Avec un master proposant un enseignement à distance et en ligne, le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) a pu engranger depuis deux ans, 50 millions de FCfa par an.

En plus de l’économie, le numérique a également révolutionné l’enseignement supérieur en rendant plus accessible l’éducation. En effet, les cours en ligne et les enseignements à distance offrent désormais la possibilité d’étudier sans avoir à quitter son domicile ou son pays.

« Les technologies de l’information et de la communication ont permis aux établissements d’enseignement supérieur de se moderniser, de diversifier leurs offres de formation et d’élargir l’accès à l’éducation », indique Mamadou Ndiaye, le directeur du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) par ailleurs président du réseau Théophraste.

L’enseignement à distance offre un large éventail d’opportunités aux étudiants, aux enseignants et aux établissements selon Mamadou Ndiaye.

Les cours en ligne et les programmes d’enseignement à distance permettent aux étudiants de pouvoir étudier quel que soit leur lieu de résidence, d’apprendre à leur rythme et de mieux gérer leur temps. « Cela peut être particulièrement avantageux pour les étudiants qui travaillent ou qui ont d’autres obligations personnelles.

Ainsi, ils ont la possibilité de suivre des enseignements, d’acquérir des connaissances et même de soutenir leurs travaux de fin d’études à distance », confie Mamadou Ndiaye.

Les enseignants y trouvent aussi leur compte, selon lui, ils peuvent travailler à domicile ou dans un autre endroit de leur choix.

Aux établissements d’enseignement supérieur, les technologies de l’information et de la communication ont permis d’accueillir un nombre plus important d’étudiants avec les cours en ligne et les enseignements à distance, permettant ainsi de répondre à la demande croissante d’éducation.

Au Sénégal, l’université virtuelle a permis d’absorber le surplus d’étudiants que les universités publiques ne pouvaient pas accueillir et de décentraliser l’enseignement supérieur par le biais des espaces numériques ouverts.

Selon Mamadou Ndiaye, les masters proposés dans le cadre des formations à distance ont permis de générer des ressources additionnelles dans la mesure où, ceux qui s’y inscrivent payent plus chers, sauf pour les étudiants de l’université virtuelle.

« Depuis deux ans, ce master apporte au moins 50 millions de FCfa par an au Cesti et cet argent nous permet de nous équiper en achetant de nouvelles machines et d’être à la pointe de l’enseignement », se félicite-t-il.

Mais l’adoption des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement supérieur ne s’est pas faite facilement.

« Il y avait beaucoup de résistances. Les enseignants de l’université pensent globalement que les cours sont en présentiel. Il a fallu beaucoup de pédagogie pour leur démontrer qu’il est souvent plus simple de faire un cours en ligne qu’un cours en présentiel », explique Mamadou Ndiaye, soulignant que la pandémie de la Covid-19 a été un tournant décisif.

« Cette crise sanitaire a obligé les universités à repenser l’enseignement et la manière de travailler », souffle le président du réseau Théophraste. Il ajoute : « en Europe dans les écoles partenaires que je visite, les salariés viennent trois jours en présentiel et deux jours en télétravail.

Dans nos établissements, j’ai remarqué une transformation, puisque de nombreuses réunions se tiennent en ligne ; et c’est efficace puisque ceux qui ont voyagé participent aux réunions et sont au même niveau d’information ». Le Cesti est allé plus loin en effet, car la dernière réunion du comité pédagogique et l’élection du nouveau directeur se sont déroulées en ligne.

Le président du réseau Théophraste affirme que la dynamique est irréversible, notant par ailleurs que dans la plupart des universités les cours sont en présentiel et en ligne.

« Le bimodal est institutionnalisé », confie-t-il. Mamadou Ndiaye est convaincu qu’au fur et à mesure que la technologie va se développer, l’enseignement à distance jouera un rôle de plus en plus important dans l’éducation.

« Aujourd’hui, aucun établissement africain ne peut se permettre de ne pas suivre la marche de l’évolution technologique et aucune université sérieuse ne peut l’ignorer », insiste-t-il.

Lejecos Magazine

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