Des experts du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération se sont réunis lundi à Dakar pour élaborer la politique sénégalaise en matière d’économie bleue, laquelle, basée sur les ressources en eau, va être financée par le gouvernement américain à travers le Millenium Challenge Corporation (MCC).

Après avoir été financé par le MCC dans les domaines de l’agriculture, des transports et de l’énergie, le Sénégal est de nouveau éligible aux ‘’compacts’’ – les financements – de cet organisme de coopération des États-Unis d’Amérique s’élevant souvent à des centaines de milliards de francs CFA.

‘’Le choix porté sur le Sénégal est en grande partie lié à sa stabilité politique et sociale’’, a souligné Abdourahmane Sarr, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération.

La croissance économique sénégalaise est ‘’durable’’, car elle est ‘’soucieuse du climat, de la biodiversité et des écosystèmes’’, a-t-il dit en guise de justification de la volonté des autorités américaines de financer la politique d’économie bleue du Sénégal.

‘’C’est donc avec enthousiasme que j’accueille ce nouveau compact […] lié à la notion d’économie bleue’’, a ajouté M. Sarr, précisant que Washington a décidé de financer cette initiative avant ‘’l’avènement du nouveau leadership’’ au Sénégal, l’alternance survenue en mars dernier.

‘’L’économie bleue renvoie à l’ensemble des activités économiques liées aux écosystèmes marins, côtiers, ainsi qu’aux fleuves et aux lagunes’’, de nature à ‘’améliorer les conditions de vie des populations par une croissance économique durable et inclusive, qui préserve la biodiversité’’, a expliqué le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération.

L’économie bleue est également l’utilisation durable des ressources océaniques en vue de la croissance économique et de l’amélioration des moyens de subsistance, qui préserve la santé des écosystèmes océaniques, a poursuivi Abdourahmane Sarr en se référant à une définition donnée de ce concept par la Banque mondiale.

‘’Cette définition se rapproche de celle qui a été retenue en janvier 2024’’, a dit M. Sarr.

Au Sénégal, il est question de ‘’définir des pôles territoires à partir desquels va s’organiser le développement en comptant sur le secteur privé’’, a-t-il précisé.

Cette forme d’économie que veut soutenir le MCC au Sénégal concerne les régions de Dakar (ouest), Kaolack (centre), Saint-Louis (nord) et Ziguinchor (sud), selon le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération.

‘’L’économie des côtes concentre près de 70 % de l’activité économique du pays. Les villes côtières sont plus connectées [que les autres] à l’économie mondiale. Elles peuvent, donc, être les locomotives des économies régionales’’, a-t-il expliqué.

M. Sarr a invité les experts chargés d’élaborer la politique d’économie bleue du pays à faire en sorte qu’elle puisse aboutir à la promotion de ‘’villes durables, assainies, accueillantes et sans bidonvilles’’.

‘’Ensemble, on va développer des projets qui auront un impact très important et transformateur sur la croissance économique, surtout pour l’emploi […] des populations vulnérables’’, a promis Carrie Monahan, une employée du MCC. ‘’Ensemble, a poursuivi Mme Monahan, on va faire les premières ébauches […] Elles vont être développées en août et septembre…’’

‘’D’ici à octobre, nous aurons des échanges interactifs pour arriver à proposer [au] gouvernement du Sénégal des piliers d’investissement et des réformes qui pourraient accélérer la croissance économique, inclusive et durable’’ du pays, a assuré Seydina Ousmane Sène, le coordonnateur national de l’organe chargé d’élaborer la politique d’économie bleue à financer par le Millenium Challenge Corporation.

Il s’agira de s’assurer que tous les investissements proposés puissent contribuer à la protection de l’environnement et à la conservation de la biodiversité, selon M. Sène.

aps

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