L’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV Afrique) conseille aux nouvelles autorités sénégalaises d’éviter de mettre en danger la santé des populations et la qualité des sols avec des « décisions inappropriées » concernant les engrais.
L’organisation de défense des droits des consommateurs a tiré la sonnette d’alarme à quelques jours du sommet de l’Union africaine consacré aux engrais, du mardi 7 à jeudi 9 MAI 2024 à Nairobi, la capitale du Kenya.
Cette rencontre de l’organisation panafricaine est présentée comme un cadre devant « définir un plan d’action décennal pour les engrais en Afrique, en les augmentant considérablement ».
CICODEV Afrique, une organisation basée à Dakar, a dit dans un communiqué avoir constaté « beaucoup de lacunes dans cette stratégie du plan d’action africain, avec des impacts négatifs sur les sols […] et les humains ».
« Non seulement ces stratégies négligent les défis essentiels de la santé et de la fertilité des sols, mais elles continuent à promouvoir des méthodes qui vont aggraver la dégradation des sols en Afrique », a-t-elle prévenu.
Les « stratégies » prévues par l’Union africaine pour le sommet de Nairobi comportent « de réels dangers […] sur la sécurité alimentaire, la santé publique et la diversité des semences indigènes », lesquelles « sont fondamentales pour la souveraineté alimentaire », soutient l’organisation de défense des consommateurs.
« Il serait dangereux pour nous que le Sénégal accepte une politique agricole basée sur l’utilisation des engrais chimiques et des OGM (organismes génétiquement modifiés).
Cela va tuer les sols et aura un impact négatif sur la santé des populations », a avertit le directeur exécutif de CICODEV Afrique, Amadou Kanouté.
Il ajoute que « la souveraineté alimentaire tant chantée par le Sénégal ne saurait nullement s’accommoder des engrais chimiques et des organismes génétiquement modifiés ».
« Nous soutenons un modèle juste et inclusif pour restaurer la biodiversité et favoriser des systèmes alimentaires résilients. Et ce modèle est l’agroécologie », a argué M. Kanouté.
Le directeur exécutif de CICODEV Afrique et membre du conseil d’administration de l’Alliance pour une souveraineté alimentaire en Afrique dit encourager le nouveau gouvernement sénégalais à mener « une transition agroécologique », laquelle sera sa « voie de salut [vers] la souveraineté alimentaire ».
VivAfrik