Un répulsif naturel contre les moustiques causant par exemple le paludisme. C’est ce qu’a découvert Dr Doudou Tamba, un pharmacien. Il est revenu sur la portée de cette découverte.
Des chercheurs qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on n’en trouve pas, a-t-on l’habitude de dire. Mais, Dr Doudou Tamba fait exception à cette déclaration en découvrant un répulsif de moustiques, apportant un plus dans la lutte contre les moustiques qui causent le paludisme.
Il revient sur les péripéties de sa découverte : «c’est un répulsif naturel de moustiques.
On est partis d’une plante et d’une connaissance locale du Sud du Sénégal, principalement de la Casamance, et nous avons pris la plante, nous l’avons ramenée au laboratoire, nous avons fait des extractions. Et nous avons au final une molécule qu’on a remise en formulation avec d’autres ingrédients pour le tester contre les moustiques», explique Doudou Tamba, pharmacien formé à la Faculté de médecine et de pharmacie de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad), au cours d’une conférence de presse tenue hier.
«Nous avons l’autorisation de mettre sur le marché un produit qui va avoir un impact mondial», se réjouit Dr Tamba.
Il poursuit : «Vous savez que les moustiques causent 1 million de morts, 500 mille rien qu’en Afrique subsaharienne. Le moustique est l’animal qui tue le plus au monde, et ce sont environ 3 milliards de personnes qui sont impactées sur les 7 qui existent dans le monde. Et le marché, il est colossal. Il faut savoir que depuis plus de 30 ans, il n’y a pas un renouvellement de la chiomiothéque dans ce domaine-là, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’innovation majeure, une innovation de rupture qui permet des produits plus efficaces qui protègent les gens.
Sur le marché européen, nous avons un produit qui fait en réalité 3h de protection, une protection totale, c’est-à-dire vous mettez pendant 3 heures, il n’y a pas de moustiques qui vous approchent.
Notre produit, c’est pendant 8h 30, on a un produit qui est développé et efficace pendant 8h 30 et qui permet une protection qui est 3 fois plus efficace que la meilleure référence européenne.» Pour lui, les perspectives sont meilleures.
«Ça nous a confortés dans le sens où il faut breveter, protéger cette découverte-là.
Donc un brevet a été déposé. On a reçu le retour d’un examinateur européen. On devrait avoir la délivrance du brevet courant 2024», rassure Dr Tamba. Il enchaîne : «Le plus important, c’est que nous avons une autorisation de mise en vente pour le marché en France.
Ce qui est extrêmement valorisant parce que c’est très difficile d’avoir une autorisation de mise sur le marché.»
Dr Tamba invite l’Etat à soutenir la recherche scientifique, indiquant que sa découverte pourrait aider à la création d’emplois à travers un développement de l’industrie pharmaceutique.
lequotidien