«22% des créances nationales de la Senelec sont dus par les collectivités territoriales, soit 25 milliards de francs Cfa», selon Issa Dione, qui a représenté hier, le ministre du Pétrole et des énergies, à l’Atelier national sur l’éclairage public organisé par l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme).

Vous conviendrez avec moi que chacun de nous constate que l’éclairage reste allumé à longueur de journées à travers les rues et artères du Sénégal, ce qui est véritablement un problème. En plus de cela, c’est un éclairage très énergivore avec des lampes démodées, qui consomment énormément d’énergie, un entretien défectueux, des horloges en panne. Bref, un tas de problèmes qui font que l’éclairage au Sénégal est loin d’être performant.» C’est en marge de la deuxième journée de l’Atelier national sur l’éclairage public que le directeur de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme) a tenu une telle déclaration. Déclaration à elle seule assez éloquente pour souligner qu’il y a encore de l’obscurité à chasser dans le domaine qui a occasionné la rencontre tenue ce 11 octobre à Dakar. Monsieur Saer Diop a néanmoins pointé son projecteur sur des solutions. En cela, il souligne qu’un peu partout dans le monde, «quand on parle de maîtrise de l’énergie, on parle aussi de substitution énergétique, à côté de l’efficacité énergétique et de la sobriété énergétique. C’est dans ce sens que l’Etat du Sénégal a engagé un important programme d’éclairage public par voie solaire, à côté de l’éclairage conventionnel».

Le ministre du Pétrole et des énergies a été représenté à l’atelier par Issa Dione. Qui ne s’est pas par ailleurs économisé pour parler du coût de l’éclairage public. «22% des créances nationales de la Senelec sont dus par les collectivités territoriales, soit 25 milliards de francs Cfa.» Et, s’il en est ainsi, c’est parce que ces collectivités «veulent faire supporter à l’Etat, leur consommation d’énergie. L’Etat a lui ses factures à payer et le plus souvent, même si à la fin, il s’acquitte des factures des collectivités, ça finit par constituer un manque à gagner important pour la Senelec. Parce qu’on reste des mois, voire des années à gérer des dettes, comme je l’ai dit, qui ne sont pas sûres d’être payées. Je pense que c’est un problème qui doit être clarifié pour que les gens sachent que quand on consomme de l’eau et de l’électricité, on doit payer». C’est on ne peut plus clair : les mairies ne sont pas de très bonnes clientes…

Mais, cette rencontre ne s’est pas faite sans les maires. Et c’est Mbaye Dione, maire de Ngoudiane, par ailleurs Secrétaire général de l’Asso¬ciation des maires du Sénégal (Ams), qui a parlé en leur nom, non sans reconnaître qu’il y a des problèmes. Et de faire des interrelations à l’endroit des maires pour une utilisation rationnelle de l’électricité. Une interpellation ira à l’endroit de l’Etat. En effet, tel que rappelé par le Dg de l’Aeme, l’Etat projette de doter les collectivités de 115 mille lampadaires, en plus des 50 mille déjà distribués.

Seulement, à en croire le Secrétaire général de l’Ams, ces derniers n’ont pas été installés de la meilleure des manières, certains étant placés dans des secteurs déjà approvisionnés par le réseau conventionnel. Ce qui lui fera remarquer que les populations qui ont plus besoin de ces milliers de lampadaires attendus restent celles habitant dans des zones non encore desservies. Parce que, dit-il, «l’accès à l’électricité ne doit pas être un luxe» et qu’en ce sens, tout un chacun doit en bénéficier.

dakarmatin

Part.

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