Les pécheurs et les transformateurs de produits halieutiques sont gagnés par le désespoir du fait, entre autres, de l’implantation des usines de farine de poisson sur le sol sénégalais. Ce qui pousse plusieurs acteurs au chômage, d’autres à abandonner le métier.
C’est la guerre de survie entre les acteurs de la pêche et les usines de farine de poisson. Abdou Karim Sall, Président de la Plateforme des pêcheurs artisanaux du Sénégal, en a fait le reproche lors d’une rencontre organisée à Saly Portudal.
« Les usines de farine de poisson implantées au Sénégal ont un impact très négatif pour la population. Nous sommes plus de 16 millions d’habitants. D’année en année, on est en train de perdre le stock.
Cela est dû aux usines de farine de poisson qui sont implantées dans le pays et elles sont au nombre de 11. Les femmes qui travaillent dans la transformation n’arrivent plus à exercer à cause de ces usines », dénonce-t-il.
Il précise que « si on laisse les usines continuer à s’implanter en transformant des tonnes de poisson, nous aurons des eaux qui n’auront plus de poisson et s’il y a plus de poisson, les jeunes vont migrer et c’est la situation actuelle que nous vivons.
D’ici quelques années, les populations n’auront plus de poisson pour se nourrir à cause de ces usines de farine et d’huile de poisson. Pour lui, la responsabilité de l’État dans cet état de fait est totale, puisqu’il n’arrive pas à maîtriser la situation. Cela fait deux ans, il y avait plus de 50 035 t qui ont été débarquées au Sénégal.
Et depuis un an, ça fait moins de 30 000 t qui ont été débarquées au Sénégal. Ce qui montre que le stock est en train de s’épuiser. Et une des causes principales, ce sont les usines de farine de poisson. Le Sénégal consomme entre 25 000 et 26 000 t de poisson par an et si on n’y prend pas garde, nous n’aurons plus de poisson pour se nourrir », livre Enquête.
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