Au bout de multiples péripéties, le scrutin du 24 mars, 2024initialement prévu le 24 Février 2024 a consacré l’élection de Bassirou Diomaye FAYE, candidat du Pastef, au poste de Président de la République du Sénégal, marquant également la défaite du camp du pouvoir.

Ce résultat conforte la justesse de l’option de la CAP-2024, sous le leadership du Président Alioune SARR, d’engager le pays dans une nouvelle alternative, tant le désir de changement et de s’engager dans de nouvelles perspectives de rupture étaient perceptibles et visibles face à l’usure et à l’essoufflement du régime du Président Macky SALL.

Sous ce rapport, la victoire du candidat Bassirou Diomaye FAYE à l’élection présidentielle de 2024 est porteuse d’une promesse de rupture de paradigme de gouvernance.

Dans ce qu’elle porte de négatif, cette rupture doit s’opérer sur ce qui a été à la base du rejet massif du régime du BBY dont les points les plus marquants sont :

• Une hégémonie écrasante de l’Exécutif, avec un parlement à la merci de ce même Exécutif et un pouvoir judiciaire qui n’en était pas un ;

• La déstabilisation et l’affaiblissement des institutions politiques, judiciaires et administratives au détriment de l’exercice de leurs missions respectives sur fond d’instrumentalisation de la justice et des fondements de l’Etat de droit ;

• Une mauvaise gouvernance caractérisée par le manque de transparence et une gestion irresponsable des ressources publiques ;

• L’accroissement des inégalités sociales et de la pauvreté causée en grande partie par les systèmes opaques de redistribution et de prestations au profit d’une clientèle politique et de proches, faisant ainsi émerger une nouvelle classe de privilégiés aux dépens de la République ;

• La corruption portée par des marchés de gré à gré et des surfacturations ainsi que l’accaparement éhonté du patrimoine foncier national par un groupuscule d’affairistes ;

• La nomination de personnes peu aptes à des postes de responsabilité au détriment de la valorisation de la compétence et du mérite » ainsi que de l’efficacité des services publics ; entre autres.

A l’issue des cents premiers jours du Président Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, il convient de se prêter à un bilan d’étape et d’affirmer qu’il y a des améliorations à apporter à la gouvernance politique conformément aux engagements pris devant les Sénégalais.

Au-delà de tout, le désir de changement exprimé par le peuple sénégalais au soir du 24 mars 2024 signifie la construction d’une alternative : un nouveau projet politique, une nouvelle gouvernance et de nouvelles forces politiques au service de la transformation qualitative sur le plan social et économique de notre pays.

Il est évident qu’une telle transformation ne s’opère pas du jour au lendemain pour plusieurs raisons : la profondeur du changement attendu, l’héritage handicapant transmis par le défunt régime tel qu’évoqué précédemment, le contexte économique international difficile, etc.

En vérité, la transformation sociale attendue des nouvelles autorités ne peut se réaliser que dans la durée.

Cependant, au bout de cent (100) jours d’exercice du pouvoir, la perception la plus partagée aujourd’hui semble être que le régime actuel ne présente pas encore une réponse claire, globale et cohérente à ces questions relatives à la rupture promise.

Face à cette situation, l’impression de manque de boussole gagne du terrain, notamment :

– Un Décalage entre les intentions proclamées et les actes posés :

– Un régime déjà trop sensible à la pression de la redistribution du pouvoir entre les forces internes et externes qui ont contribué à sa conquête ;

– Des prises d’initiatives opportunes mais peu comprises avec des allures de règlements de compte, parce que non intégrées dans une perspective claire de reconstruction systémique durable ;

– Un manque de visibilité des priorités du développement national dans les choix, les investissements et les efforts à accomplir.

Pour éviter que l’espoir d’une rupture et la confiance au nouveau régime ne se délitent, il est nécessaire et urgent d’opérer les réajustements nécessaires dans le but de mobiliser les différentes forces du pays autour d’une vision claire et partagée afin d’enclencher et d’asseoir la dynamique de changement attendue du nouveau régime.

M. Alioune SARR

Président de la CAP-2024

xibaaru

Part.

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