Durant ses 100 premiers jours à la tête du pays, Bassirou Diomaye Faye s’est surtout fait remarquer par ses voyages. Entre avril et mai, il s’est rendu dans une dizaine de pays africains pour asseoir son discours panafricain. S’il y a une certaine cohérence sur ce point entre le discours de campagne et l’exercice du pouvoir, tel n’est pas le cas s’agissant des relations avec la France où on est passé de l’annonce de rupture à la continuité.

100 jours à la tête du pays, le Président Diomaye Faye s’est beaucoup plus distingué sur le plan diplomatique. Dans ce domaine, le plus jeune Prési­dent depuis l’indépendance du Sénégal a respecté la tradition en consacrant ses premières visites aux pays voisins du Sénégal.

Le 18 avril, soit près de 2 semaines après sa prestation de serment et son installation, le Président Faye a effectué sa première visite officielle en Mauritanie. Le choix n’est pas fortuit.

Le Sénégal et la Mauritanie, liés certes par l’histoire, partagent le gisement de gaz naturel Grand Tortue Ahmeyim (Gta) à leur frontière maritime, développé par le Britannique Bp avec l’Américain Kosmos Energy, la Société mauritanienne des hydrocarbures (Smh) et la société publique sénégalaise Petrosen.

Notre pays a aussi un accord de pêche avec la Mauritanie. Un autre projet, et pas des moindres, les travaux en cours pour un pont reliant Rosso-Mauritanie et Rosso-Sénégal, sur les deux rives du fleuve Sénégal. Une infrastructure d’une importance capitale pour les échanges entre les deux pays.

Deux jours après sa visite en Mauritanie, le Président Diomaye Faye s’est rendu en Gambie, un pays enclavé dans le Sénégal.

Liés donc historiquement et géographiquement, il fallait dès les premiers jours poser les bases de la continuité de la coopération bilatérale. Lors de cette visite, le Président Faye et son homologue Barrow sont convenus «d’intensifier les consultations entre les autorités des deux gouvernements afin de mettre en œuvre les accords signés en matière de sécurité, de défense, de gestion des forêts et de la faune sauvage, de commerce, de transport aérien, d’éducation et de système judiciaire».

Après ces deux pays, le président de la République a effectué des visites officielles en Guinée-Bissau, au Cap-Vert, en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Ghana.

Lors de son voyage au Nigeria, il a été appelé par son homologue Bola Ahmed Tinibu à œuvrer pour faire «revenir au bercail» les pays ouest-africains «frères» touchés par des «renversements anticonstitutionnels de gouvernement», en référence au Niger, au Burkina Faso et au Mali, pays dirigés par des militaires suite à des putschs et qui ont pris la décision de quitter la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Répondant donc à cette invite, le Président Faye se rendra le jeudi 30 mai au Mali et au Burkina Faso.

Avant ces deux pays, le chef de l’Etat était en République de Guinée où il s’est entretenu avec le Général Mamadi Doumbouya, lui aussi arrivé au pouvoir après un coup d’Etat. Il faut noter que le Président Faye a visité une dizaine de pays africains depuis son investiture début avril. Une option choisie pour se coller au discours de campagne consistant à faire du renforcement du panafricanisme et de la redynamisation de l’intégration sous-régionale une priorité.

Paris gagné !
Après les pays africains, Bassirou Diomaye Faye a choisi la France pour sa première visite hors du continent. A Paris pour prendre part à une rencontre de Gavi, l’Alliance internationale ayant pour but de faciliter et d’accélérer l’accès des pays africains aux vaccins, le chef de l’Etat sénégalais s’est entretenu, en marge de ce sommet tenu le 20 juin dernier, avec le Président français Emmanuel Macron.

Pour ce premier échange, les deux chefs d’Etat ont exprimé leur volonté «de donner une nouvelle impulsion au partenariat entre le Sénégal et la France, fondé sur un respect mutuel, un partenariat équilibré au service des intérêts réciproques des deux peuples».

«France dégage» aux oubliettes, le Président Diomaye Faye a échangé avec son homologue «sur les défis communs à relever pour poursuivre et renforcer la coopération dans les secteurs qui contribuent à une plus grande souveraineté du Sénégal».

Dans la même dynamique, les deux chefs d’Etat «sont convenus de renforcer les projets structurants dans divers secteurs dont la transition énergétique, la santé, la formation professionnelle, la production locale de vaccins et l’agriculture». Comme quoi, il y a un fossé entre les discours de campagne et la pratique du pouvoir !

lequotididien

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