L’ouvrage « Wade, mille et une vies » de Madiambal Diagne a été dédicacé samedi en présence de nombreuses personnalités, offrant l’occasion d’évoquer l’héritage d’un homme politique hors norme qui a transformé le Sénégal

La cérémonie de dédicace du livre «Wade, mille et une vies», écrit par Madiambal Diagne, tenue ce samedi, a permis de découvrir encore l’ex-président de la République sous d’autres traits.

Chaque personne présente à cet évènement a une part à raconter sur ce personnage iconique et inclassable qui a marqué l’histoire de ces 40 dernières années du pays.

Il y avait des journalistes, des hommes politiques et ses compagnons comme Habib Sy, Babacar Gaye, Fada et l’ex-Premier ministre Amadou Ba. Un instant pour immortaliser un géant…

Sous les lumières tamisées de la salle, tous les témoignages éblouissent le parcours de Me Wade.

Un géant à la retraite après avoir marqué son pays. Bien sûr, Abdoulaye Wade n’est pas du genre à s’enfermer dans une idéologie. Ses proches collaborateurs sont unanimes à ce sujet. Sa boussole demeure la sauvegarde des intérêts du Sénégal.

C’est avec la même abnégation qu’il a forcé l’Union européenne à financer la construction de certaines infrastructures au Sénégal.

«C’est autour d’un dîner à Bruxelles que le Président Wade a convaincu (Michel) Barroso (président de la Commission de l’Ue de l’époque) pour que l’Ue finance les routes au Sénégal. Wade leur a expliqué que l’Afrique n’a besoin que d’infrastructures pour se développer et que les partenaires devaient réorienter leurs financements sur les infrastructures (…)

Me Wade avait fini de tracer toutes les routes du Sénégal, et même de l’Afrique.

Il croyait dur comme fer que les infrastructures vont développer l’Afrique», a affirmé Habib Sy, son ancien directeur de Cabinet. Une position que Amadou Ba a confirmée.

Politique d’infrastructures : Macky a perpétué le legs de Wade

Pour l’ancien Premier ministre de Macky Sall, Me Wade a «beaucoup inspiré l’ancien Président. Sur les infrastructures, on s’est inspiré du Président Wade. En effet, sur l’axe 1 du Pse, on avait boosté nos investissements de 65%.

Ce qui était une révolution par rapport à l’ajustement structurel ou à la limite dans nos formations à l’Ena, on a cherché à nous montrer ou faire croire qu’on ne devait pas utiliser les ressources publiques nationales pour investir dans les infrastructures. On a changé de paradigme. Me Wade avait beaucoup inspiré l’ancien Président, comme tous ceux qui avaient le privilège de le côtoyer».

Amadou Ba, qui voue un profond respect au Pape du Sopi, est largement revenu sur sa collaboration avec Me Wade.

«Souverainiste, oui il l’est. J’ai négocié avec la partie française pour le départ des troupes françaises. Je sais exactement comment les installations ont été restituées et pourquoi certains sont restés. Il avait préservé les intérêts du Sénégal dans un contexte particulièrement difficile.

Ce qui est vrai et valable hier ne l’est pas aujourd’hui.

Les négociations se sont essentiellement déroulées ici. En ce qui concerne le patrimoine, j’avais en charge de veiller à ce qu’il revienne à l’Etat du Sénégal», a-t-il déclaré.

Amadou Ba : «Il m’a nommé à la Dgid sans me connaître»

Amadou Ba reste marqué par le caractère de Me Wade. «Cette affaire de quitus qui a concerné l’ancien Président, j’avais la lourde tâche de délivrer ou pas le quitus aux candidats. Entre les deux tours, il me dit : «Jeune homme, vous êtes un fonctionnaire, je veux que vous restiez républicain jusqu’au bout.»

Appliquer la loi dans toute sa rigueur, c’était mon choix.

Il aurait pu me demander et peut être que je l’aurais fait de ne pas délivrer à X ou à Y, mais il ne l’a pas fait», a révélé Amadou Ba. Qui a rencontré pour la première fois le Président Wade, deux ans après sa nomination comme Directeur général des Impôts et domaines.

«Il m’a nommé à cette prestigieuse fonction sans me connaître, sans chercher à vouloir me rencontrer. J’ai eu le privilège d’accompagner mon ministre au groupe consultatif en 2007, où j’avais la charge d’expliquer le volet fiscal. Il avait suivi cette présentation. A mon retour de Paris, il m’a demandé de lui faire au Palais la même présentation qu’à Paris.

J’ai fait la présentation avec toute mon équipe.

Il avait demandé au ministre et au Premier ministre de me soutenir pour pour que cette réforme puisse voir le jour. C’est ce Code général des Impôts qui régit, jusqu’au moment où je vous parle, les activités fiscales du Sénégal. Après, on se voyait régulièrement sans intermédiaire», a-t-il témoigné.

lequotidien

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