L’axe marché Hlm, Castors, Grand-Dakar et Sicap Rue 10 est devenu un haut lieu de la délinquance financière organisée. Ayant à sa tête une femme, ce gang d’usuriers exécute de manière impitoyable ses victimes avec des taux d’intérêts allant de 20% à 25% selon les urgences sociales.

Des taux qui, aux yeux de la loi, relèvent de l’usure. Persécutés par des « agents de recouvrement », des mères de famille, des commerçants et autres salariés ont déserté leurs foyers, boutiques ou lieux de travail. Certaines victimes ont failli même se suicider. En lanceur d’alerte, « Le Témoin » supplie le procureur de la République de s’autosaisir pour mettre fin aux agissements de cette association de malfaiteurs financiers.

Le procureur de la République ou le procureur général doit s’autosaisir très rapidement pour éviter l’irréparable comme ce fut le cas avec la pouponnière « Keur Yeurmandé ».

Ici, il s’agit d’un redoutable gang d’usuriers qui sévit en toute impunité. Ce, depuis plus de dix ans sur l’axe marché Hlm, Grand-Dakar, Castors, Niary-Tally et Sicap Rue 10 où les créanciers de l’ombre ont fini de ruiner des ménages, appauvrir des salariés et ruiner des commerçants.

Profitant de la vulnérabilité et de la détresse sociale de ces pères et mères de famille, le gang d’usuriers dirigé par une dame leur propose des prêts à des taux d’intérêts démesurément élevés.

Soit entre 20% et 25% selon les urgences sociales ou commerciales. Comme pour le cas de cette dame, petite commerçante, qui tente de maintenir sa cantine à bout de bras. Au bord de la faillite, nous confie-t-on, la commerçante n’a eu d’autre choix que de se tourner vers le gang des usuriers de Grand-Dakar. La victime s’explique : « Par exemple pour un prêt de 2 millions CFA, je dois rembourser 2.400.000 CFA soit un taux d’intérêt 20%.

Dès réception de l’argent, je commence à payer 60.000 CFA par jour. Et aucun retard ne sera toléré ! » explique-t-elle.

Jusque-là, la pauvre dame s’acquittait de ses remboursements journaliers. Hélas, à quelque deux semaines de l’échéance, elle a encore sombré dans des difficultés financières croissantes. D’où l’accumulation d’arriérés qui a poussé les agents de recouvrement ou « chasseurs » de dettes à entrer en action.

Une sorte de milice aux méthodes de voyous dont les membres n’hésitent pas à faire des descentes musclées et intempestives dans les domiciles, boutiques et entreprises des mauvais payeurs.

Sur place, ils usent des manœuvres destinées à impressionner, à intimider ou à humilier. La preuve par notre commerçante qui en a vu de toutes les couleurs. Agée d’une quarantaine d’année, mère de trois enfants mineurs et cohabitant avec sa coépouse (niarel), la dame a fini par se réfugier en Gambie où elle s’était rendue après avoir prétexté qu’elle allait acheter des marchandises au Mali.

De la Gambie, elle s’est confiée au « Témoin » quotidien.

« Depuis le 22 décembre 2023, cela fait donc dix jours, j’ai abandonné ma famille dont un enfant de trois ans en pleine préparation de fêtes de fin d’année pour venir ici, en Gambie, chez une belle sœur. Parce que la femme qui m’avait prêté l’argent et ses agents avaient juré qu’ils allaient effectuer une descente fracassante chez moi la nuit du réveillon, le 24 dé- cembre, pour se faire payer de gré ou de force.

Pour éviter l’humiliation devant mes enfants et ma coépouse, j’ai décidé de quitter Dakar le temps de négocier avec mes créanciers » nous confie la pauvre débitrice.

Les « chasseurs » de dettes en action !
Vivre avec des chasseurs de dettes à ses trousses, ne plus pouvoir payer les échéances d’un crédit, être dans l’incapacité de subvenir aux besoins de sa fa- mille, être mis en demeure et menacés par des plaintes à la Police constituent des traumatismes que de nombreux commerçants, salariés et autres femmes de ménage surendettés vivent au quotidien.

Cependant, certaines personnes dont la fragilité et la sensibilité sont plus grandes, en lien avec leur histoire de vie sociale ou de voisinage, considèrent la fuite ou le suicide comme une porte de sortie, un répit, un soulagement. « Le Témoin » a réussi à joindre un membre du réseau des usuriers en l’absence de leur chef que les victimes n’entendent que de nom.

« Ecoutez ! Nous sommes un réseau de financement de l’ombre qui aide des centaines de personnes en situation de détresse sociale ou financière.

Nous avons même prêté de l’argent à des salariés pour leur permettre de baptiser leur enfant. De même que de nombreuses mères de famille pour payer les frais d’accouchement de leur fille dont la paternité de l’enfant est rejetée, sans oublier des sommes de plusieurs millions prêtées à des pères de famille ayant des problèmes de loyers etc…

Malheureusement, certains débiteurs que vous appelez des victimes d’extorsion de fonds ou d’usure refusent d’honorer leurs engagements quotidiens. Ce sont ces gens-là que nous traquons pour les obliger à nous payer » se justifie notre interlocuteur avant de disparaitre au bout de fil pour ne plus répondre à nos appels.

Il a dû oublier que les taux d’intérêt trop élevés constituent de l’usure réprimée et condamnée par la loi.

Une sorte de « Keur Yeurmandé » financier!
Il ressort de nos investigations que plusieurs débiteurs du « Keur Yeurmandé » financier de Grand-Dakar ont dû fuir leurs domiciles, boutiques ou ateliers pour échapper à l’humiliation des usuriers. M. Mb, un père de famille dont l’épouse avait contracté un prêt d’un million de francs, tient à alerter : « Je ne permets plus que des gens viennent nuitamment chez moi pour tenter de recouvrer des dettes auprès de mon épouse.

Ils n’ont qu’à l’attendre dans son salon de couture ! Si toutefois ils viennent encore violer mon domicile, ils rentreront à bord d’une ambulance des sapeurs-pompiers » menace-t-il.

Il est vrai que dans certains quartiers défavorisés comme Niary-Tally, Grand-Dakar, Bène Tally, Rue 10, Médina etc. ainsi dans certains marchés comme ceux des Hlm, Nguélaw, Castors et Tilène, ces usuriers ont eu à aider et à secourir financièrement des ménages, des commerçants, des salariés et des artisans en situation de détresse sociale.

Il est vrai que ces usuriers de Grand-Dakar ont eu à tendre la perche de l’honneur et de la dignité à ces mères ou pères de famille en situation de « mort sociale ».

Par contre, les méthodes musclées de recouvrement et les moyens d’action qu’ils utilisent pour récupérer leurs créances, sans compter les taux d’intérêts qu’ils pratiquent relèvent du gangstérisme pur et simple.

Le Témoin

Part.
Laisser Une Réponse

Exit mobile version