ELECTION PRESIDENTIELLE 2024 : NE VA-T-ON PAS « ENCORE » VOTER UN PRESIDENT PAR DEFAUT ?

Le 25 février 2024, le Sénégal organisera une élection présidentielle inédite. Scruter l’histoire politique du pays jamais un président sortant n’a « renoncé » à sa propre succession, jamais un chef de l’opposition n’a vu sa participation « emprisonnée » et jamais les citoyens-électeurs n’ont été confronté à un doute perpétuel de qui sera candidat et qu’elles sont les offres programmatiques proposés pouvant aider et conforter leur choix.

A deux mois de l’échange fatidique, s’est instauré un mélimélo qui pousse à croire qu’enfin de compte peu serait préparé à prendre part à cette élection.

L’élection présidentielle est un moment unique qui lie un homme et son peuple. Moment choisi pour tout prétendant de dévoiler, de débattre, de faire savoir, de vulgariser et d’être en contact direct dans l’optique de convaincre les populations de la pertinence et du bien-fondé de son offre de projet de société pour un Sénégal meilleur comparativement à l’existant pour d’aucuns (opposition) et pour d’autres de vanter les réalisations et surtout leurs impacts directs car c’est plus significatif.

Certes il est beau de vanter des réalisations (infrastructures, croissance économique…) nous n’en disconvenons pas mais encore faudrait-il qu’elles aient des impacts sociaux sur le vécu sénégalais.

Nous voulons dire par là la matérialisation concrète même dans le quotidien des sénégalais (emploi, chômage, cherté de la vie, éducation, santé…). C’est par ailleurs ces raisons qui font que les offres devraient être le fruit d’un travail de fond sérieux dans le temps tout en prenant compte de tous les aspects.

Ce qui appelle de la part du candidat qu’il se fasse violence en termes de propositions, de réformes et d’ambitions à décliner devant l’électorat qui est loin d’être constitué d’idiots.

Ceci dit, notre analyse, bien qu’elle soit notre point de vue, nous pousse à dire que peu se sont préparés pour cette présidentielle de 2024 pour ces raisons ci : le mutisme entretenu par le président sur un éventuel troisième mandat et l’annonce du 18 aout 2022 de Sonko qu’il sera candidat et sa popularité montante.

Aujourd’hui, avec les interminables affaires politico-judiciaires qui tiennent le Sénégal en haleine depuis deux ans et demi et qui font que la candidature de Sonko nagerait dans le flou et l’annonce de Macky de ne plus briguer, plusieurs leaders ont eu courage à se positionner comme potentiels candidats bien que n’ayant pas le temps de peaufiner un projet de société sérieux pour le développement d’un pays.

C’est pourquoi le débat programmatique a le plomb sur les ailles à quelques jours de l’échéance.

Ainsi, le peuple aura droit à des programmes « copier-coller », des ébauches qui feront office de programmes des généralités. Même dans le camp de la majorité car son candidat prônera la continuité étant donné qu’il n’a pas le temps suffisant pour produire un projet de société viable.

C’est ainsi que des têtes d’affiche novices, de candidats anonymes se sont ouverts à la course au pouvoir qui décidera de l’identité du successeur de Macky.

Pourtant, le débat programmatique aiguillonnerait le peuple en leur permettant de se faire une idée et de procéder par élimination pour n’en retenir que le projet qui leur ressemble plus.

Le véritable débat programmatique tant attendu par les électeurs ne sera pas au rendez-vous se seront plus des invectives, des piques, des débats juridiques qui vont rythmer nos plateaux médias durant la campagne électorale. Concrètement, on n’aura pas droit à des explications détaillées des offres programmatiques des uns et des autres.

En définitive, diriger le Sénégal requiert beaucoup d’exigences de la part du candidat qui ne doit nullement faire preuve de tâtonnement, encore moins décevoir.

Il doit rassurer le Peuple afin de ne pas être ce candidat qui va devenir demain un chef d’Etat par défaut, un président de la République par accident tout en ayant un programme sérieux qui peut à même changer structurellement le Sénégal dans le moyen terme.

xibaaru

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