depuis quinze ans à Thiancone, dans la commune d’Ogo, il a débuté sa carrière d’enseignant en 1997. Un métier selon lui difficile à allier avec celui de musicien à cause du manque de temps. ‘’Ce sont deux domaines qui demandent du temps’’, soutient-il.

En tant qu’enseignant, il travaille presque tous les jours et il n’a que les grandes vacances pour se consacrer pleinement à la musique.

Le natif de Sinthiou Mogo a occupé le poste d’animateur culturel de l’Association sportive et culturelle (ASC) de son village. A ce titre, il participait aux activités cultuelles organisées dans la localité pendant les grandes vacances.

Grâce à cela, il se familiarise avec le chant, prenant facilement ses marques au fil du temps dans le milieu de la musique. Il voit ainsi s’ouvrir devant lui les portes d’une carrière artistique.

Une guitare comme premier instrument

A ses débuts, il s’adonnait au théâtre en parcourant les villages de la région de Matam, avec sa casquette d’animateur principal du groupe. C’est par ‘’un concours de circonstances’’ que le jeune Samba Seck rencontre le chanteur Gobi Thiam, natif aussi de Sinthiou Mogo.

Ce musicien dont les tubes cartonnaient à l’époque dans le Fouta l’avait appelé à ses côtés, pour l’accompagner partout lors de ses concerts dans cette partie nord du Sénégal.

C’est par la suite qu’il s’est initié à la guitare avant de démarrer une carrière solo en 1997. Avec cet instrument de musique, il se découvre d’autres talents artistiques, trouve l’inspiration et suscite l’intérêt des mélomanes.

Il achète sa première guitare lors d’un voyage à Dakar pendant les grandes vacances, au terme de sa première année dans le métier de l’enseignement.

Au fil des années, le jeune enseignant devient un musicien très sollicité lors des veillées culturelles organisées dans les villages, les mariages et autres cérémonies.

Directeur d’école et musicien

Vingt-sept ans après avoir débuté ses deux carrières, le chanteur devenu directeur d’école juge difficile d’allier les deux activités. Pour lui, l’enseignement et la musique ‘’demandent du temps’’.

‘’Ce sont deux activités qui sont très prenantes.

Pour l’enseignement, il n’y a que les grandes vacances pour se reposer. Or, c’est une occasion pour moi de me consacrer à mes activités musicales. Cependant, je parvenais à jongler entre les deux, profitant parfois des week-ends pour donner des spectacles’’, souligne-t-il.

En 2003, Samba Seck met sur pied le groupe ‘’Dialawali’’, composé d’une dizaine de membres et dont le management est assuré par des enseignants et des amis. ‘’Dialawali’’ voit ainsi le jour quelques mois après l’érection en 2006 de Matam en région.

La région nouvellement créée devait alors participer au Festival national des arts et de la culture (FESNAC) à Ziguinchor. C’est ainsi que Seck est repéré par le directeur du Centre culturel régional de l’époque. Ce qui lui donne l’opportunité de monter son groupe pour représenter la région de Matam.

Avec ce groupe, Samba Seck sillonne presque toute la région et même la Mauritanie avant que le groupe ne se disloque.

En 2009, il sort son premier album intitulé ‘’Doole Fouta’’ (la force du Fouta en pulaar) dans lequel il rend hommage aux émigrés pour leur participation au développement du territoire, à travers la construction d’infrastructures scolaires, sanitaires et hydrauliques, surtout.

En 2009, il est promu directeur d’école, ce qui plombe la promotion de son album. Depuis lors, le musicien ne sort que des singles à travers lesquels il chante la jeunesse et le développement sans oublier le folklore.

Samba Seck a servi à Tékenguel, Hamady Hounaré, Sinthiou Babambé et Sinthiou Garba.

Pour la suite de sa carrière de musicien, l’enseignant souhaite se lancer dans le numérique ‘’afin de mieux vendre sa musique et toucher un monde jeune et très au fait des nouvelles technologies’’.

APS

Part.
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