Lors d’une conférence de presse, Me Baboucar Cissé, avocat de Farba Ngom, a dénoncé un « scandale judiciaire » dans l’affaire impliquant son client, accusant une instrumentalisation politique de la justice à la suite des législatives anticipées du 17 novembre 2024.
« Il est de mon devoir de révéler ce scandale », a-t-il déclaré, pointant des irrégularités majeures dans la procédure.
Me Cissé a lié l’affaire à une déclaration du président de Pastef, Ousmane Sonko, qui, pendant la campagne électorale, aurait affirmé que « c’est la dernière campagne de Farba ».
Selon l’avocat, cette déclaration s’est traduite par des actions ciblées contre l’ancien député.
Il critique un rapport financier, établi « en secret », qui retrace des transactions présumées entre Farba Ngom, Tahirou Sarr et le Trésor public, servant de base à une information judiciaire sans débat contradictoire.
« On a levé son immunité, saisi un juge d’instruction pour plusieurs infractions, et il a été inculpé sans savoir précisément ce qui lui est reproché », s’est indigné Me Cissé. Initialement, l’affaire portait sur 31 milliards de FCFA, selon les accusations d’escroquerie et de blanchiment de capitaux. Farba Ngom aurait proposé une caution, rejetée sur la base de « textes fallacieux », d’après l’avocat.
Gel des avoirs et mandat de dépôt
Me Cissé a dénoncé le gel des comptes bancaires de son client avant son inculpation, qualifiant cela d’atteinte aux droits fondamentaux. « Nous avons proposé des titres comme cautionnement, mais ils ont été saisis sur la base d’une ordonnance notifiée des semaines plus tard », a-t-il regretté.
Me Abdou Dialy Kane a ajouté que l’affaire vise à « humilier toute une famille », citant les poursuites contre les proches de Farba Ngom, y compris ses frères Birane et Ismaëla, ainsi que son tailleur. « On dépasse la personne de Farba Ngom », a-t-il affirmé.
Audience en appel ce mardi
Me Kane a annoncé qu’un recours contre la saisie des avoirs a été déposé, avec une audience prévue ce mardi 13 mai 2025. Il espère que la cour rectifiera ce qu’il considère comme une « violation manifeste de la loi » et une dérive de l’État de droit.
« C’est un scandale qu’il faut dénoncer avec force », a conclu Me Kane, lançant un appel contre une « dérive dangereuse de la justice sénégalaise ».
Seneweb