Malgré des progrès dans le cadre de la lutte, le paludisme est toujours présent au Sénégal. Les régions de Kolda, Kédougou, Tamba, Diourbel et Kaolack sont considérées comme la zone rouge. Par conséquent, le Programme national de lutte contre le paludisme prescrit une intervention spéciale.

L’objectif d’élimination du paludisme est fixé à 2030. Mais des zones pourraient remettre en cause cette ambition du Sénégal déclinée dans le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp).

Hier, lors de l’ouverture, à l’Ucad, de la Rencontre internationale annuelle du programme sur la génomique appliquée dans la prise de décision au paludisme qui se tient du 3 au 7 mars, le Pnlp a décliné la situation nationale de cette maladie infectieuse tropicale, due à un parasite transmis par la piqûre de certains moustiques.

Il ressort de la présentation du Professeur Aliou Thiongane, coordonnateur du Pnlp que les régions de Kolda, Kédougou, Tamba, Diourbel et Kaolack sont les zones les plus touchées par le palu.

En 2024, Kédougou arrive en tête en termes de nombre de cas avec 63.258 malades. Elle est suivie de Diourbel qui totalise 62.735 cas de palu devant Tambacounda (60.432), Kaolack (41.083) et Kolda (31.351).

« Ces régions représentent:

_91% des cas de paludisme de moins de 5 ans ;

_64% des cas graves ;

_82% des cas graves des enfants de 5 ans ;

_63% des décès liés au paludisme

_et 86% des décès liés au paludisme des enfants de moins de 5 ans », a souligné le Pr Aliou Thiongane.

Pour le coordonnateur du Pnlp, il faut une intervention spéciale pour faire baisser le paludisme afin que l’objectif d’élimination soit vraiment atteint d’ici 2030

. « C’est une zone rouge (les 5 régions) qui n’est pas loin des 100% de cas : un scandale. Il faudra mettre des mécanismes pour élaborer des plans de mise en œuvre afin que ces zones soient dans les deux prochaines années à un taux de moins de 15 cas pour 1.000 habitants. Il y a urgence d’intervenir dans ces zones », a alerté le Pr Thiongane.

Au Sénégal, en fonction du degré de transmission, il existe 3 classifications de transmission.

Il y a une catégorie de pré-élimination avec 5 cas pour 1.000 habitants. La deuxième est dénommé « strate intermédiaire » qui enregistre 15 cas pour 1.000 habitants. La troisième classe est celle de la forte transmission et concerne les zones de Kolda, Kédougou et Tambacounda. Car si à Kolda le taux varie entre 50 et 120 cas pour 1.000 habitants, Tambacounda se situe entre 60 à 250 cas pour 1.000 habitants.

Le pic se trouve à Kédougou où 230 à 700 cas sont notés pour 1.000 habitants.

« C’est une zone épidémique et il faut un plan d’urgence pour lutter contre le paludisme. Il s’agira d’un paquet d’interventions », a plaidé le coordonnateur du Pnlp. La structure de lutte contre le palu dit avoir besoin de fonds surtout après la suspension de l’aide de l’Usaid. Dans ce sillage, le Pr Thiongane rappelle que l’Etat du Sénégal ne donne que 10% du budget du Pnlp contre 90% pour les partenaires techniques et financiers.

lesoleil

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