Être de nouveau positif au test Covid après avoir été négatif, ou présenter de nouveau des symptômes quelques jours après leur disparition n’est pas si rare que cela, selon une étude américaine.

Début août 2022, le président des États-Unis Joe Biden a été testé positif au Covid à nouveau alors qu’il croyait déjà être soigné de son infection au coronavirus après avoir présenté des tests négatifs deux jours d’affilée. Quelques jours après, son épouse Jill Biden a aussi souffert d’un phénomène similaire, avec des tests positifs à peine quelques jours après avoir été négative aux tests. Dans les deux cas, il ne s’agissait pas d’une nouvelle infection, mais bien d’un rebond viral suite à la même infection. Un phénomène que l’on croyait rare et que l’on associait aux médicaments antiviraux, qui dans certains cas pourraient attaquer le virus sans l’éliminer complètement, lui permettant de ressurgir après le traitement. Mais une étude de l’Université de Harvard montre que ces rebonds viraux sont plus fréquents que ce que l’on croyait, même lorsqu’il n’y a pas de traitement antiviral. L’étude a été mise en ligne en preprint (pas encore revu par les pairs) le 2 août 2022.

Des patients atteints de Covid testés quotidiennement sur leur charge virale et leurs symptômes
Les chercheurs ont étudié la progression de l’infection chez plus de 200 patients adultes atteints de Covid léger (donc pas hospitalisés), majoritairement non vaccinés. Les participants faisaient partie des bras contrôles de trois essais cliniques randomisés étudiant des anticorps monoclonaux contre le Covid, c’est-à-dire que les patients inclus dans cette étude avaient reçu un placebo et pas le traitement. Ces patients étaient donc choisis de façon randomisée (lors de leur inclusion aux essais cliniques). Ils étaient testés par PCR quotidiennement durant deux semaines et puis au jour 28. Et ils devaient rapporter leurs symptômes tous les jours pendant 28 jours. Ce suivi très rapproché a permis aux chercheurs de voir en détail l’évolution de l’infection et de sa symptomatologie durant la totalité de l’étude.

Ainsi, ils ont mis en évidence que ces rebonds viraux, lorsqu’une personne est de nouveau positive aux tests après avoir été négative, affectaient 12% des patients (environ 1 sur 8). Dans la plupart des cas (73%), ce rebond survenait dans les cinq jours après avoir eu des tests négatifs, et il dure presque toujours un jour uniquement (c’était le cas pour 91% des cas de rebond viral). C’est probablement la raison pour laquelle ce phénomène est peu observé, sauf chez des personnes très suivies comme Joe et Jill Biden.

Le rebond des symptômes semble plus fréquent
Les symptômes aussi peuvent présenter un tel rebond et celui-ci serait même plus fréquent que celui des tests. Dans l’étude, 27% des participants ont vu leurs symptômes empirer après avoir observé une diminution de leur sévérité (environ 1 participant sur 4). Et pour 10% d’entre eux, les symptômes sont revenus même après avoir complètement disparu. En revanche, les cas présentant un rebond viral dans les tests et aussi dans les symptômes sont beaucoup plus rares (2,2% des participants).

Les auteurs proposent plusieurs hypothèses pour expliquer ces rebonds viraux. Une possibilité serait que le virus se serait propagé dans plusieurs endroits du corps, causant une évolution des symptômes en série. Aussi, des infections rapprochées par différents variants du coronavirus pourraient expliquer ces rebonds, mais ces co-infections sont rares (beaucoup plus rares que ce que ces rebonds viraux semblent être). Finalement, des co-infections avec d’autres virus pourraient aussi causer ces symptômes revenants.

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