L’affaire du terrain « aiguillon » à Keur Massar, précisément dans les unités 4 et 5, a fait couler beaucoup d’encre la semaine passée. Après 4 jours sans consensus et face à des jeunes déterminés à récupérer leur bastion à tout prix, les autorités ont décidé de restituer le terrain aux populations.

Cette note prise dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 février, au moment où les jeunes étaient décidés à en découdre avec les forces de l’ordre, est hautement saluée par ces jeunes.

Le lundi 3 mars dernier, le préfet du département de Keur Massar avait donné l’ordre à ses services d’entamer les travaux de construction du siège de la préfecture au terrain « aiguillon », sis entre les unités 4 et 5 de Keur Massar.

Ce qui a été le point de départ d’une situation d’instabilité qui a duré 4 jours dans cette partie du 46e département du Sénégal, causant la blessure d’un enfant, d’après les témoignages. C’est dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 mars que les autorités ont fait volte-face, levant ainsi le dispositif sécuritaire au grand bonheur des populations qui ont jubilé et hurlé de joie.

Ce terrain, niché au cœur des quartiers des unités 4 et 5, revêt un statut multifonctionnel au regard des populations qui y pratiquent, entre autres, le football, notamment les académies et les Asc.

Il est aussi un lieu d’éducation sportive et physique pour les élèves issus des écoles environnantes.

Les jeunes du quartier avaient donc dit niet et ils s’étaient opposés jusqu’à la dernière énergie à la décision de l’autorité préfectorale. C’était un coup de forcing du préfet, a précisé Wally Ngom, président du comité des supporters de l’Asc Entente. Selon lui, ce terrain est « notre seul espace de loisir et nous allons le garder jalousement et le préserver pour les générations futures ».

La gestion du site en débat L’homme à la stature longiligne, qui était l’une des sentinelles de ce combat, a dit sa satisfaction après la décision de restituer le terrain aux populations.

« On ne devait pas en arriver là.

Dès le début de cette affaire, nous avons essayé de discuter avec les autorités. Nous avons même proposé au préfet d’autres sites pouvant abriter le siège. Mais en vain ! », a-t-il expliqué. Dimanche dernier, sur le site, du sable de grande quantité était exposé au centre du terrain.

Le démarrage des travaux était imminent.

D’autres matériels qui ont été installés aux alentours pour protéger le chantier ont été emportés lors des affrontements. Des pierres éparpillées çà et là sur la route et des débris de grenades lacrymogènes témoignent des heurts. Aujourd’hui, l’ambiance est bon enfant.

À côté du terrain, des jeunes du quartier et des vétérans des Asc animent un débat consacré à la situation. Sous une tente, les présents débattent de la gestion de cet espace qu’ils viennent de recouvrer, assure Wally Ngom.

Chacun y ajoute son grain de sel et le débat suscite un grand intérêt aux yeux de tout le monde.

Ibrahima Ndao, un jeune du quartier, et responsable politique, a soutenu que le manque de concertations et de consensus a été à l’origine des tiraillements. « Cette décision est à saluer et les autorités ont pris conscience des enjeux », a-t-il indiqué. Pour lui, la prochaine étape est de chercher à régulariser le terrain pour qu’il ne soit plus une source de conflit et de mésentente.

« Si cela est fait, on peut penser avoir gagné la bataille et le terrain sera réservé uniquement aux activités sportives, religieuses, culturelles et politiques », a ajouté M. Ndao.

Pour sa part, Mouhamadou Ngom, membre du « Dahira Nourou Dareyni Touba Keur Massar », a souligné la dimension symbolique du terrain, surtout concernant le volet religieux. À l’en croire, depuis des années, c’est ici qu’ils organisent leurs conférences durant le Ramadan, et les autres rendez-vous liés à leur foi. La restitution du terrain aux populations, fait-il savoir, était une demande sociale.

En outre, il a déploré les affrontements qui ont été enregistrés.

Au cours des échanges, le commandant Tine, chef de la gendarmerie de Keur Massar, débarque et s’invite à la discussion. Il a ainsi pris note du plaidoyer des jeunes qui, eux aussi, lui ont prêté une oreille attentive.

Ainsi, la hache de guerre est enterrée.

Des blagues, des rires et des taquineries mettent fin à cette discussion entre le Commandant Tine et les jeunes. Le retour à la normale est ainsi acté.

Le Soleil

Part.
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