Le vaccin contre le paludisme est disponible en Afrique. Les tests se poursuivent dans quatre pays notamment le Ghana, le Malawi, le Kenya et le Burkina. Au Sénégal, les acteurs de la lutte contre cette maladie comptent mettre le focus sur les autres modes de prévention dont la chimio prévention et la distribution de Moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda).
Le Sénégal est au stade de pré-élimination du paludisme. Selon le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), 51 districts sanitaires étaient au stade de pré-élimination en 2021 à savoir une incidence annuelle inférieure à 5 cas pour mille habitants. La zone de très faible transmission concerne, depuis plus de 10 ans, le Nord du pays et elle s’étend progressivement vers l’Ouest et le Centre du pays.
Au Sud, dans la région de Ziguinchor, les districts de Thionck-Essyl et Oussouye sont en pré-élimination depuis plusieurs années.
Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, un vaccin a été trouvé par les chercheurs. Au Sénégal, les acteurs sont toujours en attente, après le Ghana, le Malawi, le Kenya et le Burkina qui ont accueilli la phase test de ces vaccins.
Pour le professeur Daouda Ndiaye, expert de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) pour le paludisme, par ailleurs chef du département de Parasitologie de la Faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, «il y a eu un problème de disponibilité de vaccin.
La quantité de vaccination qui a été proposée pour la fabrication n’était pas suffisante pour tout le monde et il fallait faire des priorités».
Selon le Professeur Ndiaye, qui s’exprimait lors du Cours mondial sur le Paludisme à Dakar, le Sénégal est très en avance dans la lutte contre le paludisme, en Afrique. «Nous sommes en situation de pré-élimination du paludisme. Les stratégies développées dans le pays donnent des résultats.
On préfère continuer de les développer, même si l’idéal serait que tout le monde ait ledit vaccin qui demande une mobilisation en ressources financières».
A l’Oms, le Directeur général chargé du Paludisme, Dr Daniel Ngamije, au Sénégal, a laissé attendre : «nous procédons selon les urgences et les priorités.
Nous sommes en phase d’essai et les pays touchés par le paludisme ont été priorisés». Pour rappel, le Sénégal travaille sur les stratégies que sont la Cps qui consiste en une administration mensuelle, pendant la saison de forte transmission du paludisme, d’un traitement complet de 2 molécules SP (Sulfadoxine Pyriméthamine) + AQ (Amodiaquine) aux enfants de 3 à 120 mois sur 3 jours consécutifs, pour éviter le paludisme.
Il s’y ajoute le Traitement Préventif Intermittent (TPI) chez la femme enceinte au cours des soins prénatals, les Tests de diagnostic rapide (Tdr) ainsi que la distribution de Moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda), entre autres.
Des stratégies qui feront dire au professeur Ndiaye qu’«avec le niveau de contrôle, on est sûr qu’on maîtrise la pandémie et tout le monde veut aller vers l’élimination. Je reste convaincu que si les efforts consentis jusqu’ici sont maintenus, si l’Etat renforce son dispositif, les bailleurs accompagnent financièrement, nous irons vers l’élimination».
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