Le talentueux jeune et célèbre plasticien sénégalais qui vit en Suisse depuis 25 ans, Ousmane DIA, doublé de sa casquette d’Enseignant d’arts visuels, pousse un cri de détresse. Il pointe du doigt l’organisation « chaotique » de la 14ème biennale des Arts de Dakar. Près de 2 milliards de FCFA ont été engloutis dans cet évènement en sus des 93 sponsors pour se retrouver au finish sur une scène déraillée en symphonie vaudevillesque aux allures de fiasco inédit. Confidentiel Afrique l’a rencontré en exclusivité.
D’un avenant débonnaire, la silhouette imposante et frappante, l’artiste sénégalais, Ousmane DIA, une figure emblématique, que l’on dit « la plus helvétique » de l’écosytème culturel panafricain, s’est illustré ces vingt dernières années, comme un défenseur engagé pour la valorisation de l’industrie culturelle africaine. C’est avec un cœur en lambeaux, une grosse amertume sous la gorge, que Confidentiel Afrique l’a côtoyé au détour d’une découverte à la sauvette, sur un des sites d’exposition de ses œuvres d’art gigantesques au campus de l’université de Dakar.
Ce temple du savoir grâce au quitus des autorités académiques a accepté d’y abriter ses sculptures Impériales. Généreuses de par leurs statures qui fascinent. Son cri d’Orfraie se mesure à l’aune des ratages gravissimes de la récente 14ème biennale des Arts de Dakar. Cet événement culturel à la dimension internationale, s’est révélé un véritable cauchemar.
Pour les besoins de ce grand rendez-vous qui cristallise tous les 2 ans le monde des arts et de la culture, l’État sénégalais sur recommandation du Président Macky SALL, a injecté un budget conséquent de 2 milliards de FCFA. Alors que l’on s’attendait à un coup de maître, ce fut un coup en eau de boudin. Pourtant cette 14ème biennale des Arts de Dakar a mobilisé quelque 93 sponsors. Au finish, tout est parti en fumée. Un vent de désolation tous azimuts souffle intensément sur cette 14ème biennale après les lampions éteints. À vrai dire, elle n’a pas répondu aux attentes des acteurs culturels.
L’artiste plasticien sénégalais, ne mâche pas ses mots: » Les organisateurs de cette 14 ème biennale qui ont eu quatre années de préparatifs n’ont pas été à la hauteur des attentes, malgré le soutien financier estimé à 2 milliards de FCFA du Chef de l’État en sa qualité de Premier Protecteur des Arts. Les budgets des éditions précédentes oscillaient entre 500 et 700 millions. lls ont chambardé ce budget et trahi la noble cause des artistes. J’ai honte »
Avant d’enfoncer les pinceaux : » Il faut impérativement un audit des comptes de cette 14ème biennale des Arts de Dakar. Ce fiasco ne s’explique pas. Nous voulons comprendre ce qui s’est réellement passé ? » Un trauma culturel qui a traversé les esprits des nombreux participants de cette biennale et continue de les hanter. Dans un contexte globalisant de mutation autour des nouveaux enjeux de l’industrialisation culturelle africaine, où le continent africain devra jouer sa partition sur l’échiquier mondial, ce ratage au premier degré est un précédent à éviter dans les organisations futures.
Un gros caillou dans les chaussures du Ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye DIOP, qui a misé sur une team looser, au regard des dysfonctionnements et des détournements d’objectifs assignés au Secrétariat en charge de la biennale. Pour faire entendre leur colère et partager leur amertume, un Collectif des Indignés, compte déballer demain lundi dans l’après-midi sur les dessous de cartes de cette biennale qui reste un long fleuve agité.
lejecos
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