Yoro Dia témoin d’un autre temps…
Bagarres, insultes, cris, jets de bouteilles, micros arrachés et tables fracassées tels ont été les faits marquants à la fois graves, regrettables, nécessaires, constatés lors de la rentrée parlementaire mouvementée au Sénégal, ce mois de septembre 2022 et diffusés par nos différents organes de presse et partagés dans les réseaux sociaux.
« Le spectacle de l’installation de la quatorzième législature est simplement ce que nous sommes devenus » conjuguera héroïquement, désintéressement et à la troisième du pluriel, le politologue et journaliste Yoro Dia.
Je me donne toujours le temps de lire le politologue Yoro Dia et bien de la peine, parfois à répondre au journaliste car il atteint très souvent le fameux point Godwin pour apparaitre comme un communicateur politique hors pair et subtilement verser dans la propagande.
Législatives référendaires.
Tout dernièrement, les électeurs sénégalais s’étaient encore rendus aux urnes pour s’acquitter de leur devoir civique et voter, afin de choisir librement les membres de leur nouvelle Assemblée Nationale, leurs Honorables Députés…titulaires et/ou suppléants…. en dépit des procédures préélectorales contestées et porteuses de germes chaotiques.
Les citoyens n’ignorant que pour bien choisir, il faut de bonnes raisons encore que le vote est devenu secret.
Les élections législatives qui se sont tenues à date échue, interviennent également dans un contexte où tous les acteurs politiques se préparent pour l’élection présidentielle, considérée comme étant la plus importante échéance attendue par les sénégalais, et qui se tiendront d’ici trois semestres.
Les sénégalais ont conquis leurs libertés et tiennent fièrement à leur démocratie.
Ces élections législatives venant comme un second tour, après la victoire à la Pyrrhus du camp présidentiel aux élections territoriales de janvier 2022, dans les grandes villes et en faveur de l’opposition, confirment la vitalité de notre démocratie si peu décolonisée. Dès lors, dans cette situation un peu trouble de la vie politique de notre, la raison ne devrait-elle pas pousser, les différents acteurs, à faire confiance au peuple et d’éviter de détruire ce don précieux qu’est notre démocratie âprement conquise.
Une démocratie majeure ?
A cet égard, peut-on douter de la maturité d’un peuple qui en l’espace d’une décennie, aura élu et destitué deux fois deux présidents qui exerçaient le pouvoir et porté l’opposition parlementaire à la majorité relative ?
Ce qui jusqu’à présent, ne s’est passé nulle autre part en Afrique…
La campagne électorale des législatives avait débuté le jour de Tabaski et les acteurs conscients, déterminés dans la profondeur de la nuit, sous la pluie torrentielle ou les rayons brulants, ont vécu dans la liesse ou les liasses pour renouveler les 165 représentants.
Il est une réalité que le juge journaliste Yoro Dia doit prendre en compte à l’Assemblée Nationale: la volonté populaire est désormais incarnée par une opposition radicale, l’opposition véritable !
Ne lui en déplaise…
Il faut accepter le verdict des urnes, l’expression de la volonté populaire.
La démocratie marche, triomphant, dans sa popularité d’un temps numérisé, traversé par la charte de l’Almamy Thierno Souleymane cet universitaire et « constitutionnaliste » du Sénégal d’autrefois…
Il est aussi bon de rappeler à Yoro Dia, qu’en démocratie la seule vraie légitimité, c’est celle du peuple et que ses choix et orientations peuvent être bons ou mauvais, mais qu’ils sont in fine les seuls valables, puisque ce sont ceux qui auront pris la décision qui l’assumeront.
En ces périodes de plus en plus floues démocratiquement, où la gouvernance des experts est le choix des élites ou gouvernants, il est rassurant de constater qu’il se trouve encore des citoyens ordinaires pour rappeler cette évidence. « Le peuple a toujours raison même dans des situations d’illégalité » dira Rousseau.
Certains tentent pour délégitimer ou dénaturer les choix du peuple, de leur opposer le droit constitutionnel et l’état de droit. Mais l’état de droit et le droit constitutionnel mis en place par les représentants d’un peuple peuvent et doivent évoluer, ils n’ont jamais été intangibles à travers l’histoire des nations et des sociétés. La légitimité ne faisant jamais, toujours l’unanimité !
Psychologie d’une démocratie vivante.
Le politologue, journaliste et psycho-sociologue culpabilise en témoignant, comparant astucieusement l’opposition sur des faits et des interprétations.
Non Monsieur Yoro Dia, nous ne méritons pas les dirigeants que nous avons choisis car le pouvoir est souvent corrosif…l’homme étant un être en devenir perpétuel. L’excellence d’un homme se mesure à ses vertus – courage, modération, justice, sagesse, piété…et non par le choix d’une liste de représentants.
Votre corrélation est insultante, cher Yoro Dia.
Le militantisme a perdu du terrain par l’apathie politique créée par les tenants du système et savamment entretenue par la presse libérale, les medias mainstream…
Notre démocratie a connu des réformes « consolidantes » et « déconsolidantes » pour parler comme le Professeur Ismaila Madior Fall et la renonciation à l’option parlementaire de 1960 n’est pas le fait du peuple sénégalais. Le referendum constitutionnel de 1963 est né d’une crise entre Mamadou Dia qui défendait les intérêts du peuple et Léopold Sédar Senghor qui soutenait les députés (qui eux-mêmes désiraient renforcer leurs privilèges). Et la puissance coloniale n’a pas été absente dans la gestion de cette crise qui fut un tournant historique dans notre évolution politique.
Encore faudrait-il rappeler que le respect du mot d’ordre du Congrès de Cotonou en 1957 pour l’indépendance immédiate et la conception des pancartes « mom sa rew » d’août 1958 n’étaient point le fait de ceux-là qui ont présidé aux destinées de notre pays. La gloire usurpée par d’autres porteurs de pancartes…
Nous sommes dans l’histoire des vainqueurs et la constitution n’est toujours pas le fait des citoyens.
L’avant-projet de Constitution de la CNRI repose en paix depuis la remise du rapport par le Président Mbow au Président de la République en 2013.
Aujourd’hui nous sommes toujours dans une reproduction des forces politiques symbolisée par le Président Moustapha Niasse qui aura servi sous et tous les régimes du Sénégal indépendant.
« C’est ça la politique dirait Cabu, le compromis perpétuel du compromis et de la compromission. »
BBY est une coalition électorale et l’APR n’est pas un parti de transformation sociale. Yewwi-Wallu est une inter coalition stratégique mais inscrite dans une relative précarité. Time will tell !
Un peu d’histoire, cher Yoro Dia.
« Comment votaient les romains ?
Frénétiquement… » nous enseigne Karl-Wilhelm Weeber.
Il n’était toutefois guère question de partis, de programmes, encore moins d’idées, mais de personnes. Les campagnes électorales des romains étaient des campagnes de proximité : il s’agissait de désigner, ou d’écarter, son prochain, c’est-à-dire son voisin.
Et tout le monde de participer, de la cabaretière au marchand de vin en passant par le professeur, comme l’attestaient les inscriptions enfouies sous les cendres de Pompéi, il y a près de deux mille ans. Chaque année au moins, les débats s’enflammaient, les langues s’envenimaient et les murs se coloraient de slogans et d’insultes, décryptés dans « la fièvre électorale à Pompéi » … la vie politique tonitruante de la petite cité portuaire jusqu’à la terrible éruption … l’arène politique de jadis où les combats étaient largement aussi féroces, et distrayants, que ceux d’aujourd’hui !
Rien de nouveau en politique pouvons-nous constater.
Votre relation de cause à effet est troublante et le débat est autre.
Le contrôle politique de notre élite devrait bien plus vous intéresser que le comportement de l’électeur sénégalais. Notre peuple est un peuple de foi. Nous sommes loin de la démocratie directe, celle participative.
Je penche pour la logique de survie de la majorité des intellectuels sénégalais qui sont formés pour chercher leur bonheur personnel.
Notre intelligentsia opportuniste regardant le monde, voit l’injustice ambiante et décide de ne pas la combattre, préférant se faire les amis des riches et autres hommes de pouvoir.
Ces opportunistes qui se donnent de bonnes raisons de ne pas essayer de changer le système.
Cher Yoro Dia « En Afrique, nous n’avons pas de personnes qui vouent leur vie à la cause africaine » disait Ayi Kwei Armah en 1968, parlant de la « thèse » qu’il s’est employé à défendre dans le roman « L’âge d’or n’est pas pour demain » mettant en scène la faillite des indépendances sur le continent et la désintégration morale et sociale.
Yoro un témoin d’un autre temps !
Monsieur Yoro Dia « s’étonne de l’indignation et de l’étonnement des sénégalais devant le spectacle que les députés nous ont offert…. »
Il ne s’étonne point de cette forfaiture ouvrant la quatorzième législature qui marque un grand pas dans l’évolution démocratique. Il est le témoin historique et demeure insensible au courant alternatif et libérateur ayant motivé le choix des sénégalais et qui aura éclairé les contours, changé la dynamique dans la chambre d’enregistrement et réduit les applaudissements…
Il plonge dans le cycle de la fausse nostalgie pour s’indigner, nager en profondeur et se noie dans la déferlante libératrice des rebelles, des activistes, des terroristes, des forces occultes, spéciales…
Il feint d’oublier qu’en démocratie la voix du savant vaut celle de l’ignorant et que le peuple a toujours raison.
Monsieur Yoro Dia vous n’ignorez pas que la politique est et demeurera toujours la clé de la grandeur ou de la décadence de toute société, qu’il s’agisse d’une société moderne ou ancienne. Toutefois, le facteur primordial capable d’orienter ou de mener l’action politique pour le mieux ou pour le pire est l’homme. L’homme, dirions-nous, est le centre ou le cerveau de l’action politique. S’il en est ainsi, les citoyens d’un pays comme le nôtre, où germe la démocratie représentative, ont la lourde responsabilité de choisir ceux qui doivent exercer le pouvoir politique en leur nom. Car de leur choix va dépendre le bonheur ou le malheur de leur nation, sa pérennité ou son déclin.
Il se barricade dans les calendes et lance des projectiles de développement personnel, de théories de changement voilées…pour faire sa corrélation maladroite.
Il fait dans le snobisme, la confusion…et l’indignation choisie.
Bien vrai, il faut de tout pour faire un monde, mais le monde se porterait bien mieux avec une bonne partie en moins de ce « tout » pour penser comme Laura Capella.
Tout est si beau. Notre vitrine démocratique brille et brillera encore…
Oh pays, mon beau peuple chantait en 1950, Sembène Ousmane dans son optimisme raisonné rejetant une tradition aliénante dans une Afrique mouvementée et révoltée cherchant à se reconstruire.
Une démocratie trahie.
Notre vaillant peuple indépendant et point décolonisé demeure encore prisonnier impuissant des textes législatifs hérités. Comme prêche Etienne Chouard : « c’est par la constitution qu’on programme l’impuissance des peuples. Ce n’est pas aux hommes au pouvoir de déterminer les règles de pouvoir » et encore moins aux délinquants de faire le code pénal.
« Où est passé de Mame Adama Guèye et ses jurys citoyens pour auditer les candidats à la Présidentielle et créer ainsi le débat, à l’inquisition du «Professeur» Cheikhou Oumar Diagne et à l’ignominie permanente de la double peine que les médias imposent à la famille du juge Babacar Sèye avec la présence médiatique de Clédor Sène. Ce monsieur, condamné pour le meurtre d’un juge constitutionnel, n’a pas sa place dans le débat public. » dites-vous !
Non Yoro Dia vous faites dans la haine et dans la propagande qui est à la démocratie ce que la violence est à la dictature.
Me Mame Adama Gueye et Président Amadou Mahtar Mbow sont encore-là ; ils ont été trahis, je vous rappelle. Les généreuses conclusions des Assises Nationales (œuvre humaine) auxquelles ils avaient pris part, ont été foulées du pied par Macky Sall prétextant la Bible, la Thora, le Coran…..aidé en cela par le brillant Professeur encarté Ismaila Madior Fall changeant la Constitution et entretenant le flou désiré.
Nous ne sommes pas amnésiques !
Non Yoro Dia, Cheikh Oumar Diagne est un partisan de l’Islam militant, il est dans le débat public et la lutte politique le combat patriotique.
Non Mr Dia, vous êtes sous la ceinture et sur le délictuel, Clédor Sène est un intellectuel engagé, un franc-tireur, un grand patriote, un lanceur d’alerte, un influenceur, il est dans la sauvegarde de nos richesses extractives et la publicité des concessions, des contrats et des accords secrets.
Et sous Wade il a bénéficié de la grâce et de la loi d’amnistie en 2005 !
Vous n’ignorez pas que Clédor cherche à rouvrir le dossier. Vous n’ignorez non plus que nous avons récemment connu vingt morts dans les manifestations pacifiques et aucune enquête n’est encore ouverte !
Vous n’ignorez la violence politique et les mains sales trempées dans la merde.
Non, Clédor est dans la magie du clic, du lien hypertexte, dans le factuel de la publicité de l’action politique, la sauvegarde du peuple.
Non Yoro Dia, vous êtes dans la police de la pensée….et pour un journaliste, c’est juste inacceptable ! Le droit de savoir du citoyen garantit la liberté d’expression.
Yoro Dia, Je n’apprends rien au journaliste et politologue et pour cause….
Nous sommes en république….faut-il le rappeler.
Les Honorables Députés ont joué politiquement, démocratiquement le jeu. Nos législateurs étaient dans le rapport de force, la ruse et l’agressivité du Prince florentin.
Monsieur Dia vous êtes à l’international et vous n’ignorez point que ce qui s’est passé chez nous n’a rien de comparable avec ce qui s’est passé ailleurs chez les parlementaires Italiens, les Israéliens, les Mexicains, les Georgiens, les Taiwanais, les Népalais, les Ukrainiens, les Sud-africains, les Nigérians…les Yankees !
Nos représentants font leur devoir en bien mesurant leurs responsabilités et rien n’a été prémédité chez les opposants et la majorité présidentielle a bien calculé et prévu la différence et le scenario.
Cher Yoro Dia, ous êtes dans l’exagération de la communication politique…la surenchère pour un camp.
A l’origine de la politique moderne : les passions et les intérêts.
Nos représentants sont rationnels pour comprendre que l’écart est très étroit entre les forces en présence dans l’hémicycle. La voix de l’Honorable Député Pape Diop, le salvateur vaut une majorité de par le fort reste !
Nous respectons le choix des sénégalais. Nous sommes fiers de nos représentants et de notre peuple.
Cher Yoro Dia, la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire est un principe des démocraties représentatives. Le journaliste et politologue que vous êtes, semblez ignorer que nous souffrons de la pathologie cancérigène de l’hyper présidentialisme qui gangrène le tissu politique, social par le clientélisme et la courtisanerie. Ce régime étant à la république ce que l’intégrisme est à la religion et l’absolutisme est à la monarchie pour paraphraser Edwy Plenel d’un média participatif.
Forfaiture politique.
Cher Yoro Dia, “une seule injustice, un seul crime, une seule illégalité, surtout si elle est officiellement enregistrée, confirmée, une seule injure à l’humanité, une seule injure à la justice, et au droit surtout si elle est universellement, légalement, nationalement, commodément acceptée, un seul crime rompt et suffit à rompre tout le pacte social, tout le contrat social, une seule forfaiture, un seul déshonneur suffit à perdre, d’honneur, à déshonorer tout un peuple….”
Par une forfaiture, la quatorzième législature montre encore une fois que le régime de Macky Sall régresse comptant sur un autre rapport de force pour se maintenir. C’est de bonne guerre mais n’insultez pas notre intelligence !
La coalition BBY et l’inter coalition Y-W ont exposé la démocratie sénégalaise à la face du monde. La sérénité perdue d’autant qu’il n’y avait aucune certitude de part et d’autre quant à l’issue du scrutin.
Et même les candidatures multiples de l’opposition n’ont pu rassurer le camp présidentiel quant à l’élection de leur candidat au perchoir.
Le groupe BBY a tout planifié y compris les délégations de l’ensemble de ses députés. Les forces de défense et de sécurité ont finalement eu raison des nouveaux parlementaires de l’opposition radicale, l’opposition véritable.
Une nouvelle lune se lève.
Les uns montrent le croissant, les autres scrutent les doigts dans l’ébahissement crépusculaire d’un hémicycle fracassé.
Et pourtant ….
L’article 54 alinéa 2 de la Constitution est clair sur l’incompatibilité intemporelle entre le statut de Ministre et de Député : « Le Député, nommé membre du gouvernement, ne peut siéger à l’Assemblée Nationale pendant la durée de ses fonctions ministérielles ».
La Constitution interdit formellement de « siéger » à l’Assemblée Nationale à tous membres du Gouvernement pour consacrer dans le marbre le respect du sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs.
C’est ce qu’a traduit l’article 109 du Règlement Intérieur du Parlement : « le mandat de député est incompatible avec la qualité de membre du Gouvernement ».
C’est-à-dire qu’ils ne peuvent siéger, qu’ils ne peuvent donc le faire à l’installation de la nouvelle législature.
Les textes si clairs et limpides n’ont pas suffi à la majorité présidentielle pour se rendre à l’évidence.
La forfaiture n’a rien de surprenant pour un simple citoyen.
Ils ont choisi l’index pour le pouce, poussant l’opposition à la faute…à la résistance.
C’est le comble du forcing politisé camouflé en bleu.
Le BBY de Macky Sall a ainsi choisi la voie de l’argumentaire de la maréchaussée pour imposer son bel ami pharmacien ou du beau-mérite pour parler comme la déchue tête de liste très déçue.
Il est midi !
Il faut être politiquement aveugle pour ne pouvoir constater le début de l’implosion de l’alliance et/ou de la coalition.
Mimi a-t-elle entonné le chant du cygne ? Yagg bawul dara !
Impérial Marius !
« L’image de Guy Marius Sagna dites-vous Yoro, debout sur les tables de l’Hémicycle, illustre ce que le Sénégal de Senghor et Me Lamine Guèye est devenu. Ce n’est pas un problème de règlement intérieur ni de civisme, mais un simple problème d’éducation. »
Yoro Dia, vous versez dans le simplisme et le dilatoire obsessionnel pour écorner l’image de l’agitateur social et militant des causes justes, le défenseur des faibles. Il est dans son rôle. L’éducation est le fait du Président de la République qui définit et détermine la politique de la Nation. C’est le gouvernement sénégalais qui a libéralisé en partie le système éducatif et ne supervise pas les nombreuses écoles et universités et ne délivre aucun label de qualité. Un problème d’éducation n’est jamais simple.
Tout est si beau, vraiment. Notre peuple se construit, se réalise….
Pourquoi après plus d’une décennie, aller fouiner dans les bois sacrés de Djibidione pour entacher un principe et une réputation. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ou droit à l’autodétermination, est un principe issu du droit international selon lequel chaque peuple dispose ou devrait disposer du choix libre et souverain de déterminer la forme de son régime politique, indépendamment de toute influence étrangère.
L’Image héroïque de Guy Marius stoïque debout face au présidium de l’Assemblée Nationale est un geste désespéré pour conjurer une forfaiture aux conséquences incalculables par un perchoir perdu.
Au-delà elle risque de bloquer l’institution.
L’Image pathétique d’un député, dans une posture étrange sinon exaltante avec l’urne est un geste de défiance symbolisant le courage et la détermination d’un représentant du peuple loin de la sinécure.
Guy est un habitué habité par de fortes convictions à la hauteur de la morale politique et par un engagement militant sans faille digne des grands leaders et chef révolutionnaire.
Dans ce face à face épique dans l’hémicycle, c’est plutôt celui-ci qui se retrouve seul et isolé qui regarde médusé et incrédule, la respiration suspendue et les yeux hagards tellement la surprise… la panique était grande et la situation brutale.
La majorité surprise dans l’atmosphère pesante qui s’est vite formée, se réfugie derrière le silence si bruyant et pesant à la fois de l’hémicycle, violant manifestement les textes si clairs.
Le mandat de ministre est incompatible avec la fonction de ministre.
Le ministre ne peut siéger au parlement !
La simplicité est un art, la politique également !
Une société fondée sur les valeurs de la justice est autrement plus belle que n’importe quelle œuvre d’art considère Ayi Kwei Armah.
Citer Senghor et Cheikh Anta avec des activistes est insultant et n’enlève en rien au patriotisme de ces derniers. Nous sommes au 21ème de la révolution du numérique, des réseaux sociaux et du lien hypertexte de l’interactivité permettant à d’éminents professeurs tels que Lat Soucabé Mbow, Chérif Salif Sy, Mary Teuw Niane dans leur grande humilité et leur immense générosité de transmettre leurs connaissances et leur point de vue.
Les citoyens sont dans la proximité de sommités et tiennent le monde entre leurs mains maintenant la « petite Poucette » de l’académicien Michel Serres. Le virtuel a immortalisé notre grand égyptologue. L’université virtuelle est aujourd’hui une réalité.
« La Société civile qui, heureusement, était entrée par effraction dans le débat public, dans la marche vers la première alternance 2000 et avait beaucoup contribué à l’éveil de la conscience citoyenne, est devenue aujourd’hui un repaire de rentiers de la tension. »
Quelle inélégance de la part d’un politologue tout-puissant d’un quatrième pouvoir au pouvoir !
« La XIVème législature tient déjà ses promesses. C’est déjà une Assemblée de rupture car c’est la première fois qu’un député se met debout sur la table et c’est aussi la première fois, ou l’une des rares fois, que les forces de défense interviennent dans l’Hémicycle depuis les évènements de 1962 »
Cher Yoro Dia, vous ironisez en confondant sciemment les faits. En 1962 le Président Dia avait empêché aux députés de voter une loi « corporatiste » voire impopulaire. En 2022 le Président Sall a mis au perchoir son homme en violant la loi et en faisant voter ses députés aidés des FDS.
La violence en politique.
Il y a trois sortes de violence dit le prêtre brésilien Helder Camara. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’Hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première. La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres. Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »
En rappelant « la grosse polémique intellectuelle entre le philosophe Souleymane Bachir Diagne et l’écrivain Boubacar Boris Diop » vous sortez du champ politique et de l’éveil des consciences. Dans Facebook le débat politique est intense avec des groupes multiples et divers. Avec Youtube, les télés sont en poche et le débat académique démystifié pour légitimer la parole libre.
«Le militant agissant comme député en votant dans un sens ou un autre, engage, au-delà du parti, la Nation tout entière…
Le parti est une fraction du pays, il n’a autorité et juridiction que sur ses militants, tandis que les députés Ups et d’autres, en votant dans un sens ou un autre, engagent l’ensemble du pays.»
Ainsi parlait, le 26 février 1963, le président Lamine Guèye devant le juge d’instruction comme témoin, comme le rapporte Ousmane Camara dans son livre Mémoires d’un juge africain. »
Monsieur Yoro Dia, les partis concourent à l’expression des suffrages des sénégalais et vous introduisez des citations d’un procès pour justifier des faits non similaires et de contextes différents pour aboutir à des conclusions identiques. C’est cela la gymnastique intellectuelle.
Le droit est hypothèse et/ou rapport de force et vous semblez oublier que c’est l’époque de gestation du parti unique après la dissolution du PAI dont un de ses fondateurs Seydou Cissokho ( ancien camarade du juge Ousmane Camara devenu ministre sous Senghor et Diouf) pourrait bien inspirer nos jeunes et rendre à la politique sa vocation véritable.
Il disait : « Nous n’avons aucun mérite en ayant fait ce que nous avons fait, parce que nous étions seuls à pouvoir le faire quand il fallait le faire. Nous ne nous battons pas pour nous, mais contre un système, certainement au profit d’autres générations, parce que notre parti n’est ni une entreprise ni un syndicat. Ceux qui s’attendent à récolter les fruits de leurs investissements peuvent donc quitter nos rangs, parce que le grand soir ce n’est manifestement pas pour aujourd’hui ».
Les trois cents partis politiques ou « GIE politiques » de 2022 ne sont en rien comparables à la demi-douzaine qui existait au lendemain de notre indépendance
Une démocratie conquise.
« Dans les années 1960, la fragilité de nos institutions a été compensée par la grandeur des hommes politiques qui voulaient hisser le Sénégal à leur niveau, alors qu’aujourd’hui, des institutions très solides compensent le manque de relief des acteurs »
Non Yoro Dia les institutions ne valent que par les hommes qui les animent.
Non Monsieur Dia nous sommes dans l’histoire des vainqueurs. En 1957 naissait au Sénégal, une formation politique considérée comme le premier parti communiste d’Afrique de l’Ouest : le Parti africain de l’indépendance (PAI), revendiquant à la fois la nécessité de « l’indépendance immédiate » et la référence à un modèle de « socialisme scientifique ».
Trois ans plus tard, le parti était interdit mais n’en continuait pas moins à exister dans la clandestinité. Il s’agit d’une histoire méconnue, largement occultée, voire refoulée de « l’histoire officielle », à l’image de ce qui s’est passé dans d’autres pays où des mouvements ou organisations anticolonialistes radicaux ont connu la défaite, au profit de gouvernants qui correspondaient au profil souhaité par l’ancienne puissance coloniale comme au Cameroun ou encore au Niger.
Non Yoro Dia, l’exception sénégalaise est le reflet du génie du peuple sénégalais et son socle de valeurs. Le Sénégal a connu de grands hommes politiques tels que Seydou Cissokho, Khalilou Sall, Madické Wade, Seydou Ndongo, Alla Kane, Sembène Ousmane, Amath Dansokho….
Le Sénégal a connu de grands guides religieux de Touba à Médina Gounass en passant par Tivaouane, Ndiassane, Thiénaba, Popenguine, Yoff, Kaolack, Lamine en Gambie et les bois sacrés en Casamance.
Le Sénégal c’est l’harmonieuse cohabitation religieuse et la cousinage à plaisanterie qui contribuent grande à la consolidation de notre unité nationale.
Aujourd’hui nos leaders politiques ont pour noms Macky Sall, Ousmane Sonko, Aminata Mbengue Ndiaye, Khalifa Sall, Karim Wade, Aminata Touré, Amadou Ba Abdourahmane Diouf, Guy Marius Sagna, Barthélémy Dias, Aida Mbodji, Abdou Bara Dolly, Pape Diop … aux cotés des activistes remarquables et des chroniqueurs talentueux pour rivaliser avec les média mainstream. Le niveau de conscience politique s’élève. Le niveau de conscience historique piétine.
Le Sénégal est en marche….
Pour votre gouverne Yoro Dia, Kounkané était juste un distracteur pour les sénégalais dont l’unique souci est la question mandat présidentiel !
Nous osons croire que votre parole devenue présidentielle convaincre le champion de Kor Marème rêvant dans la brume des villes perdues des Nuits de Sine.
Abdou Karim Ndiaye Enseignant
xibaaru
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