Le maire de Thiès Babacar Diop est rentré de plusieurs voyages en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis, avec dans ses bagages, un paquet de projets à réaliser dans sa ville, dans le cadre de la coopération décentralisée.

De retour d’Abidjan, de Denver et de Solingen, le maire de Thiès a donné une conférence de presse à l’hôtel de ville, pour présenter aux Thiéssois les retombées de ses récents voyages à l’étranger.

Selon lui, un parc écologique devra voir le jour à Thiès, grâce à une convention avec la fondation Denver Botanic Garden. Quelque 1.000 élèves âgés de 7 à 17 ans bénéficieront de consultations ophtalmologiques gratuites et de dons de lunettes, à la faveur d’une convention entre Thiès et la Phoenix Foundation, dont un représentant s’est déplacé jusqu’à Thiès.

Lors de ce séjour, Babacar Diop dit avoir obtenu l’engagement d’acteurs culturels canadiens à organiser le premier festival des films francophones en juin 2023 dans la cité du rail. Un comité de pilotage sera mis sur pied ce jeudi pour préparer cet évènement, dont le lancement est prévu en octobre.

Arvada Center, une structure culturelle américaine, prévoit d’aider Thiès à construire un centre culturel de dimension internationale et d’accueillir des artistes thiéssois pour y représenter la ville, a-t-il dit.

Il n’a pas précisé les échéances ni les coûts de la plupart de ces projets.

A Denver, la délégation municipale a décidé de nouer un jumelage avec la ville d’Aurora. Une cinquantaine de jeunes américains visiteront Thiès, tandis que de jeunes thiéssons se rendront à Denver.

La mission de la mairie de Thiès a rencontré le congressman Jason Crow, qui s’est distingué, suite à l’incendie criminel qui avait coûté la vie à cinq membres d’une famille sénégalaise à Denver.

Jason Crow avait bloqué les travaux du Congrès américain pour qu’un hommage soit rendu à la famille Diol, et avait œuvré pour l’arrestation des auteurs de ce crime.

Le maire a invité à Thiès, ce membre de la Chambre des représentants, qui s’est engagé à faire un discours de présentation de Thiès devant le congrès, pour encourager les investisseurs à venir dans cette ville.

‘’Cela valait la peine de parler anglais’’, a ironisé le maire, en faisant allusion aux railleries dont il a fait l’objet dans les réseaux sociaux, suite à son discours prononcé aux Etats-Unis, dans un anglais approximatif.

Dans la ville allemande de Solingen, avec laquelle Thiès est en partenariat, la délégation a signé une convention devant permettre de renforcer les capacités logistiques et techniques de la mairie. Elle devrait aider à équiper la voirie urbaine de bennes-tasseuses, d’engins pour l’éclairage public, de camions citernes, de voitures de vidange, de feux tricolores.

‘’Après ces trois voyages, je me suis dit qu’une ville comme Thiès est une ville leader, et il nous faut repenser la coopération’’, a commenté Babacar Diop.

‘’Il nous faut sortir de la vieille coopération traditionnelle néocoloniale, inutile, qui sert certainement d’affichage à certaines villes, pour fonder une nouvelle coopération’’, a-t-il dit.

Il a dénoncé cette forme classique de collaboration, qui représente un ‘’gouffre financier’’ pour les municipalités, en ne permettant qu’à des agents municipaux de faire du ‘’tourisme ‘’ aux frais du contribuable.

Babacar Diop opte pour des partenariats basés sur les ‘’intérêts exclusifs de Thiès’’, et qui devront ‘’porter les germes d’une nouvelle émancipation des peuples, qui doit passer par les territoires’’.

‘’Nous allons revisiter les conventions existantes dans l’intérêt de la ville, en mettant un terme, au besoin, à toutes les conventions qui ne rapportent rien à notre ville’’, a-t-il martelé.

Il a cité à titre d’illustration la convention avec la ville française de Caen, dont la plus grande avenue de Thiès longue de 5 km, et une grande place attenante portent le nom. Thiès est liée par des conventions aux villes de Caen depuis 1959, ainsi qu’à Cergy (France) et Solingen (Allemagne).

D’ici novembre, un plan de mobilisation des ressources sera présenté pour remédier au faible budget de la mairie, qui veut porter son budget à 10 milliards de FCFA, à travers un renforcement de la ‘’coopération horizontale’’.

Les institutions implantées dans la ville, comme l’Université Ibda Der Thiam (UIDT), l’ISEP, les Eaux et Forêts, l’Ecole nationale supérieure d’agriculture (ENSA), tout comme les associations de jeunes, la diaspora sont aussi ciblées dans cette forme de coopération.

Il a annoncé la création ‘’dans les prochains jours’’, d’un conseil de la diaspora thiéssoise pour faire participer les ressortissants de cette cité, où qu’ils soient, au développement de leur ville. Il a cité des grands noms du monde sportif comme le basketteur Gorgui Sy Dieng.

Le maire envisage d’‘’ouvrir Thiès à l’Amérique du Nord, du Sud, au Canada, à des villes asiatiques comme Bogor, en Indonésie, et d’autres villes, pour la préservation des intérêts de Thiès et le respect de sa dignité’’.

M. Diop s’est dit ‘’déçu’’ de sa participation à la 42-ème édition de l’association internationale des maires francophones à Abidjan, où il dit n’avoir aucune retombée. Il n’exclut pas que Thiès se retire de cette structure, si elle n’est pas ‘’repensée’’.

Réaffirmant son ambition pour Thiès, il a indiqué qu’il compte axer la nouvelle coopération décentralisée, entre autres, sur la gouvernance, la fourniture de services sociaux de base de qualité, le renforcement du rayonnement culturel.

APS

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