L’île de Diogué, impactée par l’érosion côtière et la salinisation des terres, a accueilli, mercredi, les acteurs pour célébrer la Journée mondiale de l’environnement. Une occasion saisie par les autorités administratives, les partenaires et acteurs pour inviter les insulaires à mieux protéger leur environnement.
L’île de Diogué, située sur la côte nord de l’embouchure du fleuve Casamance, est fortement impactée par l’érosion côtière et la salinisation des terres.
C’est d’ailleurs ce qui justifie son choix par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), la Direction régionale de l’environnement et d’autres partenaires pour y célébrer la Journée mondiale de l’environnement sous le thème : «La restauration des terres et la résilience à la sécheresse», avec comme slogan : «Nos terres, notre avenir, nous sommes la génération restauration.»
A cette, occasion, l’adjoint au sous-préfet de Kataba 1 a invité les insulaires à s’impliquer davantage dans la protection de l’environnement.
«Il faut également un comportement responsable des populations. Elles doivent s’impliquer. Nous devons également mettre le focus sur la sensibilisation des populations pour qu’elles comprennent également que l’environnement doit être protégé», a déclaré Amadou Baba Ndiaye.
«Nous assistons à une dégradation de nos terres, à une baisse des rendements agricoles, à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et à une récurrence également des maladies», note l’adjoint au sous-préfet, qui appelle à une mutualisation des efforts de toutes les parties prenantes et des secteurs de développement.
Diogué est à la fois un village et une île située en Basse-Casamance. Il fait partie de la commune de Kafountine, arrondissement de Kataba 1, dans le département de Bignona.
Au-delà de l’érosion côtière, l’île est confrontée au phénomène de la salinisation des terres par l’intrusion marine. «L’ensemble des terres agricoles ont été abandonnées à cause de la salinisation», fait observer Mangoné Diagne.
Le chef de la Division régionale de l’environnement et des établissements classés de Ziguinchor prône la promotion de l’agriculture régénérative qui permet d’augmenter la production et en même temps respecte les écosystèmes. Aussi, il faut renforcer les capacités des jeunes pour qu’ils puissent s’investir davantage dans les activités de restauration des terres.
L’autre défi est de réduire le recours aux pesticides qui dégradent les terres agricoles.
Le Pnud, co-organisateur de la journée, a mis l’accent sur la sensibilisation et les défis sur l’île de Diogué à cause de sa vulnérabilité. «Les populations sont touchées de plein fouet par le changement climatique.
Elles sont parmi les populations les plus touchées et impactées au Sénégal, notamment par l’érosion côtière, mais aussi la salinisation», a soutenu Catherine Phuong, représentante-résidente du Pnud.
Ces phénomènes freinent l’accès aux services de base, les opportunités économiques pour les insulaires.
«Si nous ne faisons pas quelque chose de manière urgente, beaucoup de ces jeunes vont trouver d’autres opportunités ailleurs», a dit Mme Phuong.
L’isolement géographique, l’accès difficile aux services de base, le manque d’électrification, le manque d’accès aux opportunités économiques sont les difficultés que rencontrent les insulaires de Diogué.
Selon le chargé du projet réseau Casamance au sein du Centre écologique Albert Schweitzer (Ceas), la restauration des terres est une activité impérative. En effet, sans terres, point d’activités agricoles.
«L’appauvrissement des terres a pour conséquence l’appauvrissement au niveau des ménages, et cela va favoriser l’exode rural des insulaires.
Ces dernières années, l’émigration clandestine récurrente est liée à la dégradation des terres, parce qu’il n’y a pas d’activités agricoles à développer dans les îles à cause de la salinisation des terres», analyse Boubacar Demba Ba.
Ami Guèye, présidente du Gie Mok xol de Diogué qui s’active dans la transformation des produits halieutiques, a exprimé le besoin de matériels pour alléger les travaux liés à leur activité tout en respectant l’environnement.
lequotidien