La problématique de services conviviaux et adaptés aux jeunes et adolescents est toujours d’actualité. Résultat : des taux élevés de grossesses et de mariages précoces, et des taux élevés de violences liées au genre. Pis, un faible taux d’accès à l’information par rapport à la santé reproductive des adolescents et des jeunes (SRAJ) est à déplorer.
A Nianing, localité située dans le département de Mbour, ces problèmes persistent. «Nous faisons face aux infections sexuellement transmissibles (IST), aux grossesses précoces très fréquentes dans cette zone. Pour les deux dernières années, avec l’apparition de la Covid-19, nous avons enregistré 15 grossesses précoces au niveau de Nianing. Mais aussi, l’espace ados qui était fonctionnel dans le poste de santé, n’est plus fonctionnel depuis quelques années», a regretté Félicité Faye, sage-femme du poste de santé de Nianing, lors de la visite des journalistes spécialisés en santé population et développement, dans le cadre du projet Santé reproductive des adolescents et jeunes du Sénégal (SANSAS) dans leurs locaux, le 15 juillet dernier.
Félicité Faye : «Nous avons enregistré 15 grossesses précoces à Nianing depuis…»
D’après elle, les jeunes ont beaucoup de problèmes de santé qui sont méconnus par le personnel de la santé au niveau de la communauté. De ce fait, le projet SANSAS a voulu innover avec les cliniques mobiles dans les quartiers.
Consciente que la sensibilisation doit être renforcée à Nianing, Félicité Faye recommande aux acteurs d’aller dans les écoles et les collèges pour parler avec les jeunes, tout en mettant en place d’autres stratégies de communication. «Comme la sexualité est quelque chose de tabou dans nos familles, certains parents ont peur d’aborder ce sujet avec leurs enfants. Raison pour laquelle il faut les impliquer dans les discussions, tout en les sensibilisant afin qu’ils puissent en parler sans gêne», fait-elle savoir.
Avant de poursuivre : «Parce qu’il y a également des adolescentes qui viennent chercher des méthodes de planification familiale ou des préservatifs. Et ces moments sont toujours une occasion pour les sensibiliser davantage sur les IST qui peuvent provoquer la stérilité. Nous avons aménagé des espaces pour recevoir des jeunes à des heures tardives dans l’après-midi, pour qu’on puisse les consulter, leur donner des conseils. Même la nuit, nous sommes disponibles pour les recevoir et leur donner des conseils ou faire des consultations.»
Mbacké Diouf : «Les ados doivent comprendre aussi que les grossesses précoces peuvent être évitées»
Coordonnateur du centre conseil ados de Mbour, Mbacké Diouf avance qu’il faut que les jeunes comprennent que le VIH est encore là. Qu’ils comprennent aussi que les grossesses précoces peuvent être évitées, que la contraception est disponible et accessible aux jeunes. «Ils peuvent venir à tout moment s’informer et demander à être accompagnés sur les méthodes contraceptives de leur choix. Il faut qu’ils comprennent aussi qu’on a annexé la tuberculose au paquet», informe-t-il.
Mbacké Diouf d’affirmer aussi que la Covid-19 est associée à leur programme depuis 2020. «Nous fondons beaucoup d’espoir au projet SANSAS pour nous accompagner dans le déploiement des activités de prévention sur le terrain. Nous voulons qu’elles aient un large maillage pour permettre au centre conseil de prendre en charge les rencontres parents-enfants», préconise le coordonnateur du centre de conseil ados de Mbour.
seneweb
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