Le nouveau ministre de la Culture et du patrimoine historique, Aliou Sow, s’est rendu hier au niveau de quelques structures de la banlieue pour écouter et discuter avec les acteurs culturels. Aliou Sow, qui se félicite de l’engagement de ces jeunes des cultures urbaines, salue leur génie créatif, leur «patriotisme», mais aussi leur capacité à pouvoir développer des partenariats dynamiques avec les populations. M. Sow a pris un certain nombre d’engagements pour encourager cette dynamique, mais aussi l’amplifier, la généraliser un peu partout au Sénégal.

Après sa nomination, le nouveau ministre de la Culture et du patrimoine historique avait promis de faire de «l’économie de la culture» l’une de ses priorités. Et hier, en effectuant sa visite de courtoisie dans quel­ques structures culturelles pour s’enquérir de l’état d’avancement du travail des acteurs des cultures urbaines, mais aussi pour recueillir d’éventuelles difficultés auxquelles ils seraient confrontés, Aliou Sow a pris des mesures. La tournée, qui a démarré vers 10 heures au Centre culturel Blaise Senghor, a pris fin vers 15 heures. «Ce n’est que le début, mais je suis très satisfait de l’expansion et de l’expression du génie créateur et de l’esprit patriotique de ces jeunes qui sont dans le monde des cultures urbaines à travers leurs initiatives, mais aussi à travers leur capacité à développer des partenariats dynamiques avec les populations, avec l’Etat et des partenaires du Sénégal par moments», a laissé entendre Aliou Sow.

Prenant bonne note de toutes les doléances de ces acteurs des cultures urbaines, le nouveau ministre a promis des solutions urgentes. «J’ai pris un certain nombre de mesures et d’engagements, au nom du chef de l’Etat, pour davantage encourager cette dynamique, mais aussi l’amplifier, la généraliser un peu partout au Sénégal», assure Aliou Sow. Accompagné de son Secrétaire général, Abib Léon Ndiaye, et de la directrice des Arts, Mme Khoudia Diagne, Aliou Sow a pris, dans l’immédiat, l’engagement de terminer le projet du Complexe culturel Léopold Sedar Senghor de Pikine en plein chantier. «Ma­tador a fait preuve de capacités managériales extra­or­dinaires. Les chantiers lancés pour une buvette, une scène, des salles de répétition qui sont bloqués pour un montant avoisinant 15 à 20 millions, dans les meilleurs délais, cet argent sera mis à leur disposition pour parachever ce projet qui est aussi un bien pour la jeunesse de Pikine et de la banlieue», promet Aliou Sow.

L’autre urgence, ajoute-t-il, c’est de travailler à ce que la coopérative publique privée voie le jour. Et c’est ce qui va enrichir l’artiste et le créateur à travers son talent, a-t-il fait savoir. A l’en croire, ce n’est pas une taxe ni un impôt mais c’est plutôt, dit-il, «la juste compensation en faveur du secteur culturel qui est victime aujourd’hui de nouvelles innovations du digital et du numérique, où son travail est utilisé, sans pour autant que cet élan tue le profit dû à son effort et à son expertise». L’autre urgence également, indique-t-il, c’est aller dans le sens d’accompagner les acteurs à pouvoir gagner leur vie à travers leurs talents en finançant d’autres initiatives qui peuvent mobiliser leurs fans.

Dans la même dynamique, le nouveau ministre de la Culture trouve également que ces jeunes, qui sont initiés au métier de Dj, seront renforcés pour les organiser dans le cadre des initiatives entrepreneuriales dans le domaine de la culture. Et pour les accompagner, explique-t-il, il ne s’agit pas de les conseiller, de les encourager, mais il s’agit de poser des actes concrets. «C’est la mesure que nous avons eue également au niveau de Guédiawaye hip-hop», poursuit Aliou Sow. Content de recevoir la visite de l’institution, Ousmane Faye, le président de l’Association des diffuseurs et organisateurs de festivals (Adafest), reconnaît qu’il y a beaucoup de choses qui sont en train d’être faites pour accompagner les acteurs des cultures urbaines.

Federer et rassembler les acteurs
Aliou Sow promet également, pour les jeunes talents sortis de l’Isep de Thiès et qui sont en train d’enregistrer des albums, une prise en charge entière par le ministère de la Culture pour leur donner une chance de s’affirmer. «C’est d’ailleurs l’occasion pour moi de dire que je vais développer un partenariat avec le Fongip, la 3fpt et naturellement les structures de financement en vue de permettre aux acteurs culturels, qui sont porteurs de projets, de disposer des fonds soit dans le cadre de nos incubateurs d’entreprises culturelles, soit dans le cadre de mobilisation, de dépôt de garantie ou de contrepartie à l’effet de caution», a-t-il dit. Très rassurant et pragmatique, le nouveau ministre de la Culture et ancien ministre de la Jeunesse sous Wade, a rappelé que pour faire des acteurs de la culture, une famille homogène d’hommes et de femmes qui se soutiennent mutuellement, il est nécessaire d’apaiser les tensions, en développant une politique de médiation et de rapprochement des positions. «Tout ce qui éloigne les uns des autres, tout ce qui peut opposer les acteurs, je m’en éloignerai et je dirai à mes collaborateurs d’agir de la sorte.

Mon rôle, c’est de rassembler, de fédérer, d’être équitable, juste sans tomber dans l’égalitarisme béat, parce que chacun sait ce qu’il mérite et ce que l’autre mérite», a-t-il déclaré. Et dans le même esprit d’accompagner les artistes, il informe que les salles de cinéma seront ouvertes bien entendu, à l’intérieur du pays, au-delà même de Dakar. «On est en train d’identifier l’ensemble des anciennes salles de cinéma, le statut, le propriétaire et voir comment les relancer à partir de partenariats. Avec des acteurs du cinéma qui deviendront ici des entrepreneurs que le gouvernement va accompagner pour la réouverture de ces salles. Mais il faut savoir que cette fois ci, il faut une approche plus dynamique», a-t-il fait comprendre tout en soulignant que dans les jours à venir, il se rendra à Thiès pour rencontrer tous les étudiants en production cinématographique. Pour rappel, Aliou Sow et sa délégation ont sillonné quatre structures culturelles dont le Centre culturel Blaise Senghor, la Ferme Factory à Guédiawaye, le Centre culturel urbain de Guédiawaye hip-hop, chez Malal Talla alias Fou malade et Africulturban de Matador à Pikine.

lequotidien

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