Les industriels continuent à décrier la démarche de l’Etat par rapport à la baisse des prix. Après les boulangers et les meuniers, les cimentiers aussi.

La volonté du gouvernement de baisser le prix du pain n’a pas rencontré l’assentiment des meuniers, même s’ils apprécient cette politique de vouloir baisser les prix du sac de farine à 15 200 francs.

«Nous apprécions et nous rendons hommage à la volonté politique de vouloir baisser le prix du sac de farine à 15 200 francs Cfa.

Cependant, les industriels que nous sommes, n’avons eu aucune garantie et aucun échange écrit confirmé sur comment la baisse de 4000 francs Cfa par sac serait financé», a déclaré hier Frank Bavard, membre de l’Association des meuniers et industriels du Sénégal (Amis), lors de la conférence de presse organisée par le Conseil national du patronat (Cnp), pour annoncer les assises de l’entreprise.

D’après lui, même s’ils sont informés de cette mesure, ils veulent savoir comment seront considérés les stocks de blé et farine qu’ils ont par devers eux avant cette mesure gouvernementale.

«Nous avons eu une information verbale de l’abandon des droits de douanes et de la Tva, mais nous avons besoin de savoir comment seront considérés les différents stocks de blé et de farine que nous avons dans nos usines, parce que tous ces stocks sont là et ont déjà été payés.

Leurs droits de douane, qu’en serait-il», s’est-il demandé.

A son avis, accepter cette mesure reviendrait pour eux, de supporter la subvention. A ses yeux, la marge actuelle des meuniers est très basse. Selon toujours Frank Bavard, le calcul du gouvernement en fonction du cours du blé ne correspond pas à la réalité du marché, aujourd’hui.

«Il faut savoir que le gouvernement a fait un calcul avec un cours de blé à 292 euros, actuellement les blés ont des cours supérieurs à 300 euros avant même d’avoir commencé à baisser le prix de la farine», a-t-il renseigné. Dans l’espoir que «l’Etat ferait une proposition écrite qui permettra de gérer cette situation un peu floue».

En tout cas, cette volonté de baisser les prix des denrées de première nécessité n’est pas aussi sans conséquence du côté des cimentiers du Sénégal.

«Nous avions été invités par les autorités gouvernementales pour discuter sur comment réduire le prix du ciment. La proposition qui a été faite c’est d’annuler la taxe parafiscale de 2000 f.

Le seul problème qui s’est posé à notre niveau, c’est la communication d’une baisse dix jours avant et que le Conseil national de la consommation ne soit tenu immédiatement et aussi il faudra un décret», a fait savoir Ousmane Mbaye, président du syndicat des professionnels des industries du Sénégal.

Selon lui, ils attendent toujours le décret et l’arrêté ministériel fixant le nouveau prix.

Mais en attendant, cette mesure leur a porté un grand préjudice en occasionnant des méventes. «Entretemps, il y a eu une perturbation du marché, car quand l’Etat annonce qu’il y a une baisse de prix sur un produit, le consommateur n’achète plus.

Depuis 10 jours, nous ne vendons plus, parce que tout le monde attend cette baisse», a-t-il dit dans l’espoir aussi que l’arrêté ministériel et le décret sortent pour que les consommateurs puissent acheter à ce nouveau prix.

Mais, pour le moment, personne ne peut vendre à ce prix tant que l’arrêté ministériel et le décret qui le fixe ne sont pas encore sortis, a-t-il précisé.

lequotidien

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