Arona DIOM, cadre de AGIR, n’a pas mâché ses mots pour répondre au député Amadou Ba de Pastef, qui tente d’imposer une lecture partisane de la justice et de l’amnistie. Dans une réplique incisive, il démonte point par point les contradictions du parlementaire, lui rappelant que la souffrance et la quête de justice ne peuvent être sélectives.

Voici l’intégralité de son texte :

Donc Amadou, selon vous, seuls ceux qui ont saigné peuvent parler de justice ? Belle conception de l’État de droit ! Heureusement que la justice ne fonctionne pas sur des critères partisans. Le sang versé ne donne pas un droit exclusif à la vérité, encore moins au monopole de la mémoire collective.
Donc Amadou, si je vous comprends bien, ceux qui ont souffert ont droit à la justice, mais uniquement selon les termes fixés par ceux qui ont survécu ? On est passé de ‘justice pour tous » à « justice pour certains ». Belle évolution de vos principes !
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En tant que travailleur de la justice et représentant du peuple, que faites-vous des Sénégalais qui ne font pas partie de votre 54 % mais qui ont perdu la vie ?
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Et à tous ceux qui ont vu leurs biens saccagés, volés ou détruits ? Doivent-ils simplement se taire et accepter l’oubli sous prétexte qu’ils ne sont pas de votre bord ?
Est-ce ainsi que vous comptez représenter le peuple sénégalais à l’Assemblée nationale ? En divisant les victimes en catégories, en décidant qui mérite justice et qui doit être effacé de l’histoire ?
Amadou, que faites-vous de tous ces Sénégalais traumatisés par ces manifestations qui n’ont épargné personne ?
Ces hommes, femmes et enfants qui ont vécu dans la peur, qui ont vu leur quotidien bouleversé, leurs commerces détruits, leurs rues transformées en champs de bataille ?
Amadou, leur souffrance ne compte-t-elle pas dans votre vision de la justice ?
Pour ma part, je prie pour le repos de l’âme de tous ceux qui ont perdu la vie dans ces violences tragiques.
Mes pensées vont également à tous ceux qui, bien qu’ayant survécu, ont vu leur existence bouleversée : ces pères et mères de famille qui ont perdu leur emploi, ces entrepreneurs dont les investissements ont été réduits en cendres, ces jeunes dont l’avenir a été compromis par des troubles qu’ils n’ont jamais souhaités.
Amadou sache que la douleur n’a pas de couleur politique, et la justice ne saurait être une faveur accordée à certains au détriment des autres.
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Amadou Ba, vous parlez de sauvegarder l’honneur des combattants de la liberté, mais que faites-vous de la justice que votre propre Premier ministre a promise ?
Amadou, votre patron Ousmane Sonko lui-même a dit à plusieurs reprises qu’il fallait abroger l’amnistie pour faire la lumière sur les événements passés. Maintenant que le moment est venu, vous voulez réécrire l’histoire et trier les victimes selon son bon vouloir ?
La justice ne se rend pas en vase clos entre « belligérants ».
Elle concerne tout un peuple.
Thiey Amadou ! Si vous vouliez vraiment l’honneur des combattants de la liberté, vous exigeriez que toute la lumière soit faite, sans calcul politicien. C’est justement en refusant cette transparence que vous insultez la mémoire des victimes.
Sene1
Part.
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