La stabilité institutionnelle du Sénégal réside dans la capacité de régénération de notre démocratie. La constitution fixe les prérogatives dévolues au président de la République, et il est impossible qu’un président impérial apparaisse sous les dorianes du pouvoir républicain.
Cependant, faudrait-il, étant donné la dualité au sommet de l’État,se prémunir contre la manifestation tragique d’une crispation politique d’un exécutif fragmenté par la guerre fratricide à venir.
Dans un contexte politique boursouflé par l’immobilisme et par l’exaspération politique d’une jeunesse sous le coup du désenchantement social, la dualité au sommet de l’État désagrège l’idée de sacralité de la stabilité de l’exécutif.
La pratique démocratique impose des figures et des coalitions politiques invraisemblables qui,loin de disloquer le processus politique, créent une polarisation valorisant les idéologies susceptibles de requinquer notre rapport à la République.
La métamorphose politique induira une rivalité machiavélique entre le président et son super premier.
Et pourtant,les relations entre Diomaye Faye et Ousmane Sonko sont d’être exécrables: elles sont fusionnelles, condescendantes et filiales. Le premier ministre,en dépit de la position de subordination qui est la sienne,n’en demeure pas moins la figure tutélaire du président de la République.
Dans ce chemin de Damas tortueux de la politique,comment le président Diomaye Faye peut-il s’affranchir de la figure messianique d’un Ousmane Sonko au sommet de sa virtuosité charismatique et politique?
Singulièrement,la politique est tributaire du mouvement social, du poids de la démagogie et de l’omniprésence délétère du populisme ripoliné par les clivages ubuesques.
Dans les relations structurées par la spiritualité religieuse et politique,la conflictualité machiavélique va prendre le dessus sur les grands principes vertueux et éthiques.La téléologie de l’idéologie du choc des ambitions démesurées détruira l’exaltation du respect voué à un gourou doctrinaire.
Par ailleurs,les élections législatives à venir produiront et mettront en lumière une volonté manifeste de recomposition de l’échiquier politique.
Autant Diomaye Faye est au dessus des contingences politiques et des coteries partisanes, autant le premier ministre joue sa partition dans les élections législatives à forts enjeux politiques et institutionnels.Une défaite de la coalition autour de Diomaye Faye signifierait le déclenchement ipso facto d’une cohabitation institutionnelle entre un président, devenu canard boiteux, et des oppositions en quête d’une alternance présidentielle.
Et dans l’hypothèse politique où le premier ministre gagne les élections législatives, PASTEf deviendra, à coup sûr,le parti hégémonique sur la scène politique nationale.
De ce point de vue, Ousmane Sonko aura en sa possession et la Primature et l’Assemblée nationale.Devant,la consécration politique et institutionnelle de Sonko,le président de la République risque d’incarner la figure peu enviable du président dépouillé par la tournure politique des évènements.
A moins que Diomaye, méditant sur le talent politique du boulanger d’Abidjan Laurent Gbagbo,ne mette sur pied une majorité présidentielle élargie( UMP)?
Les théologiens de la politique savent que le machiavélisme prendra le dessus sur la force de l’éthique en politique.
Sidy Braham Dieng président mouvement Sénégal d’en bas.
xibaaru