Chaque année, le mois de Ramadan pose une question cruciale aux personnes atteintes de diabète : peuvent-elles jeûner sans risque ? Lors d’une rencontre organisée par l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD) en partenariat avec l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux malades du diabète (ASSAD), le professeur Saïd Nourou Diop, spécialiste en diabétologie, a délivré des recommandations clés pour les patients souhaitant observer le jeûne en toute sécurité.

Qui peut jeûner en toute sécurité ?

« La religion musulmane autorise les malades et les voyageurs à reporter leur jeûne, un principe qui s’applique particulièrement aux diabétiques », rappelle le professeur Diop. Le diabète, qui affecte la régulation de la glycémie, exige une évaluation médicale approfondie avant de décider de jeûner.

Les diabétiques de type 2, bien stabilisés et sans complications majeures, peuvent envisager le jeûne sous supervision médicale. En revanche, ceux atteints de diabète de type 1, dépendants de l’insuline, ou souffrant de complications (cardiaques, rénales, visuelles) doivent s’abstenir en raison des risques élevés de déséquilibre glycémique.

Quand consulter un médecin ?

« Une consultation préalable est indispensable », insiste le professeur Diop. L’évaluation repose sur le « score de risque diabète et Ramadan », développé par l’Alliance pour le diabète et Ramadan. Ce score permet d’analyser la durée de la maladie, son type et ses complications.

Si vous n’avez pas consulté avant le début du Ramadan, consultez un médecin dès les premiers jours du jeûne pour réajuster votre traitement si nécessaire.

Quelle alimentation adopter ?

Une alimentation équilibrée est primordiale pour éviter les fluctuations de la glycémie. Commencez la rupture du jeûne par une ou deux dates, conformément à la tradition, tout en entraînant l’excès de sucre.

« Une boisson chaude ou un lait caillé non sucré sont idéaux pour débuter, suivis d’un repas composé d’un tiers de céréales, un tiers de légumes et un tiers de protéines (viande ou poisson) », explique le professeur Diop.

Quels sont les risques après les premiers jours ?

« Les premiers jours, le corps s’adapte, mais après une semaine ou dix jours, les hormones influençant la glycémie se dérèglent », prévient-il. Ce phénomène augmente le risque de complications, amplifié par la déshydratation.

Il est donc essentiel, à partir du dixième jour, de boire davantage d’eau entre l’iftar et le suhoor pour maintenir l’hydratation.

Comment prévenir les complications ?

Une évaluation médicale rigoureuse est incontournable. Le professeur Diop avertit qu’il vaut mieux s’abstenir de jeûner si le diabète est mal contrôlé. Pour ceux qui décident de jeûner, une surveillance stricte de l’alimentation et de la prise des médicaments est indispensable pour éviter tout risque de complications.

Message clé à retenir

« Ne négligez pas l’évaluation de votre santé avant de jeûner. Le diabète est une maladie sérieuse qui exige une gestion rigoureuse, surtout pendant le Ramadan », souligne le professeur Diop. Si des risques existent, les recommandations médicales doivent primer sur le jeûne.

Comprendre les types de diabète

  • Diabète de type 1 : Présent chez les jeunes, il résulte d’une absence d’insuline due à la destruction des cellules pancréatiques. Insulino-dépendant, il expose à un risque de coma sans traitement adapté.
  • Diabète de type 2 : Le plus courant, il touche principalement les adultes après 40 ans.Le diabète de type 2 résulte d’une résistance à l’insuline, que la sédentarité et une mauvaise alimentation aggravent souvent.
  • Le diabète gestationnel survient pendant la grossesse et disparaît généralement après l’accouchement, mais il augmente le risque de développer un diabète de type 2 sans mesures préventives adaptées.

Conclusion

Les diabétiques peuvent jeûner pendant le Ramadan sous certaines conditions, mais ils doivent suivre une préparation médicale rigoureuse. La consultation préalable, une surveillance constante et une alimentation adaptée sont les clés d’un jeûne sans risque.

sunujotaay

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