Des acteurs de la filière avicole ont marché mercredi à Thiès, à l’appel de l’Association des aviculteurs du Sénégal (AAVIS), pour protester contre la hausse constante du prix de l’aliment de bétail, devenu presque introuvable sur le marché local.
Sous la protection d’un important cordon policier, les protestataires sont partis du foirail à mouton des HLM, route de Dakar, pour la Gouvernance de la capitale du rail, en passant par l’avenue Caen, devant l’Hôtel de Ville, la Mairie, la Préfecture et le Marché central. ’’L’aliment est cher ! La qualité est mauvaise !’’, reprenaient-ils en chœur, tout au long de leur trajet.
L’AAVIS est membre de l’interprofession de la filière avicole.
L’aliment pour poules pondeuses qui coûtait entre 12.400 et 12.600 FCfa il y a quelques temps, est désormais à 16.500 francs Cfa et, est même devenu introuvable, souligne Mamadou Niang, membre de l’AAVIS.
L’aliment pour poulet de chair est passé de 14.500 à 21.000 FCfa et il est tout aussi invisible, a-t-il dit.
D’après l’Aps, les aviculteurs relèvent aussi la baisse de la qualité de l’aliment de volaille, tout comme celle des poussins qui, disent-ils, enregistrent maintenant un taux de mortalité élevé.
Ils appellent l’Etat à venir en aide aux aviculteurs, pour ne pas laisser mourir cette filière dont les acteurs sont estimés à environ 60.000, dont Thiès concentre à peu près la moitié.
Pour Papa Ali Diallo, porte-parole de l’AAVIS, ’’la situation est catastrophique’’, avec ’’i[pratiquement le tiers des aviculteurs [qui] ont abandonné]i’’ la filière.
Au-delà de la cherté et de la pénurie de l’aliment de bétail, ’’c’est toute la filière qui est malade’’, soutient-il, avant d’évoquer la cherté des médicaments et des poussins devenus de moindre qualité, tout comme la qualité des prestations vétérinaires.
’’Nous avons (organisé) une marche pour que les autorités nous entendent, pour qu’elles sachent que l’aviculture est un pan très important de notre économie qui emploie dit-on, près de 60.000 jeunes, enfants et vieux, qui brasse près de 200 milliards’’ de francs CFA, a dit M. Diallo, également vétérinaire.
’’Nous en appelons aux autorités pour qu’on trouve des solutions conjoncturelles maintenant, mais aussi des solutions structurelles’’, a-t-il ajouté.
Il est revenu sur la dépendance du Sénégal vis-à-vis de l’extérieur pour l’alimentation animale et humaine, estimant que ce qui manque le plus à ce secteur, ce sont des acteurs modernes.
L’AAVIS est d’avis que l’Etat doit soutenir une production en quantité de maïs ainsi que d’autres céréales pour briser cette dépendance.
L’Etat pouvait atténuer les contrecoups de la hausse des prix au plan international, si beaucoup de céréales étaient produites localement, pour assurer la sécurité alimentaire.
L’AAVIS a appelé à une concertation nationale sur la filière avicole, impliquant les industriels, ainsi que tous les acteurs de la filière avicole.
Elle entend poursuivre sa mobilisation jusqu’à la résolution du problème.
Dans le mémorandum remis au gouverneur, l’association note que l’aviculture, avec un chiffre d’affaires de 150 milliards FCfa en 2018, représente 17% du PIB de l’élevage.
La filière qui était arrivée à une autosuffisance, poussant beaucoup à y investir, a été frappée par la Covid-19 en 2020, puis l’apparition d’une grippe aviaire en 2021. C’était le moment choisi par les fabricants de provende, pour annoncer une hausse de l’ordre de 15% sur le prix de l’aliment.
leral
Un commentaire
Pingback: แทงมวยเว็บไหนดี