M. Traoré, un aide-infirmier de Suma Assistance, a été jugé hier pour des faits de viol et collecte de données à caractère personnel sur sa patiente, fille d’un directeur d’un célèbre hôtel.
B. Sène s’est présentée spontanément au commissariat de Dieuppeul, pour déposer une plainte contre l’assistant infirmier de Suma Assistance, Moussa Traoré, pour abus sexuels. Elle a expliqué aux enquêteurs que le 13 février 2022, elle s’était réveillée vers 3 heures du matin, avec d’atroces maux de ventre et comme elle ne supportait plus les douleurs, elle a demandé à son père de la conduire d’urgence à la clinique Suma Assistance à la cité Keur Gorgui.
Arrivée sur les lieux, elle a été accueillie par le docteur Assane et un aide-infirmier du nom de Moussa Traoré. L’assistant infirmier a pris ses constantes, avant de la mettre sous perfusion, conformément aux instructions du médecin qui l’avait consultée à son arrivée.
Le film du viol
A la fin de la perfusion, l’aide-infirmier s’est présenté dans sa cabine pour lui faire savoir qu’il devait effectuer un toucher vaginal sur elle et c’est ainsi qu’il a soulevé sa robe et écarte ses jambes avant de prendre son téléphone portable.
Elle a commencé subitement à entendre des bruits étranges provenant de l’appareil comme s’il prenait une vidéo. L’assistant infirmier a par la suite introduit ses doigts dans son vagin, jusqu’à ce qu’elle lui dise que ça faisait mal. Après avoir terminé, il lui a demandé de rentrer chez elle et il voulait à tout prix qu’elle quitte la clinique, sans même revoir le médecin.
Elle s’est néanmoins rendu à l’accueil pour vérifier s’il y avait une facture à payer ou des documents à signer.
Les informations obtenues lui ont permis de savoir que son père avait déjà réglé les frais d’hospitalisation, mais au moment où elle était à l’accueil, elle avait senti que l’aide-infirmier Traoré était en train de l’épier. Environ trente minutes après son départ de la clinique, le médecin l’a appelée pour lui reprocher d’être parti sans le voir et sans récupérer son ordonnance médicale, mais elle lui a expliqué que c’est l’aide-infirmier qui lui avait demandé de rentrer.
Elle a rappelé par la suite le docteur Assine pour savoir si le toucher vaginal pouvait être effectué par un aide-infirmier et à sa grande surprise, ce dernier a répondu par la négative, en lui expliquant que Moussa Traoré avait outrepassé ses fonctions.
L’aide-infirmier : « j’ai effectivement introduit mes doigts dans le vagin de la patiente…. »
Elle a appelé son frère pour l’informer des agissements de l’aide-infirmier et c’est ce dernier qui a avisé son père. Interrogé, Moussa Traoré a fait savoir qu’il était de garde à la clinique “Suma Assistance” le 12 février 2022, de 20 heures à 8 heures. Il a fait remarquer qu’une jeune fille accompagnée de son père s’était présentée à la clinique pour une consultation, car elle se plaignait de douleurs abdominales.
Après avoir pris ses constantes, il l’a installée dans une cabine sur ordre du médecin de garde nommé Assane pour lui faire une perfusion.
Il a par la suite demandé à la fille de soulever sa robe pour une palpation au niveau du bas ventre, même s’il n’est pas habilité à poser de tels actes sur les patients.
Poursuivant, il a laissé entendre qu’il a effectivement introduit ses doigts dans le vagin de la patiente pour lui faire un toucher vaginal et il en a profité pour prendre une photo des parties génitales de cette dernière avec son téléphone portable lorsqu’elle a écarté ses jambes. Il reconnaît avoir commis une grave erreur, car il a outrepassé ses fonctions.
“Pourquoi tant d’histoire sur une simple consultation.
Parce que c’est sexe de milliardaire ? On ne doit pas y toucher”, s’interroge Me El Hadji Diouf, qui réclame l’acquittement du sieur Traoré. “Il n’y a pas de viol car la fille a donné son consentement au préalable”, conclut-il. L’affaire sera mise en délibéré le 7 mai prochain. L’aide-infirmier, lui, retourne en prison attendant la décision du juge.
Senenews