«L’Afrique célèbre Zulu Mbaye», l’hommage rendu à l’artiste sénégalais, a démarré hier à Dakar et va se poursuivre jusqu’au 10 novembre au Musée Théodore Monod d’art africain de Dakar et à l’Espace Vema, sis à l’embarcadère de Gorée. En plus d’une exposition internationale réunissant des artistes de 11 pays africains, un panel et une projection de film sont au programme aujourd’hui.

Artistes, professionnels du secteur et amis se sont retrouvés, hier au Musée Théodore Monod, pour célébrer les cinquante ans de pratique artistique de Zulu Mbaye. Un évènement qui a revêtu un caractère international avec la participation du Royaume du Maroc comme invité d’honneur, mais aussi la présence d’artistes de 11 pays du continent.

Ce «trésor culturel du Sénégal», comme l’a rappelé le Secrétaire général du ministère de la Culture et du patrimoine historique, Habib Léon Ndiaye, a reçu les hommages de ses pairs artistes, mais aussi ceux du Royaume du Maroc qu’il considère comme sa «deuxième Patrie». «L’artiste que nous honorons aujourd’hui n’est pas seulement un créateur. Il est aussi un passeur de culture. Il a joué un rôle essentiel dans la préservation et la promotion de notre patrimoine artistique», indique M. Ndiaye au moment de clore la partie protocolaire de la célébration.

«L’art est le meilleur moyen pour rapprocher les peuples et diffuser les valeurs de paix et de fraternité africaine, et d’amitié entre les peuples», souligne Hassan Naciri, l’ambassadeur du Maroc au Sénégal. Le diplomate dont le pays a co-organisé cet hommage, par le biais de l’Agence marocaine de coopération internationale (Amci), salue la force des relations entre le Sénégal et le Maroc.

Ainsi, L’Afrique célèbre Zulu Mbaye, l’hommage prévu du 27 octobre au 10 novembre 2023 au Musée Théodore Monod d’art africain de Dakar et à l’Espace Vema, sis à l’embarcadère de Gorée, est placé sous le signe des relations fraternelles qui existent entre le Sénégal et le Maroc d’une part, et aussi entre l’artiste Zulu Mbaye et le Roi du Maroc d’autre part.

C’est en effet à la suite d’une visite de Mohamed VI au Village des arts que le lien s’est établi. «L’évènement est très symbolique de la force de nos relations à travers tout ce que nous partageons en matière d’art, de culture, de rêves et de défis. Quand on fait le tour des tableaux exposés ici, on y trouve tout ce que nous partageons. C’est aussi la symbolique de la relation exceptionnelle entre le Président Macky Sall et le Roi Mohamed VI, c’est notre rêve commun d’approfondir davantage la relation, et ça passe par une connaissance mutuelle», indique l’ambassadeur Naciri.

Relations fraternelles
Pour célébrer ce pinceau, des dizaines d’artistes de 11 pays africains se sont réunis, mais aussi des artistes sénégalais de renom. Une façon d’honorer «un immense artiste, une grande signature de la peinture sénégalaise», selon le co-commissaire de l’évènement, Oumar Diack.

«Zulu Mbaye est un homme d’ouverture, il a invité 5 artistes de son pays de cœur, le Maroc, et aussi 10 artistes originaires de 10 pays africains. Ce sont des artistes qui ont été triés sur le volet, de grandes signatures de l’art africain contemporain. Et ce sont surtout des artistes qui tirent la création africaine vers le haut», souligne M. Diack.

Au nombre de ces artistes, la Marocaine Monia Touiss. L’artiste qui a rencontré l’œuvre de Zulu Mbaye au Musée d’art contemporain de Rabat, présente deux toiles d’une série portant sur la transparence et intitulées Hommage à la nature. Sokey Edorh vient du Togo. «Zulu Mbaye, je le connais depuis les années 1989 à Limoges, où nous étions invités à une exposition.

C’est un artiste de grand talent», indique-t-il debout devant ses œuvres qui explorent tout ce qui est écriture africaine. «Aujourd’hui, Zulu Mbaye fête ses 50 ans, et c’est le lien de la création qui nous unit, mais c’est aussi une façon de nous donner la bénédiction pour que nous puissions aller plus loin encore», explique Franck Dikisongele, artiste de la République démocratique du Congo.

Le lancement des festivités marquant les 50 ans de pratique artistique de Zulu Mbaye ont démarré hier au Musée Théodore Monod de l’Ifan.

Aujourd’hui, un panel autour du thème : «L’art comme levier de rapprochement des peuples» est prévu à 16 heures au même lieu et sera suivi du second vernissage, le même jour à 19 heures, à l’Espace Vema, sis à l’embarcadère de Gorée. Une projection du film Zulu l’Africain est également au programme.

«Il est rare de voir une passion se transformer en une carrière aussi riche et prolifique, mais Zulu Mbaye a réussi à capturer les émotions, les histoires et les traditions de notre culture avec une maîtrise inégalée», ainsi résonne l’hommage que lui rend le Secrétaire général du ministère de la Culture et du patrimoine historique.

RÉACTIONS…

Kalidou Kassé, peintre : «Célébrer ses 50 ans, c’est assez normal»

«Zulu Mbaye m’a trouvé en formation aux Manufactures en 1977. Célébrer ses 50 ans, c’est assez normal. Il a invité les artistes du sud vers le sud, Abdoulaye Konaté et Siriki Ki, et d’autres, qui viennent retrouver des artistes sénégalais et marocains dans le même espace, c’est important et il fallait y penser.

Depuis plusieurs années, les artistes se retrouvent, mais ils sont 5 ou 10 quelque part. Aujourd’hui, il a mis l’accent sur notre commun vouloir de vivre ensemble, de discuter de notre créativité, mais aussi de donner de nouvelles pistes pour les années à venir. C’est de la générosité, et c’est ce qui nous permet de nous comprendre.»

Adama Boye, artiste : «C’est un homme généreux»

«Zulu Mbaye fait partie des artistes qui m’ont mis dans une exposition internationale en 1996 à Nietty Gouy. Je venais de commencer et le premier tableau que j’ai vendu à 300 mille, c’est lui qui m’a donné le châssis et le matériel. Cette année-là, à chaque fois qu’il a vendu une œuvre, il distribuait l’argent. On était jeune et on le voyait. C’est un homme généreux.»

Baba Ly, artiste : «Ce que je retiens de lui, c’est vraiment sa persévérance»

«C’est mon père Amadou Dede Ly qui expose ici aujourd’hui, mais j’ai déjà eu à partager une résidence au Maroc avec Zulu Mbaye. C’est quelqu’un qui est toujours prêt et engagé pour le travail. Un artiste a besoin de beaucoup d’énergie et même avec l’âge, il doit maintenir sa constance, sa persévérance et le sens de la perfection.

Tout cela, je le retrouve chez Zulu Mbaye. Ce que je retiens de lui, c’est vraiment sa persévérance. Il a eu le courage de continuer, parce que la vie d’artiste n’est pas facile.

lequotidien

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