L’occasion fait le larron, dit-on. Et les petits-fils de Lat Dior Ngoné Latyr Diop ne se sont pas fait prier pour poser leurs doléances pour le musée du héros national. En fait, ces fils du Cayor trouvent que le lieu où gît Lat Dior Ngoné Latyr Diop ne correspond pas à la dimension de la figure emblématique qu’il incarne.  

Et c’est un chapelet de doléances qu’ils ont égrené devant le ministre de la Culture et du patrimoine historique, Aliou Sow, venu assister à la cérémonie de commémoration du 137e anniversaire de la mort de Lat Dior Ngoné Latyr Diop. «Lat Dior est l’un des rares héros que nous avons.

Il représente beau­coup pour nous. Nous te demandons, Monsieur le ministre, d’œuvrer pour Lat Dior. Son renom dépasse de loin la situation dans laquelle il est présentement ici. Nous voulons que son nom résonne un peu partout dans le monde par la construction d’un musée digne de ce nom, qui pourra renseigner tout visiteur sur l’œuvre de Lat Dior Ngoné», a dit le maire de Darou Marnane.

En dehors du musée, les autres doléances ont porté sur les infrastructures pour permettre un accès dans de meilleures conditions à Dékheulé dont l’état de la route qui y mène laisse à désirer. «Ce que nous réclamons pour Dékheulé, c’est une route bitumée.

Nous demandons aussi la construction d’un lieu de culte, à l’instar des autres lo­calités. Notre commune regorgeait d’érudits de l’islam comme Sérigne Ady Touré, Serigne Mame Mor ou Sokhna Mame Anta Ndiaye», a-t-il rappelé.

Nogoye Lat Diop, présidente des Linguère, ne cache pas son amertume. «Notre grand-père a fait le Sénégal. Il ne l’a pas fait pour sa famille, mais pour toute une Nation. Vous voyez le tombeau de Lat Dior comme il est.

On veut que l’Etat fasse quelque chose pour ce héros national qui a travaillé pour sa famille, pour le Sénégal et pour le monde. C’est pourquoi nous demandons à l’Etat de rénover le Musée de Lat Dior et de bitumer la route qui part de Thilmakha à Dékheulé et Pekesse. L’état des routes est très mauvais.»

C’est aussi l’avis de Sokhna Ndèye Binta Diop,  la vice-présidente de l’association des Linguère. «Nous avons un sentiment de révolte. Tout le monde sait que Lat Dior s’est battu, en tant que  Sénégalais, contre le colonialisme. Il s’est battu contre les Français pendant 25 ans. Donc ce résistant reconnu mérite mieux qu’un musée  de ce genre. Si vous allez dans d’autres pays, vous verrez que les musées répondent à certaines normes.

Ce que nous demandons, c’est un musée digne de ce nom, qui pourra attirer des gens venus de tous les horizons. Nous réclamons aussi une maison des hôtes qui permettra aux visiteurs de pouvoir faire des recherches, d’y passer la journée, ou même la nuit en cas de besoin. Nous voulons que toute personne qui vienne au Sénégal éprouve le besoin de venir à Dékheulé pour s’imprégner de la vie et de l’œuvre de Lat Diop», a fait savoir la vice-présidente des Linguère, selon qui, sans une route de qualité, l’accès sera difficile.

 Lat Dior est l’un des plus grands résistants de l’Afrique et du monde, a-t-elle ajouté. D’après Abdou Aziz Ndiaye, un des petits-fils qui a parlé au nom de la famille, «Lat Dior Ngoné Latyr Diop représente une figure dans l’histoire du Sénégal et garde le statut incontesté de résistant, de héros national et d’incarnation du courage physique dans la défense de sa Patrie».

Quant à Serigne Bamba Mbacké Diop, petit-fils de Cheikh Yama Diop, cousin  de Lat Dior Ngoné Latyr Diop, il attend de voir Dékheulé bénéficier d’un programme spécial pour l’accès au Mausolée et un musée digne de ce nom. Il se désole de voir l’état de Dékheulé après avoir fait de Lat Dior un héros national.

Pour avoir incarné la résistance, la détermination et le courage face à la colonisation française au Sénégal, Lat Dior dont le nom résonne dans l’histoire de notre pays comme un symbole de la lutte pour la liberté et la dignité de notre Peuple, mérite bien mieux qu’un lieu aussi pauvre.

Tourisme culturel
Ces demandes de la famille pourraient trouver une réponse favorable. Car le ministre de la Culture, Aliou Sow, a promis de faire de ce lieu un outil de tourisme culturel, en élargissant même la construction des sites jusque dans les lieux où Lat Dior a livré bataille contre l’occupant pendant 25 ans.

«Pour perpétuer ce legs, il faut réfléchir à la mise en place d’un outil de tourisme culturel. J’en ai parlé avec mon collègue du Tourisme et des loisirs, qui a promis de recevoir l’association pour davantage traiter de cette question en profondeur sur l’épopée de Lat Dior qui relie les 20 sites où se sont déroulés les 20 combats majeurs en 25 ans de règne riche de bravoure et de hauts faits d’armes», a-t-il informé.

lequotidien

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