La présidente du groupe des 46 Pays les moins avancés (PMA), la Sénégalaise Madeleine Diouf Sarr a déclaré que le groupe des 46 PMA qui prennent part à la 28ème Conférence des Nations unies sur le climat (COP28) est confronté à des « difficultés » relatives à « toutes les questions » à l’ordre du jour de la rencontre internationale ouverte le 30 novembre et se poursuivant jusqu’au 12 décembre 2023 à Dubaï aux Émirats arabes unis.
Et Madeleine Diouf Sarr d’extérioriser sa désolation en ces termes. « Nous faisons face à des difficultés, sur toutes les questions relatives aux négociations et à la prise en compte des préoccupations des PMA ».
Mme Sarr qui s’exprimait lors de la cérémonie de clôture des réunions techniques de la COP28 a déploré que, « concernant le bilan mondial de l’Accord de Paris (2015), le groupe des PMA apprécie les discussions de cette semaine, mais il exprime son inquiétude par rapport au fait que les progrès enregistrés lors en cette COP ne parviendront pas à résoudre la crise climatique ».
Madeleine Diouf Diouf, cheffe de la division chargée du changement climatique au ministère sénégalais de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition climatique (MEDDTE), a estimé que « l’accord de Paris nous oblige à prendre des mesures significatives » en vue d’« une résolution urgente des émissions de gaz à effet de serre et une mobilisation financière conforme au seuil de 1,5 °C crucial pour la sécurité de la planète ».
« Ce texte est une bouée de sauvetage pour notre groupe »
Poursuivant son speech, elle a renchéri : « pour la suite des négociations politiques, qui s’ouvrent ce vendredi nous avons proposé dans notre texte des éléments clés comme le plafonnement des émissions d’ici à 2025, une réduction des émissions [et] un soutien accru à l’adaptation et à la résolution des pertes et dommages ».
Se prononçant sur l’atténuation du changement climatique, Mme Sarr a souligné que « nous sommes très déçus […] des progrès » notés, « une question extrêmement importante pour les PMA, qui se sont engagés pour cette problématique depuis la COP26 ».
« Tout au long du processus, nos pays se sont engagés, car nous sommes en première ligne d’une catastrophe climatique », a-t-elle ajouté, précisant que les PMA s’attendaient à un engagement du monde entier en faveur d’une réponse urgente à la mise en œuvre des politiques d’atténuation du changement climatique, ce qui qui, à l’entendre parler, est loin de se réaliser.
« Par contre, concernant les mesures d’adaptation au changement climatique, nous sommes satisfaits de la décision relative à l’agenda des PMA », s’est réjouie Madeleine Diouf Sarr. « Ce texte est une bouée de sauvetage pour notre groupe ».
Toutefois, selon elle, les PMA restent préoccupés par les progrès insuffisants en matière d’adaptation, un volet relégué au second plan par des négociateurs de la COP28.
Le Sénégal dans plusieurs groupes de négociateurs
« Concernant l’objectif mondial en matière d’adaptation, nous sommes profondément déçus de ne pas avoir pu transmettre un projet de texte à la conférence des ministres africaine sur l’environnement, l’instance politique chargée de mener la suite des négociations et de défendre les initiatives africaines », s’est inquiétée Mme Sarr.
Les groupes régionaux de la Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) entament les négociations, ce vendredi 8 décembre 2023, près de dix jours après l’ouverture de la COP28, qui prend fin mardi prochain 12 décembre 2023.
Les principaux groupes régionaux concernés par les négociations sont : l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Asie-Pacifique, l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest. Les parties négocieront ensuite au sein d’alliances politiques et stratégiques.
Pour sa part, le Sénégal fait partie de plusieurs groupes de négociateurs, dont le Groupe des négociateurs africains sur le climat et le groupe des PMA, un allié du G-77, qui réunit 77 pays en voie de développement.
Rappelons que le Sénégal assure la présidence du groupe des PMA, que dirige Madeleine Diouf Sarr.
VivAfrik