Peut-être fait-il trop chaud pour que les gens se déplacent. Peut-être les fêtes de fin d’année ont troué les poches. Dans le marché que s’est improvisé le Fesnac, l’affluence n’y est pas monstre. Alors qu’on y trouve du tout et l’effervescence est ailleurs dans la ville et les autres sites.

Le soleil joue son rôle, il éclaire et chauffe la place de ses avalanches. Le Dj aussi, est dans son rôle. Il joue sa musique. Les échos des musiques qui passent, conjugués aux ruissellements solaires qui pénètrent les chairs, font autre chose qu’égayer.

Les portraits du président de la République et du Roi du Maroc surveillent un village quasi vide.

Si ce n’étaient le ministère, ses directions et leurs stands, si ce n’étaient policiers et agents du ministère, si ce n’étaient les quelques stands de commerçants… Si ce n’étaient une à deux jeunes filles qui cherchent de l’huile de touloucouna, si ce n’était un monsieur qui considère le karité qu’il a à gogo comme «une aubaine»…

Peut-être fait-il trop chaud pour que les gens se déplacent.

Peut-être les fêtes de fin d’année ont troué les poches. Une chose est malgré tout sûre : Fatick n’afflue pas vers le village improvisé pour le Fesnac. «L’information par rapport au Fesnac, je pense qu’elle n’est pas très bien passée.» Telle est la conviction du monsieur qui était venu hier chercher du karité, et aujourd’hui régler les détails d’une visite de masse.

Ernest Manga, même s’il considère l’information de la tenue du Fesnac et de l’implantation du village non assez disséminée, jouera son rôle de relais. Normal, pour l’enseignant qu’il est, d’être dans la transmission. Ainsi a-t-il décidé de faire profiter le Collège du Sine de l’aubaine sur laquelle il est tombé…

Par hasard, en faisant son sport, il aperçoit messieurs Matar Ba et Alioune Sow, ainsi qu’un cortège diplomatique.

Curieux, il s’informe, voit l’utilité d’en parler au frère Patrice Mbengue qui dirige le Collège du Sine et reçoit l’aval pour diriger le projet de visite des apprenants. Et, parce que ce qui s’expose au village est en harmonie avec le programme scolaire. Celui qui enseigne l’Education civique et morale dit des choses vues dans les stands, que «c’est au programme».

Il énumère «la protection de l’environnement, les archives, le patrimoine», et souligne que la visite que son école et lui projettent de faire au soir du 11 janvier, répond à une démarche purement pédagogique.

Ernest Manga d’expliquer : «C’est pour ouvrir l’esprit des élèves, pour qu’ils sachent qu’on peut participer de plusieurs manières au développement du pays. Aller à l’école, ce n’est pas simplement pour être dans un bureau, pour être enseignant, pour être militaire ou policier, mais on peut être un acteur culturel. Et ça, c’est important.» Le Collège et les apprenants remercieront le hasard pour sa communication, et le sport pour avoir fait bouger M. Manga.

Plus d’inclusion
Ce dernier, ses élèves et son collège ne sont pas les seuls à n’avoir pas eu l’info. Ou, qui ne l’ont eue que dans des délais qui ne permettent pas la meilleure des préparations ou l’affluence. Elle est dans son stand, Sagar Dione. Elle fait un constat que tout visiteur pourrait faire : «Ils viennent mais pas massivement, comme cela devrait se passer.» «Ils», les clients. Surtout, ceux de Fatick, car l’autre constat est que la majorité des clients est dakaroise.

Il fallait, selon ce qu’explique la dame, associer la Chambre des métiers locale, puisque, précisément, c’est elle qui connaît les artisans, les forces et spécificités de chaque localité. Elle n’a pas été vraiment associée. «Je ne dis pas qu’il n’y aurait pas eu de problème, mais il y en aurait sûrement moins si les locaux avaient été associés», explique Mme Dione.

Mieux, fait-elle savoir, l’association de la Chambre des métiers et de la Chambre de commerce dans le processus d’organisation aurait aidé à avoir l’impact voulu.

D’ailleurs, elle n’a été emmenée à exposer au village improvisé près du marché que via un coup de fil de la Chambre des métiers, qui lui a annoncé qu’elle allait être appelée par ceux du festival. Tout le reste ne fut que discussion entre ceux du Fesnac et de la chambre ci-dessus citée. Que discussion d’administration à administration pour le reste.

Et pourtant, Sagar Dione, elle-même, est la deuxième vice-présidente de ladite chambre.

Du reste, Sagar Dione expose ses produits bio parce que, dit-elle, Fatick en vaut la peine. Aussi, elle trouve une excuse à l’insuffisance remarquée par le fait que ce soit une première. La prochaine fois, avec des améliorations et plus d’inclusion, sera meilleure que la présente édition.

Lequotidien

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