Pour une bonne reprise des cours, des Assises ont été organisée à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad). À l’issue de cette rencontre, un certain nombre de résolutions ont été prises pour pacifier et sécuriser l’espace universitaire, pour mettre fin à l’insalubrité, aux trafics de tous ordres, à la circulation des armes blanches, aux bagarres entre étudiants, entre autres. Invité de l’émission Jury du dimanche, Dr Khadim Bamba Diagne, économiste et enseignant chercheur à l’UCAD, invite les étudiants à faire la différence entre le COUD et l’université.
« L’année passée on a fait cours même si l’université avait fermé ses portes. On faisait les cours à distance. Maintenant, je suis professeur à l’université mais j’ai été également ancien président du mouvement des étudiants pendant tout mon cursus. Et, je sais qu’en tant qu’étudiant une année qui peut être invalidée le problème que ça peut poser pour cette génération là mais aussi les saccages du 1er juin, les impacts qu’ils ont eu sur le campus pédagogique et sur le campus social.
C’est vrai qu’avec le Covid on avait appris à faire des cours à distance. Les travailleurs du Coud ont été psychologiquement perturbés par ces événements mais je pense que l’université doit être résiliente ».
Sur les ondes de la 90.3 Iradio, il a déclaré que : « quels que soient les coups reçus l’université doit se montrer résiliente. Quel que soit le niveau des saccages on doit continuer à enseigner en présentiel. (…) Les logements des étudiants ont été épargnés durant les manifestations et je pense que l’Etat doit louer des bâtiments pour l’administration afin que les cours reprennent.
Je crois que les étudiants doivent accepter les cours à distance et les cours présentiels. Moi ce qui m’importe c’est la résilience de l’université ».
Par ailleurs, il a déploré le fait que la politique a arrêté les cours. « Le problème c’est un problème politique ce qu’on appelle un problème exogène. Ça m’a fait très mal parce que l’université c’est le temple du savoir. Il y’a au moins 100.000 esprits compétents et on ne peut pas comprendre que des étudiants saccagent un tel lieu, un lieu aussi sacré.
Quand j’ai entendu que ces gens qui ont saccagé l’université avaient mis des cagoules on ne peut pas dédouaner les étudiants. Parce qu’ils savaient qu’il y’avait des caméras de surveillance. Quand on ne règle pas le problème exogène qui est la politique on ne peut pas avoir un campus social stable. Quand on veut mettre la pression à l’Etat on met la pression sur le COUD. Mais l’université c’est autre chose », a-t-il préconisé.
A ceux qui pensent que c’est à cause de la présidentielle que l’Etat traîne les pieds, Dr Khadim Bamba Diagne, économiste et enseignant chercheur à l’UCAD répond : « je pense qu’il appartient au président de la République sortant de mettre en place des mécanismes et donner des gages pour montrer à tous les participants que c’est une élection qui sera inclusive et que le meilleur va gagner.
Mais on ne peut pas prendre des décisions qui auront un impact sur nos enfants et sur les enseignants ».
Maderpost