Lundi, c’était en tant qu’anciens présidents et « pères de la démocratie sénégalaise » qu’Abdou Diouf et Abdoulaye Wade s’étaient adressés à leurs concitoyens tout en appelant au dialogue. Le lendemain, le premier nommé, revient en solo d’abord pour nous annoncer qu’il a décidé de « rompre le serment» qu’il s’était fait à savoir ; s’abstenir de tout commentaire sur la vie politique sénégalaise.

Mieux, il s’en remet aux décisions du Conseil constitutionnel qu’il juge avoir le mandat « du respect du calendrier républicain et de la durée du mandat présidentiel» Voici la lettre in extenso de l’ancien président sénégalais Abdou Diouf !

Mes chers compatriotes, Comme vous le savez, depuis que j’ai quitté le pouvoir le 1er avril 2000, je me suis toujours abstenu de tout commentaire sur la vie politique sénégalaise, fidèle en cela à la ligne républicaine tracée par le Président Léopold Sédar Senghor

J’ai décidé de rompre le serment que je m’étais fait car notre pays vit une crise institutionnelle sans précédent.

Je constate, avec regret et tristesse, que la lettre publiée avec ma signature et celle du Président Abdoulaye Wade suscite beaucoup d’incompréhension.

Je tiens à préciser afin qu’il n’y ait aucune équivoque, que le Conseil Constitutionnel que j’ai créé en 1992 reste le garant ultime de nos institutions et de notre démocratie. C’est à lui et à lui seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s’imposent à tous concernant le calendrier électoral et le respect de la durée du mandat présidentiel

le demande donc au peuple sénégalais, à sa classe politique et à ses dirigeants de faire preuve de retenue et d’intégrité en appliquant à la lettre les dispositions de notre Constitution tout en préservant les libertés publiques acquises de haute lutte dans la construction de notre démocratie.

Je renouvelle au Peuple sénégalais ma sincère et indéfectible affection ainsi que ma reconnaissance pour les longues années de confiance à son service.

pressafrik

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