La région de Diourbel, avec ses importantes potentialités agricoles, est considérée comme un poumon économique du centre du pays. Elle est confrontée, malgré son attractivité pour l’activité horticole, à d’importants obstacles : les difficultés d’accès à la terre et la forte teneur en sel de sa nappe phréatique.
L’horticulture se développe dans plusieurs villages de Bambey, l’un des trois départements de la région. On peut citer Ndondol, Baba Garage et Keur Samba Kane.
La culture des fruits et légumes devient progressivement l’activité agricole dominante de la région, sous l’impulsion de nombreux entrepreneurs, selon Bassirou Sall, le président de la Fédération régionale des organisations de la filière horticole de Diourbel.
Mais les producteurs sont confrontés à la mauvaise qualité de l’eau, souvent salée.
« C’est le principal obstacle au développement du maraîchage », explique M. Sall en insistant sur la nécessité, pour les horticulteurs, de cultiver des variétés s’adaptant à cette contrainte.
Il encourage les maraîchers à recourir aux espèces propices à la salinité de l’eau, pour surmonter cette difficulté. Il cite le gombo, la laitue et l’oignon.
Beaucoup de producteurs horticoles de la région s’inquiètent de l’avenir de leurs activités à cause de la mauvaise qualité de l’eau.
À cette difficulté d’ordre naturel s’ajoute l’accès difficile à la terre, selon les horticulteurs.
« Dans beaucoup de communes de la région, les maires sont réticents à l’idée d’octroyer des parcelles à usage agricole. Or, l’agriculture et l’élevage sont les principales activités économiques de la région », relève Bassirou Sall.
Il souhaite que les autorités administratives locales s’impliquent dans la résolution de ce problème et facilitent l’accès à la terre à ceux qui souhaitent s’adonner à l’agriculture et à l’horticulture.
La région de Diourbel regorge de vastes terres propices à l’agriculture mais restées inexploitées, selon les entrepreneurs agricoles.
Bassirou Sall relève une autre équation pour les horticulteurs : la conservation des récoltes.
Les équipements adéquats sont inexistants dans la région, selon lui, ce qui entraîne souvent des pertes importantes de récoltes.
Le financement de l’horticulture est une préoccupation majeure pour la filière.
Le Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (Provale-CV) intervient dans la zone pour financer l’activité horticole.
« Des projets et programmes, dont le Provale-CV, ont été mis en place pour soutenir les producteurs », signale M. Sall.
« Ce projet a permis d’aménager plusieurs périmètres maraîchers et de fournir des ressources financières pour améliorer la production », ajoute-t-il.
Papa Codé Wade, le chef du bureau Thiès-Diourbel du Provale-CV, déclare qu’environ 2 milliards de francs CFA ont été investis dans l’aménagement d’ouvrages agricoles, entre 2021 et 2024. Cela a consisté à entourer les champs de grillages de protection et à les approvisionner en eau, selon M. Wade.
Cent neuf champs ont été entourés d’une clôture, 55 forages ont été construits et quatre fermes aquacoles aménagées, dit-il.
Le Provale-CV a également construit et équipé « sept unités de transformation de produits locaux », pour contribuer à l’autonomisation des femmes de la région, selon Papa Codé Wade.
Cambou Souf, un espace aménagé pour capter les eaux pluviales de la ville de Diourbel, peut être exploité à l’aide de financements importants en vue de la production horticole, arboricole et piscicole, suggère Bassirou Sall. Selon lui, une telle initiative peut générer des centaines d’emplois.
APS