Promouvoir la santé de la mère et de l’enfant est l’une des vocations du Centre d’application pour la santé de la mère et de l’enfant. C’est ce mercredi que le centre a démarré ses activités. Il est logé à l’Ecole nationale de développement sanitaire et social (Endss).
Le Centre d’application pour la santé de la mère et de l’enfant a débuté ses activités hier par des consultations gratuites. Entamé en 2014 avec la Coopération japonaise à travers la Jica et avec un financement de 5 milliards de francs Cfa, ce centre a été inauguré en 2023. «L’objectif du centre est d’abord d’assurer ou de renforcer la prise en charge de la santé de la mère et de l’enfant.
Ce centre est orienté sur les femmes et aussi les enfants.
Ça veut dire qu’il y a deux activités phares qui vont démarrer dans ce centre : la gynéco-obstétrique qui sera gérée par le professeur Cheikh Tidiane Cissé, mais aussi la pédiatrie et la néonatologie qui seront gérés par le professeur Ousmane Ndiaye», déclare le professeur Daouda Faye, directeur de l’Ecole nationale de développement sanitaire et social (Endss).
Le Centre d’application pour la santé de la mère et de l’enfant «va participer», selon lui, «au renforcement de notre système de santé».
«Vous savez bien que vers le mois de juillet à octobre, il y a beaucoup de femmes qui sont en période d’accouchement et il n’y a pas beaucoup de structures qui sont capables de les prendre en charge. Donc ce centre viendra appuyer ces structures-là», soutient le directeur de l’Endss.
Pour Cheikh Tidiane Cissé, professeur titulaire en gynéco-obstétrique, responsable de chaire à la Faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop, ce centre vient à son heure dans la mesure où «l’offre de soins est insuffisante» au Sénégal et ailleurs «par rapport à la demande de la population».
«Ce qui fait que la création de ce nouveau centre est toujours une bonne opportunité qui permet aux patients de pouvoir avoir accès aux soins», a relevé le professeur Cissé, par ailleurs chef de service à l’Institut d’hygiène sociale, ex-Polyclinique, qui a été sollicité pour aider «à faire fonctionner» ce centre «rattaché» à l’université.
«Ce centre offre tous les types de soins, il est même prévu que des femmes puissent faire des accouchements ici.
Mais pour l’instant, il n’y a pas assez de personnel et de dispositions. Parce que les urgences, c’est lourd à gérer. Donc on va commencer par des consultations ambulatoires. Et puis progressivement, avec la mise en place de ce qu’il faut, ce sera une véritable maternité», renseigne-t-il.
L’autre vocation du Centre d’application pour la santé de la mère et de l’enfant est le volet formation qu’il renferme en participant à la formation du personnel soignant.
«Le deuxième intérêt pour ce centre, pour le système éducatif, l’aide-soignant c’est un métier, ce n’est pas un diplôme comme dans certaines facultés, et le métier s’apprend au lit du malade.
Vous savez, avec la massification de l’effectif, il y a de plus en plus de terrains de stage.
Et la conséquence est que, aussi bien les médecins que les infirmiers, les sages-femmes vont sortir avec moins de compétence. Ici, ce sera l’occasion d’avoir des plages de stage, peut-être même de modéliser un type de comportement. Parce que c’est ça l’objectif, les gens se plaignent toujours du comportement du soignant.
Ici, ça peut-être un laboratoire pour former un nouveau type de soignant», déroule Pr Cheikh Tidiane Cissé.
Disant que «dans tous les pays du monde, il y a un déficit en personnel de santé» pour expliquer la généralisation d’un tel état, le professeur Cheikh Tidiane Cissé prône l’organisation des états généraux de la santé pour dégager une feuille de route afin de résoudre les difficultés liées à une prise en charge des soins de santé au niveau des mères et des enfants, en tenant compte des moyens dont dispose notre pays.
Pour ce qui est l’hospitalisation et des accouchements, le Centre d’application pour la santé de la mère et de l’enfant dispose de vingt lits, en attendant d’être renforcé.
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