L’acquisition des 370 nouveaux bus pour l’entreprise publique de transport urbain et interurbain, Dakar Dem Dikk (DDD), n’a pas encore permis d’améliorer les difficultés de mobilité que rencontrent les banlieusards de la capitale Sénégalaise, Dakar. Les résidents des localités de Bambilor, Lac Rose, Niacoulrab et environs peinent à trouver un moyen de transport adéquat pour rallier le centre-ville de Dakar.
Ils payent parfois deux fois pour se rendre à leur lieu de travail. Car, Il n’existe pas de lignes directes DDD qui assurent les rotations entre ces localités citées ci-dessus et le centre-ville.
Malgré l’acquisition des 370 nouveaux bus pour le compte de la société de transport public Dakar Dem Dikk (DDD), auparavant seuls 80 bus assuraient le transport dans Dakar et sa banlieue, les usagers des transports en commun de la banlieue de Dakar ne sont pas encore au bout de leurs peines, pris en otage qu’ils sont, tous les jours par les cars rapides, Ndiaga-Ndiaye, minibus Tata et autres taxis-clandos.
Toutefois, Madame Mame Diarra Ka, responsable de la Cellule de communication de DDD, a révélé : «nous allons mettre en service progressivement les 370 bus.
Les zones où nous étions absents vont être desservies. Et là où notre présence est faible, nous allons la renforcer en augmentant le nombre de bus. Les chauffeurs sont en train d’être formés, pour répondre à la demande très forte des clients».
Par contre, une source proche de l’entreprise confie : «L’objectif de la direction de DDD, c’était de supprimer toutes les lignes longues destinations, jugées très coûteuses et qui n’apportent aucun profit à l’entreprise de transport. Les habitants la banlieue lointaine doivent prendre leur mal en patience.
Pour l’instant, aucune mesure n’a été prise pour la création de nouvelles lignes qui vont desservir directement ces quartiers périphériques et le cœur de la capitale.»
Aussi, les quelques lignes qui desservent cette partie de banlieue lointaine de Dakar, notamment les 220, 234 etc. sont presque hors circuit.
En atteste, à l’exception de la 227 qui relie Keur Massar aux Parcelles Assainies, via la VDN3, Guédiawaye, Golf… et de la 11 (Keur Massar-Dakar) dont les rotations sont assez irrégulières, pour les autres lignes de DDD, les passagers peuvent attendre des heures au niveau des arrêts sans en apercevoir un seul bus.
Par ailleurs, le secrétaire général de l’Union des routiers du Sénégal, Gora Khouma, précise que «c’est le Conseil exécutif des transports urbains durable (CETUD) qui définit les itinéraires des bus DDD et de l’Association pour le financement des transports urbains (AFTU). Elle est l’autorité organisatrice de la mobilité à Dakar».
C’est pourquoi, selon lui, «le CETUD doit prendre des mesures idoines pour soulager les populations».
LES TRANSPORTS EN COMMUN URBAINS, UN VERITABLE CALVAIRE POUR LES HABITANTS DE LA BANLIEUE LOINTAINE
Face à la cherté des prix du transport, l’état défectueux du trafic routier et la rareté de moyens publics de locomotion, la modernisation du transport urbain, avec la mise en place du Train Express Régional (TER) et l’arrivée des 370 bus de DDD qui avaient suscité beaucoup d’espoir, n’a apporté aucune amélioration dans les difficultés de mobilité que rencontrent ces populations de la banlieue lointaine.
«Rien n’a changé dans notre vécu quotidien.
Les transports en commun urbains demeurent un véritable calvaire pour nous, les habitants de la banlieue lointaine. Nous pouvons faire deux (2) heures voire trois (3) heures de temps pour rejoindre notre lieu de travail. Les autorités ont annoncé à grande pompe le démarrage des rotations du TER, qui permettraient d’atténuer les difficultés de transport. Nous continuons à endurer le martyre.
Nous quittons très tôt le matin pour revenir tard le soir. Nous trouvons que nos enfants se sont endormis.
C’est pendant le week-end que nous sommes près de nos familles», témoignent les nouveaux habitants de la localité. Certains spéculent : «ces nouveaux bus, au bout de deux (2) ans voire trois ans, seront méconnaissables. Toutes les pièces de ces véhicules vont se dégrader. Les raisons : le défaut d’entretien et la dégradation de nos routes».
L’état des infrastructures routières n’est pas reluisant.
A Keur Massar, les axes routiers sont impraticables, à cause des eaux de pluies qui ont considérablement endommagé les rues de la ville et la route des Niayes. D’ailleurs, une partie de la circulation est fermée sur cette voie principale qu’est la route des Niayes, à Keur Massar, pour des travaux de réhabilitation.
En ce qui concerne les tarifs du transport, un acteur du secteur a indiqué : «le prix du transport de DDD n’a pas évolué depuis sa création. Alors que les bus «Tata» ont augmenté leurs tarifs, prétextant une prétendue augmentation du prix du carburant».
Pour rationaliser l’exploitation du trafic, il urge de tenir compte d’une demande très forte en banlieue et surtout avec la pression démographique qui va en crescendo relèvent pas conséquent beaucoup d’acteurs.
sudquotidien