Réalisé par Mati Diop, «Dahomey», un film documentaire, fait partie des vingt films de la compétition officielle internationale de la 74ème édition du Festival international du film de Berlin, dénommé «La Berlinale», prévue du 15 au 24 février.
Le film documentaire «Dahomey» de la réalisatrice française d’origine sénégalaise, Mati Diop, fait partie des vingt films de la compétition officielle internationale de la 74ème édition du Festival international du film de Berlin, dénommé «La Berlinale», prévue du 15 au 24 février, a appris l’Aps.
L’actrice mexicano-kényane, Lupita Nyong’o, qui a joué dans le célèbre film «Black Panther 1 et 2», présidera le jury de la compétition officielle de La Berlinale, indiquent les organisateurs sur le site internet dédié à l’évènement.
Le film de Mati Diop, entre fiction et documentaire, retrace le voyage de trésors royaux d’Abomey, pris lors de la colonisation du Bénin et restitués par l’Etat français à leur pays d’origine.
Le Dahomey, ancien royaume africain, est situé dans l’actuel Bénin qui a reçu, dans le cadre de la restitution du patrimoine africain initiée par le Président français Emmanuel Macron, les 26 pièces d’art sacré pillées dans des palais royaux lors de l’invasion des troupes coloniales françaises en 1892.
En novembre 2021, vingt-six trésors royaux du Dahomey quittent Paris pour être rapatriés vers leur terre d’origine, le Bénin.
La réalisatrice Mati Diop s’interroge sur comment vivre ce retour de «ces ancêtres» dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence.
«Tandis que l’âme des œuvres se libère, le débat fait rage parmi les étudiants de l’université d’Abomey Calavi», écrit-elle dans le synopsis du film dont la sortie est prévue en septembre 2024.
Mati Diop, réalisatrice d’«Atlantique», a été lauréate du Grand prix du jury au Festival de Cannes en 2019.
Un autre film sénégalais est en lice dans la catégorie «sélection rencontre» de La Berlinale 2024. Il s’agit du film «Demba» de Mamadou Dia, qui fait le portrait d’un homme de 55 ans s’apprêtant à prendre sa retraite après 30 ans de service dans la mairie de sa petite ville du Nord du Sénégal.
Dans sa note d’intention, le cinéaste estime que «Demba» explore cette tension entre le deuil et la guérison, l’appartenance et la séparation, la santé mentale et les troubles psychiatriques, à travers la vie d’un homme d’âge mûr.
«L’idée est née d’une véritable question : comment une société qui n’a pas de mot pour «dépression» peut-elle y faire face ?», se demande Mamadou Dia, réalisateur du film «Baamun Nafi» (Le père de Nafi en fulani).
Sur les 20 films en compétition officielle, figurent le film «Black tea» de Abderrahmane Sissako (Mauritanie-France), «Mé el Aïn» de Meryam Joobeur (Canada-Tunisie), «Pepe» de Nelson Calos de los Santos Arias (République dominicaine-Namibie), entre autres.
Avec trois films en compétition : Le Festival de Berlin réserve une forte place à l’Afrique
Après sa forte présence l’an dernier au Festival de films de Cannes, le cinéma africain occupe une place notable à La Berlinale en 2024. La 74ème édition du Festival international de Berlin a programmé trois films africains dans sa compétition officielle et un autre film produit en partie par la Namibie, soit une première, pour un cinéma en pleine mutation mais qui est encore peu représenté dans les festivals internationaux.
Au total, il y a trois films des réalisateurs africains qui concourent pour l’Ours d’or, entre le 15 et le 25 février prochain, à Berlin. Sur un total de 20 œuvres venues des quatre coins du monde, cela signifie que l’Afrique occupe une place importante dans la compétition officielle de La Berlinale cette année.
On y retrouve la «Colline parfumée», du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, de retour après plusieurs années d’absence. Ce film raconte une histoire d’amour qui se déroule entre une jeune ivoirienne et le patron d’une boutique d’export de thé, dans la communauté africaine de Canton, en Chine.
Quant à la Franco-Sénégalaise Mati Diop, qui a gagné en 2019 le Grand prix du Festival de Cannes pour «Atlantique», elle sera à La Berlinale avec son nouveau film, «Dahomey», un documentaire sur un sujet d’actualité : la restitution par la France des trésors du royaume de Dahomey, au Bénin, pris dans la ville d’Abomey lors de la colonisation du pays.
Une autre réalisatrice africaine est quant à elle présente grâce à son premier film : avec «Mé el Aïn» (Là d’où l’on vient), Meryam Joobeur représente la Tunisie, pays dont le cinéma est devenu le chef de file de la production arabe et africaine depuis une dizaine d’années.
La Namibie participe également à la compétition de La Berlinale, mais en co-production du film «Pepe» du réalisateur dominicain Nelson Carlo de los Santos Arias. Son film retrace l’histoire d’un hippopotame ramené d’Afrique pour l’installer dans un zoo en Colombie.
lequotidien