Scandale, manipulation ou désinformation, l’affaire des ‘’mines de diamant de Richard Toll’’ prend une autre tournure. Après ses graves accusations contre le président Macky Sall, l’ancien ministre Aly Ngouille Ndiaye et le patron de la Compagnie sucrière sénégalaise Jean-Claude Mimran, Maitre Moussa Diop va devoir faire valoir les preuves qu’il dit détenir devant les autorités judiciaires.

Les choses sont allées très vite, hier. Après la sortie, avant-hier, de Maitre Moussa Diop, accusant les plus hautes autorités de l’État d’avoir signé un contrat ‘’clandestin’’ sur une mine de diamant au profit de Jean-Claude Mimran, patron de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS). Visé directement par les propos de l’ancien directeur général de la société nationale de transport Dakar Dem Dikk, l’ancien ministre chargé des Mines n’a pas tardé à réagir.

Il a, en effet, déposé une plainte pour que la justice puisse tirer cette affaire au clair.

Dans la foulée, c’est toute la machine judiciaire qui a été mise en branle. Et c’est la redoutable Sureté urbaine qui a été saisie pour diligenter l’affaire.

Le candidat à la Présidentielle 2024, qui a émis ces graves accusations, a été prié de se présenter au commissariat central dès réception de la convocation.

Sur sa page Facebook, il confirme, convocation à l’appui : « Mes chers compatriotes, je viens de recevoir la convocation de la Sureté urbaine de Dakar pour présentation immédiate. Je me dirige au commissariat central avec eux…’’

Face aux enquêteurs, l’ancien membre de la majorité va devoir trouver des arguments solides pour se tirer des griffes de Dame Justice. Lors de sa sortie, il apostrophait purement et simplement le juge d’instruction en ces termes : ‘’Je demande aux autorités judiciaires, si elles veulent s’autosaisir, que je me tiens à la disposition de la justice. Je n’ai jamais dit quelque chose que je ne peux prouver. Ils ne peuvent rien contre moi. J’ai des preuves tangibles.’’

Dans une note parvenue à ‘’EnQuête’’, le directeur général de la Société des mines du Sénégal -Somisen, également directeur des Mines et de la Géologie de 2011 à 2019, liste ce qu’il considère comme des ‘’contrevérités’’ de l’avocat candidat à la Présidentielle.

D’abord, fait-il remarquer, le 1er décembre 2016, l’appellation du département chargé des mines avait changé pour devenir ministère de l’Industrie et des Mines. Ce n’était plus ministère de l’Énergie et des Mines comme indiqué dans les documents brandis par Me Diop.

Outre cette remarque de forme, le spécialiste du secteur a servi des arguments dans le fond, pour laver à grande eau les autorités indexées par le politicien.

En premier lieu, il prétend que le chef de l’État ne délivre pas de titres miniers de reconnaissance ou de recherche. Ensuite, selon Ousmane Cissé, contrairement aux allégations de Me Diop, le président Macky Sall ne pouvait pas être à Paris, car il était à Dakar pour la visite officielle au Sénégal, du 28 février au 2 mars 2018, de SEM Recep Tayyip Erdogan, Président de la République de Turquie.

Et ce n’est pas tout.

En sus des arguments tirés du code, l’ancien directeur des Mines et de la Géologie déclare : ‘’La société citée dans la « lettre » de Me Diop est inconnue du registre des titres miniers du Sénégal. Seules deux sociétés minières détenaient des permis de recherche de diamant. Il s’agit de 2SH à Wassangara (2016) et de ICT à Ylimalo (2018) à Kédougou.’’

En conclusion, M. Cissé informe : ‘’Le diamant n’est pas exploité au Sénégal, particulièrement dans la zone Nord où, malheureusement, il n’y a pas de roches diamantifères. En politique, la vérité est l’ami, l’honnêteté est le compagnon !’’

D’habitude très discret, le groupe Mimran est également monté au créneau pour réfuter catégoriquement l’information et balayer d’un revers de main les documents brandis par l’avocat. ‘’Le groupe Mimran dément fermement ces allégations mensongères qui ne reposent sur aucun fait matériel avéré.

Pour ‘’convaincre’’ son auditoire, Maitre Diop s’est livré également, avec emphase, à la lecture et à des commentaires de ‘’correspondances’’ qu’auraient échangés les parties et qu’il prétend détenir comme preuves. Sur ce chapitre des « courriers imaginaires’’, le groupe précise que M. Jean-Claude Mimran n’a jamais échangé de correspondances avec monsieur Aly Ngouille Ndiaye sur ce sujet.

En vérité, les diamants de maitre Moussa Diop sont à rechercher dans une mine de mensonges bruts qu’il exploite à des fins politiciennes’’, lit-on dans le communiqué.

Le groupe se réserve, lui aussi, d’ester en justice contre l’avocat candidat à la Présidentielle qu’il accuse de diffuser de fausses nouvelles pour des visées politiciennes.

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